Zidane : « Les Bleus en sont capables »

Invité exceptionnel de l’Intégrale Euro sur RMC ce samedi, le jour de ses 40 ans, Zinedine Zidane est persuadé que les Bleus peuvent créer l’exploit face à l’Espagne (20h45). Il espère que le même sentiment anime le groupe.

Zinedine, vous avez joué au Real Madrid et vous êtes aujourd'hui votre cœur est-il partagé pour ce quart de finale entre l’Espagne et la France ?

Je suis espagnol d’adoption, mais je suis français avant tout. Je n’espère qu’une chose, que l’équipe de France puisse gagner ce soir. On ne doit pas avoir de regrets, se lâcher. On est capable de faire un gros match, de grandes choses et très souvent de le faire contre des équipes meilleures que nous sur le papier. L’équipe d’Espagne est archi-favorite, on ne va pas se le cacher. Mais le match, il faut le jouer et on est capable de faire de grandes choses à ce moment-là.

Quel regard portez-vous sur cette équipe de France depuis le début de l’Euro ?

Ça a été moins bon contre la Suède, pas bon du tout même. Ce sont des choses qu’il faut pouvoir accepter. Mais ce qui est important dans le vestiaire, puisqu’on a pu parler des petites tensions qu’il y avait dans le vestiaire, c’est de comprendre que ce n’est pas nouveau. Ça a toujours existé. Il faut être capable, et je pense qu’ils sont assez grands pour cela, de se dire que c’est une grande journée, que ça peut être historique pour eux et qu’ils peuvent faire quelque chose d’exceptionnel ce soir. Je pense qu’ils ont mis tout ça de côté pour se concentrer sur une seule chose : le match.

Quel serait votre discours, juste avant un match comme celui-là ?

Mon discours serait celui que j’ai toujours eu : faire abstraction de tout ce qui se passe à l’extérieur, se concentrer sur ce qu’on doit faire nous. J’ai pu avoir ce discours là en 2006 parce que j’étais capitaine. Avant ça, j’écoutais les anciens me parler et j’ai bien appris. Maintenant que je suis dehors, si j’avais un message, ce serait celui-là. Faire abstraction de tout ce qui se passe à l’extérieur. On n’est pas les meilleurs amis du monde à l’intérieur mais on va tous tirer dans le même sens pour pouvoir faire quelque chose d’exceptionnel. Ils le savent : ce jour et ce match peuvent être exceptionnels.

En 2006, la presse espagnole voulait vous envoyer à la retraite. Les Espagnols font-ils plus attention désormais ?

Je ne sais pas si c’est par rapport à ce match. Mais c’est vrai que nous en 2006, pour la plupart, ça nous avait touchés. Dire qu’ils allaient renvoyer la France chez elle, ça touche l’orgueil quand tu es un compétiteur.

« Il faut un brin de folie »

Justement, un sursaut d’orgueil est-il possible pour cette équipe de France ?

Oui, c’est possible. Mais il ne faut pas simplement ça. Si tu n’as pas d’équipe, pas de joueurs… Mais nous, on les a. Les joueurs de qualité, on les a. L’équipe, on l’a. L’entraineur, on l’a. Je pense juste qu’il faut un brin de folie pour aller très loin et j’espère que ce soir on n’aura rien à regretter.

Sur ce match, est-ce qu’un joueur que vous connaissez bien, Karim Benzema, peut faire ce que vous avez réussi à faire en 2006 ?

Il en est plus que capable, par son talent. Mais je pense que personne n’a aucun doute sur son talent. Je pense moi, et je l’ai vu toute l’année, qu’il a surtout changé. Il a changé par rapport au joueur qu’il était à Lyon, tout simplement en prenant conscience d’où il avait atterri. Il a pris conscience d’être arrivé dans le plus grand club du monde. Et quand il voit ses copains travailler comme ils le font, aujourd’hui, c’est lui qui le fait. En plus de son talent, ça devient un joueur extraordinaire. J’espère que ce soir, les joueurs à côté de lui pourront être à leur meilleur niveau pour qu’il puisse en bénéficier.

Iker Casillas et Karim Benzema jouent ensemble au Real Madrid. L’un des deux peut-il en profiter ?

L’avantage n’est pour personne. C’est un affrontement. On a un très, très gardien, Karim le sait. Mais Casillas sait qu’il a en face de lui un joueur déterminant qui peut marquer des buts dans toutes les situations… Je ne sais pas qui sera avantagé, mais j’espère vraiment que ce sera Karim.

Pour vous, Laurent Blanc doit-il être prolongé ?

Je ne sais pas. Ce n’est pas à moi de décider. J’espère simplement qu’on ne va pas oublier le travail qu’il est en train d’accomplir. Je veux juste dire qu’il a fait du bon boulot, qu’il est en train de faire du bon boulot et on verra après. Qu’on ne doute pas de ce qu’il peut mettre en place et je suis sûr qu’il mettra la meilleure équipe pour ce soir. Maintenant, qu’on le laisse tranquille et on verra à la fin du tournoi ce qu’il adviendra.

Quand allez-vous devenir entraîneur à votre tour, Zinedine ?

Je prends mon temps. Je passe le diplôme de manager. Je ferai certainement celui d’entraîneur aussi. Mais tranquille !

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