Pourquoi l'OM va jouer la Ligue Europa à fond

Ne pas se fier aux apparences. Même si Lassana Diarra n'est pas du voyage à Groningen et que Michel effectuera ce jeudi (19h) quelques changements par rapport au onze de départ qui a battu Bastia dimanche, l'OM ne prendra pas la "petite" Coupe d'Europe à la légère. Explications.

Une "tradition" marseillaise

L'OM et les Coupes d'Europe, une vieille et belle histoire. Même lorsqu'il fallait se contenter des matchs du jeudi, dans l'ombre de la prestigieuse Ligue des champions. Deux fois finaliste de l'UEFA (1999, 2004), l'OM avait aussi vécu une aventure passionnante en 2009 (avec Erik Gerets), stoppée en quarts de finale par le Shakhtar Donetsk, après avoir éliminé... deux clubs néerlandais, Twente et l'Ajax d'Amsterdam. Plutôt bon signe avant d'entamer cette campagne européenne en terres hollandaises, ce jeudi à Groningen (19h). L'unique vainqueur français de la Ligue des champions a donc toujours joué le jeu dans la petite coupe d'Europe. Presque toujours...

En 2010, l'élimination contre le Benfica en 8es de finales n'avait pas trop dérangé Didier Deschamps, trop occupé par la course au titre. L'OM avait aussi montré un visage peu en phase avec sa tradition européenne en 2012-2013, lorsque l'équipe d'Elie Baup n'était pas sortie d'une poule composée de Limassol, Mönchengladbach et Fenerbahçe. L'objectif était surtout à l'époque de... retrouver au plus vite la Ligue des champions.

La culture espagnole de Michel

En Espagne, on aime et on gagne souvent la Ligue Europa. Avec neuf trophées soulevés par leurs clubs, l'Espagne est, avec l'Italie, le pays qui a le plus souvent remporté la Ligue Europa. Michel en compte même deux à son palmarès. Deux coupes de l'UEFA, son appellation de l'époque, glanées en 1985 et 1986. Alors, quand on demande à l'entraineur espagnol si l’OM va jouer à fond cette compétition, il s'étonne même d'une telle question. "Cette interrogation me surprend, avouait Michel ce mercredi en conférence de presse. Pour nous, en Espagne, la Ligue Europa est considérée comme une compétition de très haut niveau. Séville est le tenant du titre et maintenant, ils jouent en Ligue des champions. Et puis, au contraire de la Ligue des champions, où il n'y a en général que trois ou quatre favoris, la Ligue Europa possède parfois une quinzaine de prétendants à la victoire finale. Auxquels il faut ajouter ceux qui sont reversés de la Ligue des champions en janvier... C'est une compétition encore plus dure à gagner. Cette Ligue Europa a donc, à mon goût, beaucoup de prestige."

Et si l'OM était à sa place ?

Le zéro pointé de la saison 2013-2014 a laissé des traces. Six matchs en phases de poules de la Ligue des champions, six défaites. Même si l'OM entame toujours son championnat de Ligue 1 pour truster le podium, les six rencontres contre Arsenal, Dortmund et Naples n'ont pas que coûté la tête d'Elie Baup, à l'époque. Elles représentent encore un traumatisme, qui faisait dire récemment à Vincent Labrune que le budget de l'OM et la réalité économique de la Ligue 1 n'étaient plus en adéquation avec l'espoir d'un parcours sportif intéressant en C1. Mieux vaudrait donc entamer une compétition que l'on peut potentiellement gagner, comme la Ligue Europa, même si cela reste très compliqué. Plutôt que s'engouffrer dans une Ligue des champions où le risque de d'être ridicule est plus grand que celui d'atteindre les huitièmes de finale.

Une réalité que ne veut pas admettre Steve Mandanda : "Ce n’est pas la même ferveur. Si on me donne le choix de jouer la Ligue des champions, même si j’ai beaucoup moins de chance de la gagner que la Ligue Europa, c’est clair que je préfère jouer la Ligue des champions. Après, cela reste une Coupe d’Europe, on a fait une saison dernière qui a été dure, longue. On a fini quatrième, on s’est qualifié pour la Ligue Europa, ce n’est pas pour ne pas la jouer, au contraire. On a l’ambition d’aller le plus loin possible dans cette compétition. Pour l’image du club, pour nous, et pour tous les supporters."

Florent Germain, à Groningen