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Euro 2016 : Conte, le sorcier tactique de l’Italie

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Si l’Italie a éliminé l’Espagne en huitièmes de finale de l’Euro (2-0) en faisant totalement déjouer les doubles tenants du titre, c’est grâce à l’application parfaite du plan de jeu imaginé par son sélectionneur, Antonio Conte. L’ancien entraîneur de la Juve n’en finit plus d’épater dans ce registre.

Il avait annoncé la couleur la veille du match. Et il a tenu parole. Pour Antonio Conte, l’Italie devait faire « quelque chose d’extraordinaire » pour espérer se qualifier,aux dépens de l’Espagne, pour les quarts de finale de l’Euro. « Si on fait quelque chose d’ordinaire, on ne pourra pas les battre ». Ses joueurs ont totalement adhéré, en réalisant quelque chose d’inhabituel pour eux et totalement inédit pour tout le monde et pour les Espagnols en particulier : prendre l’initiative et confisquer le ballon à cet adversaire, référence mondiale pourtant dans la possession de balle.

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« Ils les ont dominés dans tous les secteurs de jeu, note avec admiration notre consultant Steve Savidan. Ils les ont dominés dans leur jeu, c’est-à-dire dans la conservation de balle et dans le jeu de passes. » Autrement dit, ils ont pris les Espagnols à leur propre jeu, en les pressant haut et en repartant sereinement de derrière. « On s’attendait à ce que les Italiens défendent très bien, pas qu’ils attaquent et ils jouent très bien » poursuit Savidan. Une surprise estampillée Antonio Conte.

Il a su imposer Eder et Pellè

Comme face à la Belgique, l’entraîneur italien a démontré sa capacité à être un caméléon et à s’adapter à tous les types d’opposition que cet Euro lui présenterait. Contre les offensifs Diables Rouges, il avait misé sur la rigueur tactique et le comportement exemplaire de son 3-5-2, à la discipline impeccable, pour priver Eden Hazard et les siens des espaces qu’ils aiment tant dévorer, avant de les punir avec ce réalisme si cher aux Italiens. Là, il a déstabilisé une sélection espagnole qui s’attendait à dominer, pas à être systématiquement perturbée dans sa relance et à devoir défendre sur des actions construites et placées plus que sur des contres à outrance.

Du génie. Mais pas que. L’homme est un peu fou aussi. Habité surtout. Conte croit en ses convictions et sait les transmettre à ses joueurs. Il n’a pas le groupe le plus talentueux de cet Euro ? Pas grave, il a convaincu ses joueurs d’aller en mission. Et ces derniers le lui rendent bien, comme ce tacle aussi rageur que déterminé de Giorgio Chiellini pour l’ouverture du score. Ou le comportement exemplaire d’Eder, LE choix de Conte, très critiqué avant la compétition et qui a fait « suer » à grosses gouttes Piqué et Ramos, souligne Steve Savidan.

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Et que dire de l’abnégation de Graziano Pellè, jugé trop tendre par les observateurs et déjà auteur de deux buts dans ce tournoi. Bref, Conte a démontré l’étendue d’un travail dantesque ce lundi après-midi face à l’Espagne. Lui qui est certainement l’un des techniciens les plus bosseurs de cet Euro. L’Allemagne peut commencer à se poser quelques questions… Car quelle que soit la forme avec laquelle elle se présentera lors de leur quart de finale, l’Italie de Conte aura trouvé un moyen de l’ennuyer. Une idée pour l’éliminer.