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Diarra: "Je suis un écorché vif"

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Plus de cinq ans après sa dernière sélection, Lassana Diarra a retrouvé l’équipe de France. Une immense joie pour le milieu de l’OM, qui met en avant sa force de caractère pour expliquer son retour au très haut niveau, après un exil raté dans le championnat russe.

Lassana Diarra, vous revenez à Clairefontaine cinq ans après votre dernière sélection. Quelles sont vos impressions ?

Je suis extrêmement content et motivé d’être là, de retour. Beaucoup de choses se sont passées. J’ai un gros caractère, je suis un écorché vif. Mais le passé, c’est le passé. Des choses ont été dites par incompréhension et frustration. Aujourd’hui, je suis très content d’être de retour et mon énergie est plus focalisée sur le futur. Ça fait partie de mon histoire, je l’assume sans aucun souci.

Avez-vous des garanties concernant votre temps de jeu ?

Honnêtement, quand on a connu ce que j’ai connu ces 15 derniers mois, c’est un plaisir d’être là. Je suis là pour essayer d’apporter à l’équipe de France ce que je sais faire, c’est tout. Je ne suis pas dans le calcul. Si le coach fait appel à moi, j’essaierai de répondre présent. Il n’y a pas de statut. En équipe de France, avec le nouveau coach, ça fait trois ans qu’ils sont ensemble, il y a un train qui est déjà en marche. Moi j’arrive, c’est à moi de m’adapter, de trouver mes repères et de m’appliquer.

Vous êtes réservé face à la presse, mais dans un vestiaire vous êtes un leader qui parle beaucoup. Comment expliquez-vous ce décalage ?

On va dire que j’ai eu une image un peu brouillée mais j’ai acheté le décodeur et maintenant on va tous bien s’entendre (rires). Je suis un peu plus âgé (30 ans), un peu plus mature et si je peux apporter, je suis toujours ouvert pour parler. Mais j’essaie surtout de rester moi-même. «

C’est à moi de m’adapter »

Votre décision de revenir en équipe de France a-t-elle été plus dictée par votre amour du maillot bleu ou l’aura de Didier Deschamps ?

Ça a été un tout. J’ai eu une discussion avec le coach, je lui ai fait part de ma motivation et lui ai dit que je voulais revenir en équipe de France. Apparemment, je l’ai convaincu. C’était un objectif en arrivant à Marseille. Je savais que ça passait de bonnes performances en club. Le sélectionneur m’a appelé, je l’en remercie, maintenant c’est à moi de m’adapter et de jouer comme je sais le faire.

Vous aviez quitté le stage d’avant Coupe du monde 2010, à Tignes, à cause de problèmes sanguins dus à l’altitude. Cette maladie est-elle oubliée pour vous ?

On m’a expliqué la maladie que j’ai. Maintenant, je sais la gérer. C’est arrivé avant la Coupe du monde, c’est dommage. Mais c’est passé, je sais la gérer aujourd’hui. J’ai toujours pu aller en altitude, mais ça dépend à combien de mètres.

Quel est aujourd’hui votre rapport au maillot de l’équipe de France ?

Aujourd’hui, je suis très content d’être de retour. Quant à ce qui s’est passé, je me suis déjà exprimé là-dessus. C’est le passé, je l’assume. Ça fait partie de mon histoire et peut-être que sans ça, je ne serais pas là aujourd’hui. Je vais de l’avant, j’ai la chance de revenir et de pouvoir montrer que je suis toujours un compétiteur et que j’ai envie d’aider l’équipe de France.

Avec ce que vous avez traversé ces derniers mois, quel message adresseriez-vous à vos jeunes coéquipiers ?

Qu’il ne faut pas lâcher. On a tous des rêves, de l’ambition, il faut y croire et travailler. Il faut être exigeant mais ça passe par du travail. Si je peux apporter à ma juste mesure aux plus jeunes, ce sera avec plaisir mais ça passe surtout par être bon sur le terrain.