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Euro 2016 : "une pression permanente" pour les Bleus

Manuel Amoros

Manuel Amoros - AFP

Invité de l’émission spéciale Euro 2016 sur RMC ce vendredi, l’ancien international français Manuel Amoros a dévoilé les avantages et les risques pour les Bleus de disputer l’Euro 2016 à domicile. Il s’appuie sur son expérience personnelle, puisqu’il avait remporté l’Euro 1984, qui était aussi organisé en France.

La pression de l’environnement

« La pression et l’environnement extérieur peuvent nuire aux joueurs de l’équipe de France. C’était différent à l’époque. On était dans un environnement un peu cloitré, mais des gens de l’extérieur pouvaient tout de même rentrer, discuter avec nous, boire un café. Pas mal de supporters venaient, c’était bon enfant. Là, les gens ne pourront pas venir. »

La nécessité de sortir de la bulle

« Il va y avoir des moments où les joueurs pourront sortir et profiter un peu. Il y a trois semaines de préparation avant le premier match. S’ils restent cloitrés et isolés du monde extérieur, ça va être compliqué pour eux. On recherche un peu l’évasion. Rester en permanence avec les mêmes gens et le même environnement, ça peut les perturber psychologiquement et mentalement. Il va falloir qu’ils s’ouvrent. Didier Deschamps a pas mal d’expérience de ce côté-là puisqu’il a déjà fait des championnats d’Europe et des Coupes du monde. Il sait qu’il va falloir ouvrir un peu. »

L’épineuse affaire de la sextape

« Une compétition à domicile, c’est complètement différent d’une compétition à l’extérieur avec la pression des supporters et de la presse. Il y a aussi la pression des premiers matches. Ce dont j’ai peur, c’est l’évolution de l’affaire Benzema. Dans la tête des joueurs, ce sera peut-être important. Les conditions seront-elles favorables pour faire jouer Benzema et Valbuena ensemble ? Il faut que Deschamps tienne compte de tout ça et les fasse jouer. »

Eviter le même traumatisme du Brésil en 2014

« C’est un risque de sous-estimer les adversaires. Au premier tour, les Bleus affrontent des équipes très "favorables" (Roumanie, Suisse, Albanie). Il ne va pas falloir les sous-estimer. Il faudra jouer son jeu et marquer des buts. Si on peut mettre cinq ou six buts, tant mieux. Ça permettra d’avoir de la confiance. Avec la pression, l’équipe sera toujours friable. Elle aura cette pression permanente. Si elle finit deuxième et pas première, elle va en entendre parler. »