Deschamps a encore beaucoup de boulot

Didier Deschamps - -
Des sales gosses indispensables
Ils étaient les pestiférés de la France du foot au lendemain de l’affaire Knysna. Ceux dont on ne voulait plus. Finalement, ils sont en passe de devenir ceux dont on ne peut plus se passer. Ribéry est désormais incontournable, Evra s’est retrouvé des talents de leader, Abidal joue les tauliers modèles et Nasri, lui, est décisif de nouveau. Au point de prétendre à une place de titulaire ? « Je suis conscient qu’à 26 ans, j’ai perdu pas mal de temps en sélection et qu’il est temps aujourd’hui de rattraper le temps perdu. » Et de mettre Didier Deschamps en difficulté.
Evra enfin leader ?
C’est quand on ne l’attendait plus que Patrice Evra a, enfin, endossé son rôle de cadre. Capitaine naufrage en 2010, acteur principal du fiasco de Knysna, le joueur de Manchester United a joué les grands frères rassembleurs à la pause de Biélorussie-France. Alors qu’il ne jouait même pas. « Il y a eu un gros message dans le vestiaire d’Evra, appuie Valbuena. Il nous a dit qu’il fallait se révolter, qu’on jouait pour aller en Coupe du monde. » « Patrice a joué un rôle important », confirme Deschamps. Et si c’était lui, finalement, ce leader qui manque tant aux Bleus ?
Des buteurs toujours aphones
Avec les quatre buts inscrits mardi à Gomel, on en oublierait presque qu’aucun d’entre eux n’a été inscrit par… un avant-centre. Si ce constat peut être relativisé par le joli succès des Bleus en Biélorussie, il ne peut être étouffé pour autant à l’heure du bilan. Ni Benzema, ni Giroud n’ont fait trembler les filets géorgiens et biélorusses. « En ce moment, j’essaye d’apporter ma pierre à l’édifice et même si je ne marque pas, j’étais dans les bons coups, tente de tempérer l’ancien Montpelliérain ». C’est surtout dans la finition qu’on l’attend.
Benzema hors du coup ?
1217 minutes de jeu sans marquer le moindre but l’ont expédié sur le banc face à la Biélorussie. Victime de son propre mutisme, Karim Benzema pourrait être plombé sur la durée par l’élan offensif retrouvé de ses partenaires. Et le bon match de Giroud. « C’est vrai qu’il n’a pas marqué mais il a été un point d’appui intéressant, note Deschamps. Il a été très généreux par rapport à l’équipe. » Plus que le Madrilène, trop souvent éloigné de la zone de vérité et pas assuré de retrouver sa place de titulaire. « J’ai pris cette décision (de ne pas le faire jouer) pour aujourd’hui (mardi), a lâché Deschamps. Après, on verra. »
Ribéry, la dépendance totale
Si Evra a pris la parole à la mi-temps, c’est Franck Ribéry qui a montré la voie balle au pied terrain face aux Biélorusses, égalisant à deux reprises pour les siens. Le meilleur joueur européen de l’année, en lice pour le Ballon d’Or, affirme ne pas jouer pour cela. « Je joue pour me faire plaisir, pour faire plaisir aux supporters et à tout le monde, a confié le Français. J’espère que ça va continuer comme ça pendant longtemps. » Le camp français l’espère également. Car, comme le dit Samir Nasri, « pour avoir des ambitions, il faudra avoir un Franck Ribéry avec le même visage. » Ce que regrette un peu Coupet. « Ribéry est le taulier des Bleus, un exemple à suivre sur un terrain mais il faut arrêter de trop le regarder ou de se reposer sur lui. » A ce jour, cela semble impossible…
Sur les côtés, ce n'est toujours pas la panacée...
Cela deviendra vite une tare rédhibitoire voire fatale quand le niveau s’élèvera considérablement face aux Bleus. Si Sagna semble incontournable à droite, son apport offensif est encore trop maigre à ce niveau. Mais les limites défensives de Jallet, en grosses difficultés à Paris et de Debuchy, également en souffrance dans son club, plaident en faveur du Gunner. A gauche ? Evra a l’expérience mais toujours pas l’apport suffisant. Quant à Clichy, à l’image de son match mardi soir, il déçoit plus qu’il ne séduit lorsqu’on lui donne sa chance…
Tactiquement, c'est flou
Muette en 4-4-2, la France a fait parler la poudre en 4-2-3-1. De là à dire que Deschamps a trouvé son schéma tactique, il y a un pas qu’on ne franchira pas après les difficultés entrevues en Biélorussie. « Je n’ai pas vu une équipe de France maitriser son sujet et être conquérante, relève Grégory Coupet. Le désordre tactique vu en Biélorussie était incroyable. Le problème n’est pas de jouer avec deux milieux défensifs mais d’avoir une transmission à deux à l’heure. C’était un match catastrophique. On a de super individualités mais le collectif n’est pas encore là. »
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