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France-Argentine: qu'est-ce que la "Scaloneta" et comment Scaloni a mené l'Albiceleste en finale

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Adjoint de Jorge Sampaoli en 2018, Lionel Scaloni a hérité d'une équipe d'Argentine déboussolée après l'élimination du Mondial en Russie. Quatre ans plus tard, il peut réaliser une performance historique en finale de la Coupe du monde 2022 face à la France, ce dimanche au Qatar.

Moqué lors de son intronisation en 2018, Lionel Scaloni peut décrocher une troisième étoile dimanche et ainsi devenir l’égal de César Luis Menotti et Carlos Bilardo, les artisans des sacres de 1978 et 1986, une légende. Nommé quatre ans plus tôt à la tête d’une équipe à la dérive, après l’élimination contre la France en quarts de finale du Mondial qui se déroulait alors en Russie, l’ex-international (sept sélections entre 2003 et 2006) a vaincu le scepticisme qui entourait son cas, lui, le novice qui n’avait encore jamais été entraîneur principal, seulement adjoint de Jorge Sampaoli à Séville et en sélection, après avoir débuté sa carrière auprès des moins de 14 ans d’un club amateur de Majorque. Ses qualifications pour le poste ne semblaient pas évidentes aux yeux de tout le monde. "Il n’est même pas capable de diriger la circulation", avait asséné la légende Diego Maradona.

Le chauffeur de la Scaloneta

Arrivé dans la peau d’un intérimaire, persuadé d’être remplacé à terme par un entraîneur de renom, cet ancien défenseur ou milieu a finalement été bombardé aux responsabilités, avec pour mission de panser les plaies encore vives et de hisser l’Argentine au sommet du football. Dans un pays épris de sa sélection, où la passion défie souvent la raison, l’affaire paraissait bien mal embarquée sur le papier. "Au début on n'avait pas trop confiance" en lui, a d’ailleurs avoué le milieu de terrain Rodrigo De Paul après le triomphe de l’Argentine en Copa America, "mais maintenant il peut nous emmener n'importe où". Scaloni est parvenu à rallier Messi à sa cause, à le faire adhérer à sa vision du football, lui qui voulait d’une équipe qui joue pour les gens, "pour que les supporters s’identifient". Il l'a façonné à son image, d'une grande solidarité.

Lionel Scaloni, avec l’aide de son staff, a opéré un changement de génération et apporté du sang neuf, contribuant à révéler des joueurs qui s’illustrent au Qatar aux côtés de Lionel Messi (Molina, Fernandez, Mac Allister...). Des joueurs "aux relations excellentes" entre eux, au sein d'un groupe qui s'est construit sans trop de changements. "Il y a 16, 17, 20 joueurs qui avancent depuis le début avec cet entraîneur, ce staff technique", a récemment souligné César Luis Menotti. Scaloni avait conduit l'équipe argentine à une série de 36 matches consécutifs sans défaite, avant la défaite inaugurale dans ce Mondial contre l'Arabie Saoudite, dont un titre en 2021 en Copa America contre le Brésil, le premier depuis 28 ans, le premier de Messi avec l’Argentine.

Depuis ce sacre de l’Albiceleste, Lionel Scaloni est affectueusement parodié sous les traits du chauffeur de la "Scaloneta", cette fourgonnette qui a accueilli à son bord les joueurs qui font aujourd'hui le succès de l’Argentine, pour les emmener jusqu’en finale de la Coupe du monde 2022, la sixième de l’Albiceleste.

Le faux départ contre l’Arabie Saoudite ne l’a pas fait dévier de sa trajectoire, le sélectionneur est resté serein dans la tempête. "Il faut savoir raison garder. Ce n'est qu'un match de football", avait-il lancé après ce revers contre les hommes d'Hervé Renard. Les faits lui ont donné raison avec cinq victoires en autant de matches couperets disputés, et une équipe qui a donné le sentiment de monter en puissance dans ce contexte bouillant. Dimanche face à la France, Scaloni pourrait réaliser ce que personne n’a jamais accompli, à savoir un doublé Copa America-Coupe du monde.

QM