Equipe de France féminine: Kenza Dali règle à son tour ses comptes après sa non-sélection à l'Euro 2025

Non retenue cet été pour disputer l'Euro avec les Bleues, la milieu de terrain Kenza Dali est revenue en détails sur cet épisode douloureux dans l'émission de l'ancienne internationale américaine Tobin Heath sur YouTube. La joueuse des San Diego Waves évoque une décision "dure à accepter" au vu de son rôle en équipe de France et de ses performances sur le terrain.

Kenza Dali avait prévenu en juin dans un entretien au Guardian : "Je dirai ce que j’en pense après l’Euro (...) je ne veux pas les perturber". Un mois après le sacre de l'Angleterre, la milieu de terrain a tenu parole et est revenue sur son sentiment après sa non-sélection avec les Bleues pour disputer la compétition.

"Cet appel de cinq minutes pour nous dire qu'on n'était pas sélectionnées, on ne s'y attendait pas"

Dans l'émission le "RE-CAP Show" sur YouTube présentée par Tobin Heath, double championne du monde en 2015 et 2019 avec les Etats-Unis et tout juste retraitée, celle qui compte 76 sélections avec l'équipe de France a confié toute sa déception lorsqu'elle a appris la nouvelle, regrettant surtout la manière dont cela a été fait pour elle comme pour ses deux coéquipières Eugénie Le Sommer et Wendie Renard, elles non plus non convoquées pour l'Euro.

"Toutes les choses qu'on faisait pour que tout se passe bien au sein du groupe, que tout soit mis en place de la meilleure manière possible... Le coach mettait à profit notre expérience, notre relation avec les joueuses, le staff. Et l'appel un mois avant l'Euro, un appel de cinq minutes pour nous dire qu'on ne faisait pas partie des joueuses sélectionnées, on ne s'y attendait pas", explique la joueuse de 34 ans.

"On ne parle pas de foot, d'âge, de comportement, alors qu'est-ce que ça peut être? Il m'a dit : 'c'est une décision pour l'équipe nationale'"

Et justement, en parlant d'âge, celle qui évolue désormais avec les San Diego Waves, dans le championnat américain, raconte qu'à aucun moment cet argument ne lui a été opposé par le sélectionneur Laurent Bonadei pour justifier sa mise à l'écart.

"Je comprends que tu veuilles mettre en avant une nouvelle génération, et évidemment que cela fait partie du foot. Je crois que ce serait beaucoup plus facile pour moi si je n'avais pas le niveau pour faire partie du groupe. Mais je déchirais tout aux tests physiques, je courais peut-être un kilomètre de plus que n'importe quelle joueuse de l'équipe sur le terrain... Donc si tu me parles d'âge, tu parles de nombres, tu parles de données et aujourd'hui on a tout ce qu'il faut pour analyser mes données, mon volume de courses, le fait que je ne ratais pas un match... Je crois que l'âge n'est pas la raison. (...) Si le sélectionneur m'avait donné une bonne raison, il est le coach, il a une vision de son équipe et je respecte cela totalement. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que lors de cet appel de cinq minutes, je lui ai demandé si c'était une question d'âge, il m'a dit 'non', si c'était à cause de mes performances, si je n'avais pas le niveau pour performer avec l'équipe, il m'a dit 'non', si c'était à cause de mon comportement, il m'a dit 'non'. Donc on ne parle pas de football, d'âge, de comportement, alors qu'est-ce que ça peut être? Il m'a dit 'c'est une décision pour l'équipe nationale'. C'est pour ça que je suis triste."

Une relation de confiance brisée pour Dali

Un choix vécu d'autant plus difficilement confie Kenza Dali qu'elle entretenait un lien très étroit avec celui qui était précédemment l'adjoint d'Hervé Renard, l'ancien sélectionneur, avec qui elle avait partagé la Coupe du monde en 2023 et les Jeux olympiques l'an passé.

"Il était là pour moi quand j'ai traversé des moments difficiles avant les Jeux, on a avait construit une relation qui allait au-delà du foot. On était très proches, il y avait un lien très fort et du coup la déception est encore plus grande parce qu'il savait ce que ça représentait pour moi (de jouer cet Euro), ce que j'avais vécue, comment j'avais tout mis en oeuvre pour être performante sur le terrain... Il m'avait rassuré sur le fait que si j'allais aux Etats-Unis, je ne devais pas m'inquiéter, je ferais toujours partie de son groupe en tant que leader. Je ne sais pas si j'aurai pris la décision de venir aux USA si je n'avais pas l'équipe nationale. Il savait tout ça. Et même s'il faut remettre tout cela dans un cadre professionnel, tu dois être professionnel dans tes décisions. Le job de coach est de prendre des décisions, je respecte cela parfaitement, mais en sachant tout cela, c'est dur."

CMP