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Equipe de France: la FFF dénonce une "campagne de stigmatisation" d'Amnesty International sur les droits de l'homme au Qatar

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Dans un communiqué, la Fédération française de football (FFF) a répondu assez sèchement à la dernière lettre d'Amnesty International. L'ONG a dénoncé vendredi le "silence" de l'instance française et des Bleus quant aux violations des droits de l'homme au Qatar, pays organisateur de la prochaine Coupe du monde.

La Fédération française de football répond à Amnesty International. Ce vendredi, l'organisation non-gouvernementale a invité les Bleus à "ramener la coupe à la raison", au sujet du Mondial 2022 organisé au Qatar, qui suscite des questions notamment sur les droits humains. La FFF a expliqué sa position ce samedi dans un communiqué.

Dimanche, l'équipe de France défiera le Danemark lors du dernier match de la phase de groupes de la Ligue des nations. A cette occasion, Amnesty "soutiendra" la sélection de Kasper Hjulmand. Celle-ci compte protester au Qatar avec des tenues d'entraînement, affichant des messages sur les droits humains. De son côté, la Fédération danoise a demandé à la FIFA, au printemps 2021, une enquête indépendante sur le sort des travailleurs immigrés qui ont contribué à la construction des différentes infrastructures.

Une "campagne de stigmatisation"

Amnesty condamne le "silence assourdissant " de la FFF et de son équipe nationale "face aux milliers de travailleurs migrants décédés sur les chantiers qataris et aux milliers d'autres soumis au travail forcé". Ce qui ne plait pas trop à la Fédération...

"Amnesty est une organisation admirable que nous respectons, répond la FFF. Elle est bien entendu libre de soutenir le Danemark et non la France. La FFF déplore néanmoins cette campagne de stigmatisation. La FFF et l'équipe de France sont libres de s'exprimer ou non. Elles n'ont pas attendu l'échéance prochaine de la Coupe du monde au Qatar pour défendre au quotidien, sur le terrain, et à leur niveau, les droits de l'homme, ainsi que d'autres causes essentielles."

D'après la FFF, "cette Coupe du monde a cependant permis des avancées sociales au Qatar que même certaines ONG reconnaissent, y compris Amnesty International." "Participer ne signifie pas fermer les yeux et cautionner", précise également l'instance dirigée par Noël Le Graët, qui a déjà déclaré être "très content" de jouer au Qatar.

"Même si la réalité du terrain n'est pas parfaite, ces progrès sont indéniables et positifs, estime la Fédération. La FFF est - et restera - très vigilante quant au respect des droits de l'homme au Qatar. Elle a seulement fait le choix d'agir fermement mais sereinement et respectueusement sur le terrain plutôt que d'en faire une campagne d'image."

Si aucune action concrète n'a été annoncée par la France lors des matchs de la phase de groupes de cette Coupe du monde, la FFF met en avant d'autres actions: "Elle a ainsi mis en oeuvre différentes mesures de vérifications concernant le respect des droits sociaux et l'application de conditions de travail respectueuses sur le camp de base de l'équipe de France, indique l'instance. La FFF participe par ailleurs de manière active et engagée à un certain nombre de travaux aux côtés d'autres fédérations qui portent par exemple sur la possibilité de création d'un centre d'accueil pour les travailleurs immigrés et la création d'un fonds d'indemnisations."

GL