D1 Féminine: des joueuses approchées pour truquer des matchs

Trois joueuses de Montpellier entendues par le Service central des courses et jeux (SCCJ), dans le cadre d'une enquête sur des tentatives de trucage de matchs en D1 Arkéma. Alors que le football féminin traverse une période difficile avec la garde à vue prolongée d'Aminata Diallo suite à l'agression de sa coéquipière au Paris Saint-Germain Kheira Hamraoui, L'Équipe dévoile cette fois des informations sur des essais de manipulation de rencontre en première division féminine.
Les trois Montpelliéraines auditionnées dans le cadre de l'enquête de la SCCJ ont reçu en début de saison des messages privés sur le réseau social Instagram pour leur proposer 100 000 euros en cryptomonnaie, contre le "trucage" d'une rencontre. Des faits similaires se sont déroulés dans d'autres clubs de D1 Arkéma, qui ont tous alerté la Fédération française de football (FFF).
L'UEFA se penche sur le sujet
"Une joueuse de l'équipe a reçu un message via son réseau privé Instagram et elle a alerté directement le club. De son côté, le club a fait part de cette tentative d'hameçonnage à la Fédération, indique Laurent Nicollin, le président du club montpelliérain, à L'Équipe. On a alerté l'ensemble de notre effectif et il s'avère que deux autres joueuses de l'équipe avaient reçu le même type de messages mais qu'elles ne l'avaient pas vu. Les enquêteurs sont venus entendre les trois joueuses la semaine dernière."
Selon les informations de L'Équipe, la FFF a porté plainte contre X en septembre à la suite de cette affaire. Outre l'enquête menée par la SCCJ, le groupe de Copenhague - organe du Conseil de l'Europe qui lutte contre la manipulation de rencontres sportives au niveau continental et dispose d'un partenariat avec l'UEFA - a été mis au courant de cette affaire.
La Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne également concernés
La première division féminine n'est pas la seule concernée par ces tentatives de corruption. Des joueurs d'autres championnats étrangers (Allemagne, Pays-Bas, Belgique) ont également été approchés - avec le même procédé, sur les réseaux sociaux - pour ces échanges de trucage contre des virements en cryptomonnaie.
L'Équipe rappelle qu'en Allemagne, l'Energie Cottbus (D4) avait annoncé le 4 septembre sur son site internet que certains de ses joueurs s'étaient vus offrir "un paiement intraçable de 100 000 en bitcoins". Des tentatives de corruption vaines, les joueurs ayant réagi en faisant remonter les informations au club. L'enquête actuellement menée vise désormais à déterminer comment s'organisent ces réseaux et qui en sont les auteurs.