"Je me suis sentie trahie": les révélations d'Eugénie Le Sommer sur sa non-sélection à l'Euro 2025

Alors que l'équipe de France féminine de football visait à l'Euro 2025 en Suisse (2-27 juillet) son premier titre, elle a dû composer sans Eugénie Le Sommer. Tout comme d'autres cadres (Wendie Renard et Kenza Dali), l'ancienne Lyonnaise n'a pas été convoquée par Laurent Bonadéi, malgré ses 200 sélections faisant d'elle la joueuse la plus capée dans l'histoire de la sélection.
"Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait. Ce que je peux dire, c'est que ça a été très dur à encaisser. C'était très difficile sur le moment. J'ai eu de l'incompréhension, de la déception. Oui, c'était dur. On oublie souvent dans ces moments-là le côté humain. Et on ne se dit pas comment une joueuse, elle va se sentir après ça. Surtout comment ça s'est fait", a confié l'attaquante de 36 ans à L'Equipe.
"On aurait pu avoir une relation plus honnête et transparente"
"Je me suis sentie très trahie", poursuit celle qui a décidé de poursuivre sa carrière au Mexique avec le Deportivo Toluca. "Les choix, on ne les discute pas. Je ne les ai jamais discutés, d'ailleurs. Je me suis sentie trahie parce que j'avais donné ma confiance. Je ne pensais pas que ça allait arriver comme ça. Je ne m'y attendais pas. J'estimais qu'à 36 ans, avec tout ce que j'avais vécu avant, qu'on aurait pu avoir une relation plus honnête et plus transparente."
Placée dans un "groupe de leaders" en début de saison, présente avec Wendie Renard "dans les réunions avec le coach", Eugénie Le Sommer est tombée de haut. "Non pas que nous étions assurées d'aller à l'Euro, mais je me dis pourquoi, en fait? On a beaucoup œuvré avec Wendie, nous sommes allées négocier les primes pour l'Euro. On se dit que c'est bizarre et c'est pour cela que je suis dans l'incompréhension."
"Je ne pensais même pas qu'on pourrait me le dire par téléphone"
"Ce n'est pas une décision contre les joueuses mais pour l'avenir de l'équipe de France", s'était justifié Laurent Bonadéi. Elle aussi laissée sur la touche, Kenza Dali avait vidé son sac sur les réseaux sociaux pour soutenir sa coéquipière: "Une leader incontestée mérite beaucoup mieux qu’un simple appel de quelques minutes à quelques semaines d’une compétition."
"Ç'a été un coup de fil de 3 minutes", confirme la meilleure buteuse de l'histoire des Bleues (94 réalisations) qui n'a depuis plus aucun contact avec le sélectionneur. "La raison, c'était qu'il préparait la Coupe du monde de 2027. Ce sont les explications que j'ai eues. Après, je ne sais pas si c'est vrai, si ce n'est pas vrai. Sur le moment, j'étais tellement choquée. C'était très court. Je ne pensais même pas qu'on pourrait me le dire comme ça au téléphone. Ça fait partie de l'histoire maintenant."
Invaincue en phase de groupes avec trois victoires en trois matchs, notamment en ouverture (2-1) contre les désormais double tenantes du titre anglaises, l'équipe de France s'est pris les pieds dans le tapis dès les quarts de finale. Pourtant en supériorité numérique la majorité de la partie, les Bleues se sont inclinées aux tirs au but contre l'Allemagne (1-1, 5-6 tab).