Riolo : « Un nul sans relief… »

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La difficulté de ces matches amicaux c’est d’intéresser tout le monde. Le public et les joueurs. Le stade pas plein, l’ambiance pépère, ça ne ressemble pas à l’idée qu’on se fait d’une rencontre en Serbie. Ce sera comme ça à chaque fois ? Dans quel état d’esprit seront les adversaires des Bleus durant cette période ? Les questions sont légitimes.
Ce qui est clair en tout cas, c’est que l’équipe de France ne semble pas soucieuse d’y répondre. On l’a vu face à l’Espagne, les Bleus sont concernés. Le discours de Deschamps est entendu. Il faut rester concentré, concerné. Il faut progresser, gagner sa place. Jouer en Bleu n’est pas anodin.
Et dès le début de ce match en Serbie, on sent l’équipe de France dans le rythme. C’est d’ailleurs, elle, qui cherche à le mettre. Le 11 est globalement modifié (7 changements) mais l’équipe est cohérente. Deschamps ne veut pas rester figer dans un système. Il doit procéder à des essais, d’hommes et de modules. Cette fois, c’est un 4-3-3 et on se dit qu’on pourra suivre le collectif, mais aussi certaines individualités. Mathieu en défense, Schneiderlin, Cabella, Remy en pointe, Digne…
Au niveau de l’ambiance et de l’intensité, on est bien dans les clous du match amical. Si l’opposition passe en milieu d’après-midi, c’est le coup de barre assuré. C’est les chiffres et les lettres aux Hespérides des Vieux Lilas…
Suite à un corner, la défense Serbe se déchire. Pogba, seul, marque. On ouvre un œil. Cette équipe de France est décidément très appliquée. Elle presse bien, récupère vite le ballon. On repense aux mots de Pixie Stojkovic : « On a de très bons joueurs, mais pas d’équipe »… C’est juste.
Et parce qu’il faut bien relever des choses dans un tel match, à la 56e, Varane effectue une relance, une passe bien verticale qui, quelques secondes plus tard, se termine par une belle occasion, un tir de Pogba ! Une passe qui montre que Varane est un joueur, un défenseur à part. Comment est-il passé au travers des défauts de notre formation ? C’est un miracle.
La seconde période est nettement moins simple pour les Bleus. La Serbie se bouge bien plus, la rencontre s’équilibre. C’est même la Serbie qui prend peu à peu le dessus, se créant plusieurs occasions de but. Ça paye sur coup-franc. La Serbie revient à 1/1 et c’est plutôt logique. Dans cette seconde période, la France n’a jamais vraiment maîtrisé son sujet. En fin de match, il faut un grand Lloris pour éviter la défaite. Si on fait le bilan, on ne peut pas dire que le match fut ennuyeux car il y a eu plusieurs occasions. Mais ça reste tout de même très compliqué d’en tirer des enseignements sérieux. Et on doit passer deux ans comme ça ? Ça va être très long…
Pogba, encore très bon, il s’impose de plus en plus comme un patron. Scheiderlin fait un match correct mais ne prend pas beaucoup d’initiatives. Cabella, très actif, propose du jeu. Sissoko est devenu une sorte de pilier du système Deschamps. Une poutre apparente, celui qui rend le bloc solide. Cabaye, moyen, mais utile à côté de Pogba. Et puis le très bon match de Lloris.