
France-Tunisie, les coulisses d'un échec pour les Bleus
Mbappé et Griezmann au repos, Marcus Thuram malade
Comme promis par Didier Deschamps, au lendemain du succès contre les Danois samedi 26 novembre, le onze de départ a largement été remanié. Ce qu’on imaginait moins c’est l’ampleur de ce remaniement. Neuf changements que presque personne n’a vu venir. Certains étaient prévisibles. Dès mercredi matin, RMC Sport annonçait qu’il y avait un doute sur la titularisation de Kylian Mbappé. Le Bondynois a en effet commencé sur le banc. Une décision prise par Didier Deschamps après une discussion avec la star du PSG, qui n’était pas contre un peu de repos.
Son entrée l’a prouvée, l’équipe est différente avec lui. Il arrive à diffuser sa confiance à ses coéquipiers. Le préserver était une décision sage au vu du nombre de blessés que la sélection a eu à déplorer ces dernières semaines. D’autant plus qu’il avait une petite gêne qui n’est pas de nature à l’empêcher de briller sur le pré. Suivant cette logique, Antoine Griezmann a lui aussi été ménagé. Les Bleus ont évolué en 4-4-2, était-ce le plan initial? Sans doute pas. Marcus Thuram, malade avant la rencontre, était pressenti pour démarrer. Dans ce cas, il aurait pu être associé à Randal Kolo Muani et à Kingsley Coman dans le 4-3-3 bien connu des Bleus depuis le début du Mondial. Un milieu aurait alors été sacrifié.
Disasi à droite, Camavinga à gauche, l’embouteillage au milieu: les surprises de Deschamps
Le sélectionneur avait prévenu que la composition ne serait pas connue la veille du match. On ne pensait pas la découvrir à une heure de la rencontre. Même si quelques noms ont filtré avant la communication officielle des onze joueurs par la Fifa, les surprises étaient nombreuses. Tant sur l’identité que sur le positionnement des hommes. Contrairement à ce qui se fait habituellement, la mise en place de mardi soir ne permettait pas de deviner ce qui attendait les Tunisiens.
Certains titulaires ont eu la chance d’avoir une conversation avec leur coach. Le champion du monde 98 préparait le terrain en quelque sorte, avec des discussions courtes pour demander à ceux susceptibles de commencer de se tenir prêts. La composition d’équipe a été dévoilée lors de la causerie, juste avant de prendre le car pour se rendre au stade. Le groupe et une partie du staff ont alors découvert les titularisations d’Eduardo Camavinga à gauche, d'Axel Disasi à droite et l’association au milieu de quatre joueurs qui évoluent plus ou moins au même poste: Aurélien Tchouaméni, Youssouf Fofana, Mattéo Guendouzi et Jordan Veretout.
Le cas Pavard
Remplaçant lors du deuxième match après avoir démarré contre l’Australie, Benjamin Pavard était attendu sur ce duel contre la Tunisie. Finalement, Axel Disasi lui a été préféré. Si on pouvait d’abord penser que logique du turn-over avait primé, les déclarations de Didier Deschamps, après le coup de sifflet final, ont balayé cette thèse. "Je ne vais pas entrer dans les détails, j’ai pris la décision de ne pas le faire jouer. J’ai eu plusieurs échanges avec lui et je considère qu’il n’est pas dans de bonnes dispositions." Selon nos informations, un échange tendu a eu lieu suite à la contre–performance, face à l’Australie, du défenseur du Bayern. Lors de cette conversation, des divergences de points de vues ont été mises en évidence.
De quoi crisper Didier Deschamps? C’est possible. Tout comme le fait que Benjamin Pavard se sente moins à l’aise au poste de latéral droit. Une frustration née des déclarations du staff qui faisait de lui encore récemment un axial ? Dans l’entourage du joueur, on répète qu’il est viscéralement attaché au maillot tricolore. Si la situation ne s’éclaircit pas, Axel Disasi, lui aussi défenseur central de formation, ne se fera pas prier pour suppléer Jules Koundé. Aujourd’hui, le Barcelonais, qui n’est pas un spécialiste du poste, est le numéro 1. En conférence de presse, Kingsley Coman a néanmoins apporté son soutien à celui qui est sorti de l’anonymat après une demi-volée célèbre en 2018: "J’ai parlé avec lui, il travaille beaucoup. Il est très motivé. Il sera prêt pour le reste de la compétition."
Le vestiaire cherche un boss?
La France n’a pas vraiment existé en première période. Dominés dans tous les compartiments du jeu, les joueurs sont rentrés au vestiaire la tête basse. Les premiers mots ont été ceux de Deschamps. Mécontent du visage affiché, il a demandé une réaction. Chez les joueurs, c’était le calme qui prédominait. Raphaël Varane, pas le plus bavard sur le terrain pour remobiliser tout le monde, a été très discret pendant la pause. Olivier Giroud et Steve Mandanda ont tenté d’encourager de jeunes joueurs qui pour certains avaient peu de repères à leurs postes.
Près de la moitié d’entre eux participaient à leur premier match de Coupe du monde. Au cours de ces 15 minutes de repos, la frustration était là. Elle a sans doute conduit ce titulaire du soir à avoir des propos critiques envers ses coéquipiers. Marmonnant dans sa barbe pour ne pas être entendu de tous mais suffisamment fort pour que le message soit passé. Le groupe vit toujours bien mais dans la difficulté hier soir, peu de cadres se sont exprimés. Ils se réservent sans doute pour les matchs avec enjeu. Ça tombe bien ce dimanche, c’est le début des rencontres à élimination directe pour la France. Avec un huitième de finale contre la Pologne.