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Blanc en pleine réflexion

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De retour en famille, Laurent Blanc doit bientôt s’entretenir avec Noël Le Graët au sujet de son avenir à la tête de l’équipe de France. Le président de la FFF souhaite qu’il poursuive. Le sélectionneur, lui, s’interroge.

C’est en famille, du côté de Bordeaux, que Laurent Blanc a posé ses bagages après son retour d’Ukraine. A l’écart, le sélectionneur réfléchit. Même s’il a souhaité prendre du recul, l’ancien international français échange beaucoup, et notamment avec ses adjoints. Au centre de sa réflexion, la manière dont il a géré les conflits, et notamment le coup de chaud dans le vestiaire après la défaite contre la Suède (0-2) à Kiev. Mais surtout, Blanc se demande s’il a envie de continuer ou non à la tête de l’équipe de France. Une question qui sera au centre de la discussion téléphonique qu’il doit tenir dans les prochaines heures avec le président de la FFF, Noël Le Graët. Avant de le rencontrer, peut-être pas le 2 juillet comme initialement évoqué, mais un peu plus tôt.

En coulisse, du côté de la Fédération, on affirme qu’aucun plan B n’a encore été lancé. Notamment parce que Le Graët veut continuer avec Blanc jusqu’en 2014, voire 2016. Le « Président » a d’ailleurs rempli une grande partie des missions qui lui ont été confiées au moment de l’élection du Breton à la tête de la FFF (rétablissement de l’image des Bleus et qualification pour les quarts de finale). Le Graët a fait du cas Blanc un dossier présidentiel. Et s’il le prolonge, il ne le fera pas à n’importe quel prix. D’abord parce qu’il est le garant financier de la Fédération et qu’il compte faire de la gestion des comptes, un axe fort de sa campagne à venir (il attend un peu avant d’annoncer sa candidature à sa propre succession). Ensuite parce qu’il attend du comité exécutif qu’il vote la réduction sensible des coûts inhérents à l’équipe des France.

Avec Gasset et Boghossian, sans Barthez

Présent au quotidien avec l’équipe de France à Kirsha, Le Graët en a profité pour exercer une sorte « d’audit interne ». Dans la négociation à venir entre les deux hommes, le coût du staff va donc être au centre des préoccupations. Actuellement de 7M€, il doit être réduit pour tendre vers 2M€. Laurent Blanc le sait. D’un point de vue sportif, Laurent Blanc ne veut pas se séparer de ses deux adjoints, Jean-Louis Gasset et Alain Boghossian. Le Graët a pu se rendre compte de l’utilité et de la compétence de ces deux entraîneurs lors de son séjour ukrainien. Il semblerait que Blanc ait réussi à le convaincre de l’importance du trio pour la gestion quotidienne d’un groupe. A condition que ces deux-là revoient leur salaire à la baisse. Du côté des gardiens, Franck Raviot resterait en place, mais les missions très onéreuses de Fabien Barthez (90 000 € la saison) devraient être totalement abandonnées.

D’après nos informations, le contrat d’intendant de Stéphane Saliou ne sera pas prolongé à la demande de l’intéressé. Henri Emile (coordinateur) et Philippe Tournon (chef de presse), deux proches de Blanc, ne devraient pas poursuivre leur collaboration, offrant ainsi les pleins pouvoirs au directeur général de l’équipe de France, Marino Faccioli. « Si Laurent Blanc accepte les propositions et s’il le souhaite, alors il n’y aura aucun problème pour qu’il soit le prochain sélectionneur des Bleus », murmurait un dirigeant de la Fédération samedi soir. En clair, la balle est dans le camp de Laurent Blanc. Avec d’un côté, un entraîneur sans autre proposition de contrat et de l’autre, un président qui s’interdit de débaucher un entraîneur en place, le mariage de raison devrait prévaloir.

Pierrick Taisne avec Jean Resseguié à Donetsk