
Le Graët : "L’équipe de France doit être dans le dernier carré à l’Euro"
Invité exceptionnel de Luis Attaque pendant une heure ce jeudi sur RMC, Noël Le Graët, le président de la FFF, s’est exprimé sur de nombreux sujets et notamment sur l’équipe de France.
L'objectif des Bleus à l'Euro 2016
« Je suis certain que notre équipe sera forte. Il faut faire confiance à cette génération. On a gagné au Portugal (0-1) et face à la Serbie (2-1) avec une première mi-temps exceptionnelle. On n’est pas les meilleurs du monde, on l’a toujours dit. L’objectif clair, il faut être dans le dernier carré même si j'aimerais qu'on gagne l'Euro. On progresse. On a des joueurs de qualité. »
La prolongation de Deschamps jusqu’en 2018
« Il y a toujours des risques. On prend des décisions qui peuvent être critiquables mais après. Moi je pense que c’est une bonne décision. »
L’équipe de France doit-elle aller partout ?
« J’ai fait une décentralisation assez forte. On est partout. C’est vrai qu’on a des difficultés économiques avec le Stade de France. Je souhaite que les prix soient revus. La Corse ? Il faudra y aller un jour. »
Son dernier mandat à la présidence de la FFF ?
« Je suis élu jusqu’à la fin 2016. J’ai dit que je donnerai ma décision en début d'année 2016. A vous de la deviner. Par contre, ma décision est prise. »
La présidence de la Fifa et son vote en faveur de Blatter
« J'assume totalement : je n’ai pas voté pour le prince Ali et je pense avoir bien fait. Je n’avais pas envie que le prince Ali devienne le président de la Fifa. Personne n’a eu le courage d’affronter Blatter à l’époque. Je confirme aujourd’hui que je préfère Blatter au prince Ali. Est-ce que j'ai regretté d'avoir rendu mon vote public ? Pour être faux-cul, je n'aurais pas dû le rendre public. »
Le syndicat Première Ligue, la LFP et la crise L1-L2
« La Ligue doit se réformer. Que les clubs aient envie de prendre les choses en main, je ne suis pas très contrarié. Il y a le business. Les clubs de haut niveau doivent améliorer leurs recettes. Et il y a les règles. Les réformes sont difficiles. La FFF s’est réformée. La Ligue est restée un peu dans l’ancien système. Je ne parle pas d’hommes. On a eu une réunion avec Frédéric Thiriez qui fait partie de mon « Comex » (Comité exécutif de la FFF). On a une divergence sur les montées et les descentes mais pas sur les autres sujets. La Ligue doit trouver de quoi réunir les 43 clubs et faire en sorte que le haut niveau soit respecté. »
L’arbitrage français dans l’œil du cyclone
« L’arbitrage français progresse. Les jeunes arbitres français sont au bord de l’UEFA. Nos jeunes arbitres vont vous surprendre. On a des arbitres de grande qualité en National et en L2 qui vont arriver sur le terrain. »
La formation menacée par des formateurs étrangers ?
« Le foot français n’a pas à se plaindre de sa formation. On a des formateurs de très bon niveau. L’Europe est ouverte. Personne n’empêche quelqu’un de venir travailler en France ou des Français d’aller ailleurs. Wenger est en Angleterre. Quand des gens ont des compétences pour améliorer le jeu, moi je suis ravi. On n’est pas bloqué sur un système. Nos -17 ans viennent d’être sacrés champions d’Europe. Personne ne l’a dit ! Nos -18 et -19 sont performants. Avec nos Espoirs, on a un peu de mal. On devrait descendre d’un an. Nos Espoirs sont déjà dans des grands clubs. Quand ils viennent en Espoirs, ils sont presque déçus de ne pas être en A. »
Pas assez d’anciens joueurs à la formation ?
« Si vous saviez le nombre de joueurs que j’ai contactés pour venir à la FFF, vous seriez surpris. Bien sûr qu’ils ont refusé. Il y a parfois la facilité d’être sur les chaînes de télé et de commenter…. J’adore Eric Carrière, Sabri Lamouchi, Reynald Pédros… Les anciens qui ont réussi ont aujourd’hui des situations qui ne sont pas appropriées à la formation ou au technique. »
La violence dans le foot amateur
« Il y en a beaucoup trop. C’est difficile. Malheureusement, chaque club doit s’organiser pour la sécurité. C’est la loi. On peut supporter un club mais aller frapper un entraîneur parce qu’il perd…. En Bretagne, j’ai vu des choses abominables. Ce sont des idiots. Cela n’a rien à voir avec le foot. Qu’est-ce que vous voulez faire ? On ne va pas mettre des gendarmes partout. On forme de plus en plus des jeunes éducateurs dans tous les clubs. On a un budget énorme pour qu’un entraîneur, même du plus petit club, puisse bénéficier d’une formation et donc avoir un peu de prévention. Mais on ne règlera pas tous les problèmes et je le déplore. »