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Quand la France s’inclinait en Russie avant le Mondial 98

AIME JACQUET

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Mardi prochain, l’équipe de France de football rencontrera la Russie, à Saint Petersbourg, pour son deuxième match amical de la trêve internationale. Le 25 mars 1998, à quatre mois de la coupe du monde en France, la sélection d’Aimé Jacquet avait concédé une piteuse défaite face à ce même adversaire (0-1).

Des absences de marque et des places à prendre

Même mois, même adversaire, même destin? Il y a vingt ans, dans sa quête de titre mondial, l’équipe de France d’Aimé Jacquet avait subi un coup d’arrêt. Lancée dans sa préparation à la coupe du monde, la bande à Deschamps s’était incliné 1-0 en Russie. Disputé à Moscou, dans un stade du Dinamo aux trois-quarts vide, ce match représentait le dernier rendez-vous important, avant la liste d’Aimé Jacquet. L’occasion pour certains joueurs de se montrer. Ou au contraire de dire adieu au Mondial. Avec les forfaits de Fabien Barthez, Laurent Blanc, Zinedine Zidane et David Trezeguet, la France présentait une équipe remaniée. Aimé Jacquet avait titularisé notamment Lionel Letizi dans les buts, Franck Leboeuf en défense centrale et Emmanuel Petit latéral gauche. Sabri Lamouchi était lui associé à Deschamps au milieu de terrain. Offensivement, Stéphane Guivarch’ occupait le poste d’avant-centre, soutenu par un trio composé de Karembeu, Djorkaeff et Diomède. Vincent Candela, Marc Keller, Alain Boghossian et Robert Pirès prenaient place quant à eux sur le banc.

Le match, un sacré fiasco

Avant cette rencontre, la France reste sur une série de cinq matchs sans défaite. Elle aborde donc ce match avec confiance, malgré un dernier résultat nul concédé le 25 février à Marseille, face à la Norvège (3-3). Mais rien ne va vraiment se passer comme prévu. Dès la deuxième minute, Lionel Letizi rate son contrôle sur une passe en retrait de Franck Leboeuf et permet à Yuran d’ouvrir le score. L’unique but de la rencontre. Les Français s'inclinent logiquement et offrent une piètre prestation.

Letizi et Lamouchi hors liste

Certains ne s’en remettront pas. Lionel Letizi et Sabri Lamouchi seront les principales victimes de cette contre-performance. Présélectionnés dans la première liste de 28 d’Aimé Jacquet, ils ne feront finalement pas partie de la deuxième liste dévoilée le 23 mai et réduite à 22. Lionel Letizi, à la lutte avec Lionel Charbonnier pour la place de troisième gardien, a perdu gros sur ce match. Pour sa deuxième sélection, celui qui garde alors les cages de Metz et joue le titre de champion de France face à Lens, a payé cash son erreur. Au milieu de terrain, Sabri Lamouchi, alors joueur de l’AJ Auxerre, n’avait pas assez rayonné aux côtés de l’influent Didier Deschamps, au point d’être remplacé à la 74e minute par Robert Pirès. Dans une moindre mesure, Marc Keller, remplaçant lors de cette rencontre et entré en jeu à la place de Christian Karembeu, ne sera lui pas retenu dans la liste initiale d'Aimé Jacquet. Cette défaite en terre moscovite constituera néanmoins le point de départ de l’aventure des Bleus vers leur sacre mondial. Sur les quatre matchs amicaux suivants, ils se reprendront avec deux victoires et deux nuls. Avant de dominer le Brésil en finale de coupe du monde un certain 12 juillet (3-0), pour devenir champions du monde.

1998 – 2018, retour vers le futur

Le 27 mars prochain, l’équipe de France affrontera à nouveau la Russie, en match de préparation au prochain mondial. Pour défier le pays organisateur, Didier Deschamps a retenu un groupe de 24 joueurs, dont "la grande majorité sera sur la prochaine liste" comme il le dit lui-même. Mais difficile de comparer les deux époques. La France de 2018 reste sur une finale à l’Euro 2016. Elle a terminé première de son groupe de qualifications, avec une seule défaite en dix matches. Et ses récents matchs amicaux ont été plutôt probants, à l’image du dernier match nul ramené d’Allemagne. Mais la concurrence fait rage, notamment en attaque. Et Didier Deschamps sera amené à faire des choix, comme avant chaque liste. Les joueurs alignés lors de cette deuxième rencontre après celle de la Colombie vendredi, joueront donc leur place. En espérant qu’ils ne revivent pas le scénario de mars 1998, mais embrassent plutôt le même destin que leurs illustres aînés, le 15 juillet prochain à Moscou.

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G. Monnot