Griezmann, l’ex-banni invité au grand banquet

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Depuis le mois de mars, la présence d’Antoine Griezmann dans le groupe de l’équipe de France était devenue évidente. Après l’avoir convoqué pour le match amical face aux Pays-Bas (victoire 2-0), Didier Deschamps a rapidement conforté son idée d’emmener l’ailier gauche avec lui au Brésil. Même si le joueur de la Real Sociedad n’avait pas signé une grande performance face aux Néerlandais, il figurait depuis plusieurs mois dans les petits papiers du sélectionneur. Ses performances de haut niveau répétées en 2012-2013, assorties d’une qualification au tour préliminaire de la Ligue des champions, avaient déjà tapé dans l’œil du sélectionneur. Sa nouvelle saison XXL (17 buts en Liga), marquée notamment par un ciseau somptueux à Lyon, en barrage de la C1, a fini par le convaincre.
Problème, Antoine Griezmann était suspendu de toutes les sélections jusqu’au 31 décembre 2013 après la virée nocturne avec les Espoirs en octobre 2012. Peu importe, « DD » avait une idée derrière la tête et il l’a mise à exécution en le retenant lors de la seule fenêtre internationale durant laquelle il pouvait le voir en action : entre la fin de la suspension et le début du Mondial. Griezmann est ainsi passé du statut de banni à celui d’international après avoir fait son mea culpa et accepté la sentence sans broncher.
L'Euro 2016 en ligne de mire
Un parcours d’autant plus remarquable que les clubs français chez lesquels il avait frappé à la porte dans sa jeunesse l’avaient tous snobé, mettant en avant son physique trop frêle. C’est donc à la Real Sociedad que le natif de Mâcon a parfait sa formation à partir de 2009. Un choix payant qui a eu le mérite de taper dans l’œil des sélections jeune,s où il a été régulièrement appelé dans toutes les catégories. Sous les ordres de Martin Lasarte puis de Philippe Montanier, l’ailier de poche (1,75m quand même) s’est alors révélé à la France du football depuis le Pays basque espagnol.
A 23 ans et avec une seule sélection au compteur, il disputera donc son premier Mondial en profitant notamment de la volonté de Didier Deschamps de le préparer, comme Lucas Digne, à l’Euro 2016 en France. « Un joueur qui n’a pas d’expérience, pour qu’il puisse en acquérir, il faut lui donner du temps de jeu et l’occasion de disputer une grande compétition, avait justifié le sélectionneur. Pour certains d’entre eux, ça va être la première. Ça doit leur permettre de se préparer pour le futur. En tant que sélectionneur, je leur laisse un peu plus de marge d’erreur par rapport à un joueur qui a déjà un vécu en sélection. » Vif, altruiste et technique, ce pur gaucher présente un profil atypique d’agitateur de défense. Des atouts qui lui ont permis de griller la politesse à Alexandre Lacazette, réserviste, pour intégrer les 23. Et d’espérer du temps de jeu en tant que joker. L’histoire d’une ascension expresse.
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