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Coupe du monde 2022: le Parlement ratifie un partenariat sur la sécurité avec le Qatar

Malgré les fortes contestations de l'opposition, le Parlement a ratifié jeudi un partenariat avec le Qatar portant sur les mesures de sécurité durant la prochaine Coupe du monde (21 novembre-18 décembre).

Le Parlement a ratifié ce jeudi un partenariat entre Paris et Doha sur la sécurité de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, avec l'aide d'environ 220 experts français: GIGN, lutte anti-drones, déminage ou recherche d'explosifs. Après le Sénat en février, l'Assemblée nationale a validé par 154 voix contre 126 cet accord signé à Doha le 5 mars 2021, mais l'opposition a fustigé, durant un long débat dans l'hémicycle, le traitement "scandaleux" des travailleurs migrants ou "l'aberration écologique" de cette compétition.

Le ministre du Commerce extérieur et de l'attractivité Olivier Becht a décrit la "sécurité" des événements sportifs comme un "axe fort" de la coopération bilatérale avec le Qatar, depuis les Jeux asiatiques de 2006 jusqu'à la Coupe arabe des nations de 2021, avant ce Mondial organisé du 21 novembre au 18 décembre. Selon la rapporteure Amélia Lakrafi (Renaissance), le Qatar a sollicité du matériel, l'appui "d'environ 220 experts français" et pourrait "exprimer des besoins complémentaires".

"Promouvoir les intérêts de la France et d'assurer la protection des visiteurs"

Sont déjà prévus "21 opérateurs spécialisés du GIGN, 170 opérateurs en matière de lutte anti-drones, 10 opérateurs en matière de déminage, 10 équipes cynophiles de recherche d'explosifs et 5 à 8 experts fournis par la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH)". Cette élue macroniste a assuré que les questions de respect des droits de l'homme ou du bilan carbone ont été abordées. Mais "notre rôle", avec cet accord, "n'est pas de prendre la défense du Qatar ou d'en faire le procès, mais de promouvoir les intérêts de la France et d'assurer la protection des visiteurs" au Mondial, a-t-elle estimé.

L'opposition dénonce "un scandale écologique" et le traitements des ouvriers migrants

Le ministre Olivier Becht a insisté sur les aspects juridiques de l'accord pour les agents français travaillant au Qatar: en cas "d'incidents", de délit ou de crime, il écarte "toute possibilité d'application de la peine de mort ou d'un traitement dégradant", a-t-il souligné, alors que "la peine de mort est toujours en vigueur au Qatar".

Plusieurs députés d'opposition ont dénoncé le "scandale écologique" de ce Mondial avec des stades climatisés ou le "traitement scandaleux des ouvriers" migrants, "quasi esclaves". Comment "jouer au ballon sur un tas de cadavres ?", a lancé l'Insoumis Louis Boyard. "Sous chaque pelouse, il y a un cimetière", a abondé le socialiste Olivier Faure. Pour la RN Caroline Parmentier, "tout le monde s'assoit allègrement sur les droits de l'homme" pour "quelques milliards de plus". Plusieurs élus ont aussi rappelé le "fiasco" de l'organisation de la finale de la Ligue des champions fin mai au Stade de France.

ABr