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Un Brésil « low-cost » ?

Kaka

Kaka - -

C’est une sélection brésilienne privée de sa vedette du moment, la pépite Neymar, de Ronaldinho ou encore de l’actuel meilleur joueur de L1 Nenê qui se présentera mercredi face aux Bleus.

Ronaldinho ? Absent. Nenê ? Malgré ses 18 buts toutes compétitions confondues, celui qui est considéré comme le meilleur joueur du championnat de France n’a pas trouvé grâce auprès du sélectionneur brésilien Mano Menezes. « Nenê fait une belle saison mais j’ai besoin de prendre des décisions en prenant en compte certaines perspectives », a avancé le technicien auriverde pour justifier sa décision. Neymar ? Le phénomène de Santos est au Pérou, où il fait parler sa classe lors du championnat sud-américain des moins de 20 ans.

Ajoutez à cette liste l’absence du Madrilène Kaka, jugé « encore trop juste » physiquement. Ou celle de Maicon, régulièrement écarté de la sélection depuis la prise de poste de Mano Menezes et vous l’aurez compris : c’est un Brésil dépourvu de ses principales stars qui défiera la France mercredi au Stade de France.

Menezes mise sur les Européens

En fait, Menezes reste fidèle à ses principes. Celui, d’abord, de maintenir sa confiance au groupe qu’il a mis en place. Tant mieux pour Pato, critiqué en club ou Ramires, en difficulté pourtant à Chelsea. Celui, ensuite, de laisser la porte ouverte à la jeunesse, politique confirmée par les présences face aux Bleus de Breno (Bayern Munich), Rafael (Manchester United) et Renato Augusto (Bayer Leverkusen). Trois éléments dépourvus de la moindre cape en sélection mais… évoluant en Europe. A l’image du reste des 23 sélectionnés. « Les joueurs qui évoluent en Europe sont dans le rythme de la compétition, dans les mêmes conditions de préparation que notre adversaire », confie Menezes, expliquant du coup par ces propos l’absence de Ronaldinho, transféré à Flamengo cet hiver.

Menezes a choisi la compétitivité. Au détriment d’une certaine attractivité. Car ce Brésil, même avec des joueurs expérimentés tels que Julio Cesar, Daniel Alves ou Robinho, même avec des talents comme David Luiz, Hernanes ou Hulk, paraît moins clinquant. Et même si certains appelés, à l’instar du Bordelais André, ont bonne réputation (« Il est très fort », confie le Lyonnais Michel Bastos), ils restent inconnus aux yeux du grand public. « Le Brésil, aujourd’hui, cherche à changer beaucoup de choses, défend l’attaquant lensois Eduardo. C’est un match important pour tout le monde, pour les joueurs surtout. S’ils veulent jouer la Coupe du monde 2014, ils doivent commencer à gagner. » Un succès conforterait la ligne de conduite de Menezes. Elle donnerait aussi, Neymar excepté, probablement tort aux absents.

A.D