"Je pensais que c’était fini": l’aveu émouvant Thierry Henry sur le public français aux JO 2024

Dans une interview au magazine GQ dont il fait la couverture du prochain numéro, Thierry Henry confie son immense fierté d’avoir fait vibrer le public français avec l’équipe de France olympique de foot lors des JO de Paris 2024. Il juge même les émotions ressenties plus fortes que celles du titre de champion du monde 1998.

Pour le magazine GQ, Thierry Henry est l’un des hommes de l’année 2024 en France. L’ancien buteur de l’équipe de France sera en une du prochain numéro en kiosque à partir du 27 novembre, pour avoir mené l’équipe de France olympique de foot en finale des derniers JO de Paris 2024. S’il a depuis quitté ses fonctions de sélectionneur des Espoirs pour raisons personnelles, "Titi" conserve un souvenir indélébile de l’incroyable parcours de ses joueurs, battus en finale par l’Espagne (5-3, a.p.) offrant la première médaille d’une équipe de foot français aux JO depuis 1984. Il retient surtout la communion - inespérée - avec le public.

"Je ne pensais pas pouvoir me reconnecter comme ça avec le public français"

"J’ai voulu visualiser l’or dès le début, tout en disant que l’équipe ferait de son mieux", rappelle Thierry Henry dans son interview à GQ. Il fallait construire une équipe et mettre en place une philosophie de jeu en un mois. On n’avait pas le vécu des autres équipes, et certains mecs n’avaient jamais joué ensemble. L’Argentine jouait avec quatre champions du monde. L’Espagne avait été championne d’Europe des moins de 21 ans et avait cinq ou six ans d’expérience en commun. Malgré tout ça, on a réussi à emmener les gens avec nous".

"J’en ai vécu, des choses, dans ma carrière: une finale de Coupe du monde gagnée (1998) et une autre perdue (2006), une finale de Ligue des Champions perdue (2006) et une autre gagnée (2009), l’Euro 2000, les titres en championnat… Mais honnêtement, je ne pensais pas pouvoir me reconnecter comme ça avec le public français. Je pensais que c’était fini."

"À titre personnel, les JO dépassent tout"

La légende d’Arsenal, dont il est le meilleur buteur de l’histoire, explique avoir ressenti les choses de manière plus intense que la victoire en Coupe du monde en 1998. "À titre personnel, les JO dépassent tout pour la simple raison que mes enfants étaient présents dans les tribunes", explique-t-il.

"Ils avaient beau avoir vu des vidéos et des images de 1998 et de 2000, je n’avais pas pu partager de telles émotions avec eux et avec mon pays. Après le coup de sifflet final contre l’Espagne, le compétiteur que je suis était dégoûté de ne pas ramener l’or à la Team France, mais en voyant mes enfants heureux dans les tribunes, j’ai réalisé que c’était beau ce qu’on avait fait. Pendant ma carrière de joueur, je n’avais jamais réussi à relativiser comme ça. Je suis allé sur la pelouse pour rassembler l’équipe et leur dire: ‘N’ayez pas honte, ne soyez pas déçus, vous avez tout mon respect’."

Depuis son départ de l’équipe de France Espoirs et olympique, l’ancien recordman de buts en équipe de France (51 en 123 sélections) a retrouvé ses activités de consultant pour la chaîne CBS Sports lors des soirées de Ligue des champions. En septembre dernier, il avait interrogé le Monégasque Magnes Akliouche, l’un des joueurs avec lequel il a décroché l’argent olympique. "Vous me manquez, tu me manques", lui avait lancé Henry, nostalgique. "Moi aussi beaucoup", lui avait répondu Akliouche.

NC