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Deschamps : « De l’excitation, pas d’inquiétude »

Didier Deschamps

Didier Deschamps - -

Didier Deschamps aborde relativement sereinement le premier rendez-vous des Bleus dans la course aux qualifications pour la Coupe du monde 2014, ce vendredi soir en Finlande (20h30). Une équipe dont « DD » se méfie quand même.

Didier, vous souvenez-vous du dernier match de l’équipe de France en Finlande ?

Ça reste un bon souvenir (1-0 en 1998, ndlr). Ce n’était qu’il y a 14 ans… J’avais fait une passe décisive. Je ne m’en rappelais même pas (sourire). On est dans une autre configuration, face à une équipe finlandaise dont la grande majorité des joueurs n’évoluent pas dans le championnat national. Il y en a beaucoup aux Pays-Bas, en Suède, en Russie. L’attaquant est en Grèce. Ils jouent dans des championnats de bonne qualité. Ce n’est pas une équipe qui se contente de défendre. Elle est capable de produire du jeu, d’aller de l’avant. Qu’elle soit à un rang mondial éloigné (96e), ça n’a pas toujours une signification sur le terrain. Eremenko, au milieu, oriente tout le jeu. C’est une équipe dont il faudra se méfier.

Savez-vous ce qui vous attend comme opposition ?

Heureusement que je sais comment ils jouent (rires). J’espère qu’ils ne vont pas nous poser trop de problèmes. Et qu’au contraire, nous leur en poserons. Ils jouent en 4-3-3 avec deux latéraux qui sont positionnés relativement haut, qui participent beaucoup. Et ils ont trois joueurs offensifs avec une présence beaucoup plus axiale que latérale. Ils sont capables de jouer long parce que devant, ils ont Kuqi qui doit faire 1m92. Mais ils n’en abusent pas. Ça recherche le jeu court. Et je le répète, Eremenko a une grosse influence.

Rêvez-vous de la Coupe du monde au Brésil ?

D’abord, je vais essayer qu’on se qualifie. C’est l’objectif. J’ai eu un immense bonheur en tant que joueur. Mais j’ai totalement changé de fonction. Je ne suis plus acteur. Je fais en sorte d’amener les joueurs le plus haut possible, de les accompagner, de créer un climat de confiance. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Je ne me projette pas sur la Coupe du monde. Toute mon énergie est focalisée sur le match de demain, qui lance notre campagne de qualifications. Il ne faudra pas perdre beaucoup de points.

« Sakho et Yanga-Mbiwa peuvent être tranquilles »

Parce que l’Espagne est largement favorite pour la première place…

On en a tous conscience mais il ne faut pas se dire que c’est difficile et qu’on ne va pas y arriver. Je ne vois pas les choses comme ça. J’ai regardé ce qu’il s’est passé dans les campagnes précédentes. Pour ne pas dépendre des autres groupes, pensons à nous et faisons en sorte de prendre le maximum de points. On commence une compétition. L’objectif, c’est la première place. Donc ça passe par un très bon résultat demain.

Vous avez annoncé le forfait d’Olivier Giroud. Etes-vous inquiet pour le secteur offensif, étant donné que Karim Benzema n’a pas marqué non plus cette saison ?

J’aurais préféré avoir Olivier en pleine possession de ses moyens et disponible. Ce n’est pas le cas. Je ne suis pas inquiet. Je fais avec les forces du moment. Dans leurs clubs, ils peuvent être moins bien et puis être très efficace en sélection. Et inversement. Ce que je souhaite, c’est que les attaquants le soient demain.

Vous allez titulariser Mamadou Sakho et Mapou Yanga-Mbiwa en défense centrale. Leur inexpérience vous a-t-elle fait hésiter ?

Laurent Koscielny n’a pas énormément de sélections non plus (4, ndlr). Certes, il est à Arsenal et il joue la Ligue des champions. C’est un choix difficile. C’est une question de rythme, de compétition. Je n’aurais peut-être pas eu la même réflexion s’il n’y avait pas une obligation de résultat. La condition physique, le rythme, c’est important au haut niveau. Ils ont joué ensemble le 15 août (0-0 contre l’Uruguay). Pour ne plus avoir à parler de ce manque d’expérience, je n’ai pas 36 solutions si ce n’est de les faire jouer. Mais ils peuvent être tranquilles. C’est moi qui prends la responsabilité.

Quelle est votre sensation avant ce premier match officiel ?

Il y a de l’excitation. Pas d’inquiétude ou de pression. Je sais que tout le monde va attendre le résultat, la performance. Il y a de l’exigence dans beaucoup de domaines. J’évacue mon rôle personnel. Je dois faire en sorte que les joueurs soient dans les meilleures conditions et qu’ils aillent au bout d’eux-mêmes.

Propos recueillis par J.Re. et JS à Helsinki