Varane, le grand Bleu

Raphaël Varane - -
Et si Raphaël Varane réussissait un incroyable doublé Ligue des champions-Coupe du monde ? La question posée ce samedi lors du point presse de l’équipe de France fait sourire le Madrilène. « On peut rêver mais ce n’est pas comme ça que je vois les choses. » Si on attend de lui un discours conquérant ou, qu’à l’instar d’un autre défenseur tricolore, il se jette des fleurs sur sa propre personne, il faudra repasser.
Non, Raphael Varane est du genre prudent, discret, posé, de la trempe de ces sportifs qu’on n’imagine jamais en difficulté. Serein comme sur le terrain, où son sang-froid et son assurance pourraient laisser penser qu’il dispute sa troisième Coupe du monde au Brésil. Mais non, le joueur formé à Lens n’a que 21 ans et pas encore dix sélections (il en compte huit après France-Suisse). « Il y a des joueurs qui a 30 ans n’auront pas de maturité. Lui en a 21 et il est déjà comme ça, calme, serein, ça se voit sur son visage », note son sélectionneur Didier Deschamps, qui n’hésite pas à parler d’un « joueur hors catégorie par rapport à son âge. »
Varane : « On ne se fixe pas de limite »
Et l’intéressé, qu’en pense-t-il de cette maturité ? « Je suis comme ça, c’est moi. Tant mieux si j’apporte cette sérénité. C’est important à mon poste. Je ne pense pas que ce soit une question d’âge. » Celui qui compose la charnière avec Mamadou Sakho (blessé et sans doute forfait face à l’Equateur, mercredi) a toutes les caractéristiques du patron. Son palmarès déjà conséquent au Real (une Ligue des champions, une Liga et une Coupe d’Espagne) lui offre crédit et légitimité. Et en dépit de sa maigre expérience, le seul Bleu à dépasser le mètre quatre-vingt-dix avec Olivier Giroud (1,91m) n’hésite pas à aboyer sur ses partenaires. « C’est mon rôle de communiquer avec les joueurs, peu importe s’ils sont nouveaux ou anciens, dit-il. De par ma position de défenseur central, j’ai le jeu devant, je vois des choses sur le terrain. »
Des choses, il en fait aussi sur le terrain, à l’image de sa talonnade en pleine zone défensive face aux Helvètes. « Il n’est pas embêté quand il a le ballon dans les pieds », note Deschamps. La maturité et l’aisance naturelle du défenseur tricolore aideront-elles les Bleus à décrocher la lune au Brésil ? « On ne se fixe pas de limite et on prend les choses comme elles viennent. Notre boulot, c’est aussi de garder les pieds sur terre. » On croirait entendre Didier Deschamps.