Espagne: en pleine croissance, le foot féminin va connaître son premier "Clasico"

Des footballeuses du FC Barcelone en Ligue des champions, le 28 avril 2019 - Josep LAGO / AFP
Trois semaines après la reprise de la Liga masculine, le 32e saison de la première division espagnole de football féminin s'ouvre avec une affiche un peu particulière opposant samedi le FC Barcelone au CD Tacon (18 heures) dans le flambant neuf stade Johan-Cruyff. Ce match peut, en réalité, être considéré comme le premier Clásico de l'histoire du football féminin. Car le CD Tacon, promu après avoir fini champion de la deuxième division, a officiellement été racheté par le Real Madrid, qui a décidé de rattraper son retard dans la discipline.
Le Club Deportivo Tacon, dont le nom est en réalité un acronyme signifiant "Travail, Audace, Connaissance, Organisation et Notoriété", est un tout jeune club. Sa fondation ne remonte qu'au mois de septembre 2014. Il a changé de dimension en juin dernier, lorsque, en pleine Coupe du monde féminine, le Real Madrid a annoncé l'absorption du club à compter du 1er juillet 2020. Une opération qui aurait été conclue pour 300.000 euros.
Asllani comme figure de proue
Malgré le délai d'un an, le CD Tacon profite d'ores et déjà du complexe d'installations "Ciudad Real Madrid" à Valdebebas (banlieue de la capitale espagnole). Surtout, des ressources financières considérables ont d'ores et déjà été débloquées pour permettre à l'équipe de se maintenir et même d'envisager de truster les premières places.
Le CD Tacon a ainsi enregistré onze renforts. Parmi elles, la star suédoise Kosovare Asllani (30 ans). Passée durant quatre saisons par le PSG (2012-2016), elle évoluait la saison passée à Linköpings. Sa compatriote Sofia Jakobsson l'a également suivie, en provenance de Montpellier. Une autre ancienne Parisienne a également signé: Aurélie Kaci, qui se trouvait à l'Atlético depuis deux ans.
Le Barça, vice-champion d'Europe
Cette arrivée du Real Madrid s'inscrit dans un contexte favorable pour le football féminin espagnol, en pleine croissance ces dernières années. Sur un plan purement sportif, cela s'est traduit par l'accession en avril dernier du FC Barcelone de la vice-championne du monde néerlandaise Lieke Martens en finale de la Ligue des champions (perdue 4-1 contre l'OL), alors que la section féminine n'est professionnelle que depuis 2015.
L'Atlético de Madrid a ainsi effectué d'importants investissements, en attestent ses trois derniers titres de champion. Ce qui, au passage, fait dire à la gardienne barcelonaise Sandra Paños que l'affiche Barça-Atlético est pour l'heure le "vrai Clásico" féminin.
En coulisses et en matière d'organisation, les instances dirigeantes ont accentué leurs efforts pour donner de la visibilité au championnat féminin et encourager les retransmissions. "Les filles porteront un maillot floqué à leur nom et il y aura un quatrième arbitre lors de tous les matchs", avait par exemple annoncé Luis Rubiales, le président de la Fédération espagnole de football qui consacre désormais 20 millions d'euros au football féminin. Une étape de plus pour une révolution.