Deschamps : « Le problème ? Tout sauf Benzema »

Didier Deschamps - -
Didier, qu’avez-vous pensé de l’association Karim Benzema-Olivier Giroud ?
Ils n’ont pas été énormément associés. Il y aussi une question de confiance et de forme du moment. Olivier aimerait être plus efficace. Je n’aurai en tout cas jamais une position radicale par rapport à ce qu’il peut se passer sur un match. Ce que j’ai vu m’a donné des réponses, mais cela reste dans le cadre de ce match-là.
Le manque d’efficacité de vos attaquants, et notamment de Karim Benzema, vous agace-t-il ?
C’est tout sauf un problème. Il y a des périodes de réussite et d’autres où il y en a un peu moins. Il y a beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de compte. Au niveau international, pour être performant, il faut une bonne efficacité. Quand on a battu la Biélorussie (3-1), on a eu moins d’occasions qu’hier. Le plus dur, c’est de marquer des buts. Le problème, c’est tout sauf Karim. Il le prouve avec son club, il l’a prouvé aussi en équipe nationale. Il peut faire mieux, bien évidemment. Il travaille pour faire en sorte d’être plus efficace.
La prestation d’Hugo Lloris vous inquiète-t-elle ?
Je n’ai pas envie de rentrer dans des considérations individuelles. C’était important pour lui de retrouver l’équipe de France et d’être sur le terrain. Depuis un bon mois, le contexte n’était pas facile pour lui, même s’il est costaud. Je n’ai pas de doutes sur sa capacité à gérer. Mais évidemment qu’il a déjà été mieux que lors du match d’hier soir (vendredi).
« Du temps, je n’en ai pas »
Avez-vous des doutes sur la compétitivité de votre équipe ?
On a un objectif, c’est de se qualifier pour la Coupe du monde. Mais on est dans un groupe où il y a la meilleure équipe du monde, quoi que vous puissiez en dire. Le constat est là. Après, en football, tout est possible. On va y aller avec nos qualités, nos faiblesses aussi, en sachant qu’en face, c’est ce qui se fait de mieux. Il y aura la vérité d’un match. Ce n’est pas une question de talent ou de génération. Le classement mondial est là (la France est 13e, ndlr). Si on est là aujourd’hui, ça ne date pas d’hier ou d’avant-hier, mais c’est qu’il y a eu un historique. Il y a un manque d’expérience mais ça demande du temps. Et du temps, je n’en ai pas. Je le sais. Mais les joueurs en ont besoin. Ça se construit.
Comment faire pour battre l’Espagne ?
Ce dont je suis sûr, c’est que ça passera par une prestation collective de haut niveau par rapport à l’adversité. Après, évidemment que ce sera, comme souvent, la qualité individuelle d’un joueur qui peut faire la différence. Les qualités et les caractéristiques de cette équipe espagnole demandent une grande discipline collective et beaucoup d’efforts.
Que manque-t-il à votre équipe pour être au niveau de l’Espagne ?
Le constat est qu’on ne peut pas dire que nous sommes la meilleure équipe du monde. L’Espagne peut le dire. Ce n’est pas pour cela que nous n’avons pas de qualité. Le déficit, on le connait : c’est, pour beaucoup de joueurs, le manque d’expérience sur le plan international.