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Un exploit au parfum de scandale: "Nous avons joué contre les arbitres, la police et les ramasseurs de balles" le Brésil craque, la Bolivie arrache le billet pour les barrages

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La Bolivie s'est imposée face au Brésil (1-0) mardi lors des qualifications à la Coupe du monde pour s'offrir le billet pour les barrages intercontinentaux. Les Brésiliens ont dénoncé l'accueil brutal reçu par leurs hotes et la police mais aussi un arbitrage très partial.

C'était le dernier enjeu des qualifications à la Coupe du monde 2026 dans la zone Amérique du Sud. Et son issue provoque une grosse polémique. La Bolivie a signé un exploit en s'imposant face au Brésil (1-0) mardi à la Paz et décroche ainsi sa qualification pour le barrage intercontinetal aux dépens du Vénézuéla qui s'est incliné à domicile contre la Colombie (6-3).

"Nous avons joué contre les arbitres, la police et les ramasseurs de balles"

Alors que l'Argentine, l'Equateur, la Colombie, l'Uruguay, le Brésil et le Paraguay avaient déjà assuré leur participation à la phase finale du Mondial (11 juin-19 juillet aux Etats-Unis, Mexique et Canada), la 7e place de la zone était le seul point chaud de cette ultime journée de qualifications. C'est donc la Bolivie qui représentera la zone Amérique du sud en mars lors du mini tournoi entre six sélections qui se disputeront deux billets pour la Coupe du monde.

A 4.100m d'altitude et face à une équipe brésilienne très fortement remaniée, puisqu'Ancelotti n'avait aligné aucun des titulaires du dernier match et avait laissé pas mal de cadres au repos en Europe, les joueurs d'Oscar Villegas se sont imposés grâce à un penalty transformé par Miguelito (45e+4) pour une faute légère de Bruno Guimaraes sur Robero Fernandez, confirmée par le VAR. A l'issue de la rencontre, les Brésiliens ont dénoncé cette décision mais aussi les circonstances dans lesquelles ils ont été reçus.

"C'est un sport différent ici"

Samir Xaud, président de la confédération brésilienne, crie au scandale pour plusieurs raisons. "Ce qui s'est passé ici aujourd'hui est triste", a-t-il déploré devant la presse brésilienne. "Nous étions venus jouer au football, et ce que nous avons vu dès notre arrivée était un véritable anti-jeu. Même à 4.000 mètres d'altitude, nous avons joué contre les arbitres, la police et les ramasseurs de balles, enlevant les ballons du terrain et en les remettant sur le terrain. C'était un vrai désastre."

"Ce n'est pas ce à quoi nous nous attendons pour le football mondial ou sud-américain", a-t-il embrayé. "Ce que nous voulons, c'est progresser encore davantage. Ce genre d'attitude, surtout en altitude, est difficile, surtout avec 14 joueurs sur le terrain. J'espère que la Conmebol prendra des mesures, précisément parce que nous avons tout enregistré. C'est impossible, c'est absurde."

Le dirigeant fustige l'accueil hostile réservé par leurs hôtes. "La police est brutale envers toute l'équipe, envers tout le staff technique", a-t-il ajouté. "On ne s'y attend pas. On accueille toutes les équipes très chaleureusement, on met tout en œuvre, et quand on joue hors du Brésil, surtout ici, l'accueil qu'on reçoit ici est absurde. Je suis indigné."

Même son de cloche chez Rodrigo Caetano, coordinateur exécutif général des équipes nationales masculines de la CBF. "On n'a jamais rien vu de tel", conclut-il. "Évidemment, on fera ce qu'il faut, c'est-à-dire se plaindre et protester auprès de la Conmebol. Mais on sait que ça n'a aucun effet concret. Après le penalty, il n'y a plus eu de match. On s'était préparés en sachant que ce serait le cas. La Bolivie a ses qualités, mais on doit améliorer notre football. Il suffit de voir le nombre de points qu'ils ont marqués ici et qu'ils n'ont pas marqués à l'extérieur. On pourrait presque dire que c'est un sport différent ici."

Bien loin de ces critiques, la Bolivie se met, elle, à rêver d'un grand retour à la Coupe du monde qu'elle n'a plus disputée depuis 1994. Il faudra avant cela sortir des barrages intercontinentaux contre cinq autres équipes (deux d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, une d'Asie, une d'Afrique et une d'Océanie).

NC avec AFP