Equipe de France: Kamara, Clauss, Konaté, Nkunku, Saliba… Qui a perdu ou marqué des points chez les jeunes ?

Les joueurs de l’équipe de France vont pouvoir profiter de vacances bien méritées. Elles permettront de digérer une saison ultra chargée, qu’ils auront achevée sur un dernier rassemblement catastrophique, avec deux nuls et deux défaites. Déjà éliminés de la course au Final Four en Ligue des nations, les Bleus ont quitté le Stade de France hier soir avec bien plus d’interrogations que de certitudes à six mois de la Coupe du monde au Qatar. "Il y aura besoin de beaucoup plus de choses si on veut maintenir le standing qui est le nôtre", a d’ores et déjà prévenu Didier Deschamps.
Le sélectionneur a pointé du doigt le manque de caractère de ces troupes, souhaitant que ces joueurs puissent récupérer "leur esprit combattant" d’ici au mois de septembre. Dans ce contexte, les absents n’ont pas toujours tort. Aucun des nouveaux venus en bleu n’a marqué de point, aussi bien en défense qu’au milieu, à l’exception notable de Christopher Nkunku, qui a montré du culot et de la personnalité en attaque.
Le chantier de la défense
Les quatre matches des Bleus ont renforcé les inquiétudes sur l’arrière-garde de l’équipe de France. A la fois collectivement et individuellement, les Bleus ont failli, encaissant cinq buts. Une porosité défensive confondante qui interroge sur les choix de Didier Deschamps, à la recherche de la meilleure formule pour sécuriser sa défense. Alors que le sélectionneur des Bleus semblait n’avoir plus qu’un plan de jeu en tête pour les Bleus, en 3-4-3, les quatre matches de Ligue des nations ont prouvé qu’un grain de sable pouvait tout remettre en cause, avec un passage au 4-4-2 plus sécurisant, puis au 4-3-3 déprimant.
Au sein d’équipes très remaniées, les éléments les plus jeunes du groupe ont été invités à s’adapter au plus vite en l’absence de Raphaël Varane. Or, ni William Saliba face à la Croatie à Split, ni Ibrahima Konaté au Stade de France, hier soir, ne se sont montrés à la hauteur des attentes. Leur duo n’avait pas failli en Autriche, mais le joueur de Liverpool a connu un début de match cauchemardesque face à la Croatie hier soir, tandis que William Saliba a paru quelque peu emprunté au match aller. Les deux paraissent encore un peu tendres pour le très haut niveau.
Jonathan Clauss est sans aucun doute le grand perdant de ce rassemblement, victime des tâtonnements du sélectionneur. Si la structure de liste laissait penser qu’il aurait une chance de s’exprimer, il est finalement celui qui a le moins joué, la défense à trois ayant été abandonnée très tôt lors de cette fenêtre internationale. Le sélectionneur ne semble pas lui faire confiance dans une défense à quatre et ne s’en était d’ailleurs pas vraiment caché avant le dernier match contre la Croatie: "Il sait le faire, mais défendre comme il le fait avec son club dans un couloir et une défense à quatre, ça ne demande pas le même travail."
Bilan mitigé pour Kamara
Didier Deschamps préfère le Lensois en piston, ce qu’il a laissé entendre après le dernier match contre la Croatie. "Jonathan (Clauss), ce n'est pas lui rendre service de le mettre là. Il n'a jamais joué à quatre", réagissait-il pour justifier la titularisation de Benjamin Pavard, "habitué à jouer latéral". Limité dans ses apparitions, Jonathan Clauss a en plus eu le malheur de commettre la faute qui amène le penalty de l’égalisation au match aller contre la Croatie. A oublier.
Face aux blessures à répétition des titulaires du secteur, Paul Pogba et N’Golo Kanté, les jeunes avaient l’occasion d’offrir une alternative aux habitués. Mattéo Guendouzi a connu deux titularisations lors de ce rassemblement, mais le bilan est décevant: brouillon mais généreux en Croatie, il est passé à côté de son match lundi soir avec une première période d’une grande pauvreté. Son ancien coéquipier à l’OM, Boubacar Kamara a réalisé une prestation très intéressante face à l’Autriche pour sa première titularisation. Solide au duel, il n’a eu qu’une influence limitée sur le jeu de l’équipe de France en raison d’un déchet trop important, alors qu’il avait l’occasion de frapper un grand coup.
Nkunku, une place à prendre
S’il ne devait y en avoir qu’un au Qatar en novembre, ce serait lui. S’il a souffert comme ses partenaires en attaque du passage au 4-3-3, Christopher Nkunku a semé le doute dans l’esprit de Didier Deschamps, qui se trouve face à un dilemme. La mauvaise passe traversée par Antoine Griezmann profite au joueur de Leipzig. Nkunku a en tout cas marqué des points et se présente comme l’alternative idéale à Griezmann, qu’il pourrait bien remplacer à terme dans le onze de départ. Précieux en juin, le joueur formé au Paris Saint-Germain a montré de la personnalité dans son jeu. Sacré meilleur joueur de Bundesliga, il est le seul, parmi les jeunes, à avoir su se montrer déterminant avec deux passes décisives pour Karim Benzema face au Danemark, puis Kylian Mbappé en Autriche.