Ligue Europa: les quatre clubs qu’on n'attendait pas vraiment en seizièmes

La phase de poules de la Ligue Europa a rendu son verdict ce jeudi soir. Si aucun club français n’a réussi à se hisser en seizièmes de finale, plusieurs surprenantes équipes ont décroché leur qualification avec brio.

Avant même la sixième et dernière journée des groupes, Rennes et Saint-Etienne avait déjà dit adieu à l’espoir d’une qualification pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa. Si les Bretons ont sauvé les apparences en l’emportant face à la Lazio sur un doublé de Joris Gagnon (2-0), les Verts ont concédé une ultime défaite sur la pelouse de Wolfsburg (1-0). A l’inverse des clubs tricolores, plusieurs équipes ont brillamment obtenu leur billet pour le prochain tour. D’autres ont arraché leur qualification au bout du suspense et tenteront de poursuive leur épopée lors de la phase finale.

Linz, avec Ismaël, a dompté PSV et Sporting

Voilà probablement la performance la plus surprenante de cette Ligue Europaversion 2019-2020. Lors du tirage au sort du groupe D, beaucoup de fans se sont demandés quel était ce club de LASK et où se trouvait la ville de Linz. Certains promettaient déjà une qualification facile au Sporting Portugal et au PSV. Mais au fur et à mesure des journées, c’est bien l’équipe entraînée par Valérien Ismaël qui a su tirer son épingle du jeu. 

Reversé de la Ligue des champions après deux revers contre Bruges, le club autrichien s’est qualifié pour les seizièmes de finale en faisant le plein contre Rosenborg (1-0, 2-1). Après avoir arraché le nul à Eindhoven (0-0), les Linzois ont humilié les Néerlandais (4-1). Injouables à domicile, les joueurs de Linz se sont également assurés de la première place de la poule en corrigeant le Sporting (3-0) ce jeudi.

Son prochain adversaire devra se méfier du voyage au Linzer Stadion, où près de 20.000 spectateurs se massent dans les tribunes pour chaque échéance continentale. Avec seulement quatre buts encaissés, l’équipe autrichienne a affiché beaucoup de sérieux et de maîtrise tactique. L’Europe est désormais prévenue, le LASK Linz est lancé.

Cluj, le sale coup breton

Coutumier des joutes européennes, le club roumain n’est pas forcément habitué à y briller. Sur les dix dernières saisons, Cluj n’avait rejoint qu’à une reprise les seizièmes de finale de la Ligue Europa. Autant l’avouer, on ne donnait pas cher de la peau des protégés de Dan Petrescu dans le groupe E face au Celtic, Rennes ou la Lazio. Et pourtant, à la faveur d’un sans-faute à domicile, les Roumains ont réussi à décrocher leur billet pour le prochain tour. Un jeu minimaliste, avec six buts marqués pour quatre encaissés en six rencontres, a suffi pour arracher quatre victoires. 

Symbole de cette fabuleuse mais laborieuse qualification, la double confrontation contre le Stade Rennais a permis à Cluj de se relancer dans l’optique des seizièmes de finale. A l’aller en Bretagne, un but de Ciprian Deac a offert un succès capital (1-0). En face, les Bretons ont déjoué avec deux cartons rouges et un seul tir cadré en seize tentatives.

Rebelote du match retour en Roumanie avec une réalisation de Mario Rondon dans les derniers instants après près de 90 minutes d’une domination stérile de l’équipe entraînée par Julien Stéphan. Si le prochain adversaire de Cluj devrait partir favori lors du seizième de finale de Ligue Europa, les partenaires des Français Bilel Omrani et Mike Cestor ont montré qu’ils savaient subir le jeu avant de porter l’estocade.

Getafe, sacrément efficace

Passé à deux doigts d’une place en Ligue des champions la saison passée, le club de Getafe a bien failli provoquer un séisme en Liga. Cinquième et envoyé en Ligue Europa, le club basé dans la banlieue de Madrid a gardé la même recette lors de sa campagne continentale. Encore bien parti en championnat (cinquième provisoire), le groupe dirigé par Pepe Bordalas est un monstre d’efficacité.

Dans son Coliseum d’à peine 10.000 places, l’équipe espagnole ne fait pas dans le spectaculaire. Un jeu minimaliste et une grosse assise défensive lui ont permis de rejoindre le tour suivant. Grand artisan de cette qualification, le vétéran de 32 ans Angel a inscrit trois buts décisifs pour l’emporter à Krasnodar (2-1) et battre Trabzonspor (1-0).

Alors oui, Getafe ce n’est pas l’assurance d’un football champagne ou même d’une soirée sympa. Mais le club madrilène n’a pas volé a décroché sa qualification au courage et à l’envie.

"Ceux qui me connaissent savent que j’accorde beaucoup d’importance à la préparation physique", a volontiers reconnu le technicien espagnol après la qualification des siens ce jeudi. Mais visiblement cela fonctionne comme un charme pour son équipe. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse et de ce côté-là, les fans de Getafe n’ont pas à s’en plaindre.

Basaksehir, le faux-petit à l’improbable héros offensif

Le groupe J de la Ligue Europa a donné lieu à de nombreuses surprises. Dès la première journée, mi-septembre, les Autrichiens de Wolfsberger s’offraient Mönchengladbach en déplacement (4-0). Dans le même temps, l’Istanbul Basaksehir s’inclinait sur la pelouse de la Roma (4-0). Reversé des barrages de la Ligue des champions, le club stambouliote a ensuite redressé la pente pour obtenir sa place parmi les trente-deux derniers engagés. A la faveur de deux succès face à l’équipe autrichienne, les partenaires de Gaël Clichy et Eljero Elia se sont démenés afin de rester en course pour la qualification jusqu’au dernier match à Mönchengladbach ce jeudi. Et face au leader de Bundesliga encore porté par un Marcus Thuram inspiré, les Turcs ont trouvé les ressources pour l’emporter. Blessée, l’ancienne starlette brésilienne Robinho était absente et n’a pas joué un grand rôle lors de cette phase de groupes. 

Au contraire d’Enzo Crivelli. Auteur du but de qualification dans le temps additionnel en Allemagne, l’ancien Bordelais a pesé pendant les poules. Avec trois réalisations et une passes décisive, il a parfaitement contribué à envoyer le club cher au président Erdogan en seizièmes. Et il faudra se méfier de l’Istanbul Basaksehir.

Placée parmi les têtes de série, cette équipe possède pléthore de second-couteaux européens comme Demba Ba, Martin Skrtel, Mehmet Topal… Un savant mélange de talent et d’expérience qui pourrait permettre au seul club stambouliote encore qualifié sur la scène continentale d’aller plus loin. Le genre de surprise aux allures d’épouvantail.

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Jean-Guy Lebreton