Ronaldo, un pari contre la montre

Alors que le Portugal joue sa survie contre les Etats-Unis aujourd’hui (minuit), Cristiano Ronaldo pourrait finalement être apte. Mais son état physique et son manque de relais au sein de l’équipe inquiètent.

Enfin un motif d’optimisme. Humilié par l’Allemagne (0-4) lundi dernier, privé de Pepe pour un match suite à son carton rouge contre la Mannschaft, le peuple portugais reste suspendu au bilan médical de sa star en souffrance. Et bonne nouvelle, l’attaquant du Real a participé à l’intégralité de la séance d’entraînement vendredi sans se plaindre de ses douleurs, sous les yeux d’une nuée de photographes. Si bien qu’il devrait être en mesure de débuter la rencontre contre les Etats-Unis. « Cristiano est à 100 % prêt à jouer, a expliqué le gardien remplaçant Beto. Chaque fois qu’il est titulaire, c’est qu’il est en forme. Il adore le football mais son corps est ce qu’il y a de plus important pour lui. » Une aubaine aussi pour son sélectionneur Paulo Bento, déjà privé de Pepe donc, mais aussi d’Hugo Almeida, de Rui Patricio (cuisse) et de Fabio Coentrao (adducteurs), d’ores et déjà forfait pour la compétition et rentré se faire soigner à Lisbonne.

Mercredi pourtant, le Mondial semblait fini pour le champion d’Europe madrilène. Le capitaine de la sélection n’était pas parvenu à aller au bout de la séance d’entraînement. Avec une grosse poche de glace sur le genou gauche. Il n’en fallait pas tant pour déclencher l’alerte rouge. Un simple pansement, et le pays craint le pire. Et si la star portugaise déclarait forfait pour ce Mondial ? « Si Cristiano Ronaldo joue cette Coupe du monde, sa blessure pourrait mettre fin à sa carrière », aurait même lâché en off le médecin de la sélection. Même si la Fédération portugaise n’a pas confirmé – ni infirmé - la rumeur. Tout un pays retient son souffle donc, pour ce qui représente peut-être la dernière chance du double Ballon d’Or (2009, 2014) de briller dans un Mondial.

Tirer sur la corde pour son pays

Une attention particulière qui peut agacer. Et qui occulte d’autres débats justifiés. Comme la préparation des Portugais, arrivés au Brésil seulement cinq jours avant le début du Mondial. Ou encore le choix du camp de base, situé à Campinas où les températures sont bien moindres qu’à Salvador, Manaus ou Brasilien, lieux de rencontres du Portugal lors de la phase de groupes. Le sujet principal de la conférence de presse d’Helder Postiga vendredi n’était d’ailleurs ni sa possible titularisation contre les Etats-Unis ni la forme de l’équipe après la défaite contre l’Allemagne. « Est-ce que vous êtes fatigué de toutes ces questions sur lui ? », demande un journaliste. «Pour être honnête, un peu, rétorque le joueur. Et surtout, je n’ose même pas imaginer ce que ça peut être pour lui. »

Mais personne ne s’étonne de la situation de l’ancien joueur de Manchester United (2003-2009). Après une saison éprouvante en club et terminée sur les rotules, il faudrait environ six semaines pour se rétablir de cette blessure au tendon rotulien du genou gauche. Clairement pas envisageable en ce moment. Ronaldo se reposera après son Mondial. En attendant, « CR7 » est ménagé les 48 heures suivant chaque rencontre. Pas idéal lors d’une compétition aussi intense. Seule une victoire convaincante contre la Team USA et un Ronaldo retrouvé effaceraient ces doutes persistants.

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A.D.