Benzema: Hollande regrette qu’on ait voulu appliquer "les mêmes règles qu’à un gouvernement"

Karim Benzema - @AFP
"En France, tout est politique, même le sport", estime François Hollande. Approché par le Monde, l’ancien président de la République, très présent médiatiquement ces dernières semaines, s’est attardé sur cette dimension politique appliquée à l’équipe de France. Et quel exemple plus marquant que l’affaire Benzema?
Hollande contre l'"interventionnisme" de ses ministres
"Quand il y a eu la mise en examen de Karim Benzema, on voulait appliquer au football les mêmes règles que pour un gouvernement. C’est absurde", souligne François Hollande, fan invétéré de football. Dans le livre de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, "un président ne devrait pas dire ça", François Hollande avait déjà livré son sentiment sur l'international français, expliquant que, moralement, "ce n’est pas un exemple, Benzema".
Mais alors que plusieurs de ses ministres estimaient, en 2016, qu’au nom de l’exemplarité, justement, Karim Benzema ne devait pas être sélectionnable, François Hollande s'est érigé en pourfendeur de ce principe.
"Ce sont les affaires de la Fédération"
"Je leur ai dit: "Dites que c’est au sélectionneur de faire son équipe", a expliqué François Hollande. Imaginez si le sélectionneur prend Benzema alors qu’un ministre s’est exprimé? Il se trouve que Deschamps n’a pas sélectionné Benzema. Mais il ne l’a pas fait pour des raisons politiques. Il n’y a pas de règle qui voudrait qu’un joueur mis en examen ne puisse pas évoluer en équipe de France. En politique, pourquoi dit-on "il ne faut pas de ministres mis en examen"? C’est qu’il ne faut pas que le pouvoir interfère dans le fonctionnement de la justice. Mais pour un joueur, il ne va pas interférer dans le fonctionnement de la justice s’il marque un but. J’avais tracé une ligne claire: "C’est au sélectionneur de le faire, ce sont les affaires de la Fédération."
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