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Euro 2016 : après les attentats, "toutes les hypothèses ont été prévues"

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Invité de l’émission spéciale Euro 2016 sur RMC ce vendredi, Nicolas Desforges, délégué interministériel aux grands évènements sportifs, fait le point sur les importants dispositifs de sécurité qui seront mis en place lors de la compétition. Avec une vigilance accrue depuis les attentats du 13 novembre dernier à Paris.

La menace réévaluée après les attentats du 13 novembre

« Nous n’avons pas attendu les attentats pour nous préoccuper de la sécurité de l’Euro. La réflexion était déjà engagée depuis au moins deux ans. C’est un évènement majeur avec deux millions et demi de spectateurs et peut-être jusqu’à sept millions de personnes dans les fan-zones. C’est donc un enjeu de sécurité fort. Nous avons travaillé avec l’ensemble des acteurs qui sont compétents en matière de sécurité. La responsabilité de l’Euro est partagée entre les organisateurs qui sont responsables dans les stades, les villes qui sont responsables dans les fan-zones et l’Etat qui est responsable de l’ensemble de la voie publique. Ensemble, nous avons élaboré depuis deux ans une stratégie autour de principes assez simples : l’anticipation des risques, l’évaluation et la réévaluation régulière de la menace, qu’elle soit liée aux supporters à risques ou aux actions de terrorisme. Enfin, c’est l’adaptation permanente de nos dispositifs de sécurité à l’évolution de cette menace.

Cela se traduit par un protocole signé par l’Etat et la Fédération française de football qui définit les dispositifs, leur articulation et les conditions d’intervention de l’Etat selon les lieux, les publics ou selon les circonstances. Toutes les hypothèses ont été prévues. La conséquence des attentats, c’est que nous réévaluons la menace et nous rehaussons le niveau de sécurité. Sur l’échelle des risques et des réponses, nous avons grimpé quelques barreaux. »

Le niveau de sécurité rehaussé dans les fan-zones

« Nous travaillons depuis plusieurs mois dessus. Avant les attentats, il était convenu avec les organisateurs et les villes que les fan-zones seraient des espaces clos, sécurisés et aux accès contrôlés dans des conditions adaptées aux circonstances. Nous avions décidé que le contrôle pourrait se durcir en fonction de l’évolution de la menace tout en respectant un équilibre entre les conditions de sécurité et la convivialité. Les attentats n’ont pas remis en cause cette conception. Le ministre de l’Intérieur (Bernard Cazeneuve, ndlr), avec le ministre des Sports (Patrick Kanner), ont indiqué que les fan-zones seraient maintenues et que leur niveau de sécurité serait rehaussé. Les attentats n’ont pas remis en cause cette conception mais nous ont conduits à marquer une condition particulière et une vigilance accrue aux conditions de sécurité dans les fan-zones. »