RMC Sport

Euro 2016, finale Portugal-France : un titre pour oublier Knysna

-

- - AFP

2006-2016. Il aura fallu attendre 10 ans avant de revoir l’équipe de France en finale d’une grande compétition internationale. Si les Bleus espèrent retrouver les joies de la victoire, après une défaite frustrante face à l’Italie lors du Mondial 2006 (1-1, 5-3 aux tab), elle souhaite également tourner définitivement la page Knysna, heures sombres de l’histoire du football tricolore.

Avant l’été 2010, personne ou presque ne connaissait Knysna. Après le 20 juin de ladite année, la ville sud-africaine de 51 000 habitants était sur toutes les lèvres dans l’Hexagone. Et pour cause, pour protester contre l’exclusion de Nicolas Anelka par la FFF, les joueurs de l’équipe de France ont boycotté un entraînement pendant la Coupe du monde, en refusant du descendre du bus. Résultat, une scène surréaliste avec le sélectionneur Raymond Domenech lisant une lettre de ses joueurs, une récupération politique et, surtout, un profond désamour du public français envers les Bleus. Six ans plus tard, l’opportunité rêvée de tourner la page se présente aux joueurs ce dimanche avec la finale de l’Euro 2016 face au Portugal.

Les Bleus n’éludent pas le sujet, conscients de l’attente qui les entoure, entre mea-culpa et rédemption, comme l’explique Bacary Sagna : « Knysna fait partie des épreuves qui ont marqué le foot français. On a fait une erreur, clairement, ça n’a pas été facile car on a mis le foot français au plus bas. On a montré une très mauvaise image de l’équipe de France à travers le monde. Il a fallu faire énormément d’efforts, se rapprocher des gens, reprendre les bases, travailler pour redorer le blason. On touche du doigt (l’objectif, ndlr), six ans après. Ça prend énormément de temps, on a fait énormément d’efforts pour être là aujourd’hui. Maintenant, on a envie de donner le sourire aux Français, envie de donner une toute autre image. On n’a pas envie d’effacer ce qui s’est passé, on ne peut pas changer le passé, mais on a envie de construire l’avenir. »

Lloris : « On a su remonter la pente »

Même son de cloche du côté du capitaine Hugo Lloris. « Clairement, on a traversé une crise dans le football français, mais on a su se relever de celle-ci, on a su remonter la pente, explique-t-il. Ça n’a pas été évident, mais on a su le faire, étape par étape. C’est tout le mérite de la fédération française de football, des joueurs et des sélectionneurs qui ont dirigé cette équipe de France. Monter une équipe, une grande équipe, demande beaucoup de temps. Si on se réfère aux Espagnols ou encore aux Allemands, le succès, ils ne l’ont pas créé du jour au lendemain. Le temps, l’expérience, ne s’achètent pas. On a cette possibilité de rentrer dans l’histoire du football français. C’est une occasion unique dans une carrière de joueur. »

Communication parfaitement maîtrisée par Didier Deschamps, adepte de la langue de bois, sourire aux lèvres, bonne étoile supposée du sélectionneur, proximité nouvelle des joueurs avec les supporters, résultats probants, engouement populaire, parcours idéal lors d’une compétition internationale ayant lieu sur son sol… Tous les ingrédients sont réunis pour faire oublier le fiasco sud-africain et donner un nouveau souffle au football tricolore. Il ne manque plus que la victoire. 

A lire aussi >> Portugal-France : les 10 raisons pour lesquelles les Bleus vont gagner

A lire aussi >> Toutes les dernières informations en live avant Portugal-France

Kevin Jeffries