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Fêtes obligatoires, objets sexuels… nouveau scandale au sein de l’équipe féminine du Canada qui avait fait polémique aux JO 2024

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Une longue enquête du média The Globe and Mail révèle une ambiance toxique au sein de la sélection canadienne de football, qui a suscité une énorme polémique lors des JO 2024 de Paris après avoir espionné un adversaire.

Le vent du scandale souffle toujours au-dessus du football canadien et de son équipe féminine. Quelques mois après l’énorme polémique de l’espionnage provoquée lors des Jeux olympiques 2024 de Paris, le journal The Globe and Mail a publié une longue enquête révélant une pratique bien ancrée de l’espionnage mais aussi une ambiance toxique dans le groupe. Tout a donc éclaté en plein de mois de juillet en France quand les joueuses néo-zélandaises avaient remarqué la présence d’un drone au-dessus de leur terrain d’entraînement. Une fois prévenu, la police avait surpris Joey Lombardi, employé de la fédération canadienne de football, dans sa voiture avec les commandes en mains.

Des beuveries obligatoires les veilles de match pour le staff

Il avait été viré du camp trois jours plus tard, tout comme la sélectionneuse Bev Priestman et son adjointe Jasmime Mander. Les trois, définitivement démis de leurs fonctions en novembre, purgent actuellement une suspension d’un an prononcée par la Fifa. Mais l’ampleur du scandale dépasse ce cadre. Sur la base de plusieurs témoignages et documents consultés, l’enquête du Mail and Globe explique que le recours à l’espionnage était une culture chez les entraîneurs et qu’il suscitait des grincements de dents au sein au staff avec, notamment, des évictions ou démissions pour les réfractaires. Un an avant le scandale des JO, un membre du personel avait signalé ses inquiétudes sur l’espionnage à ses dirigeants, sans réaction de leur part. Mais ce n'est pas tout.

L’enquête sur les conditions de travail a révélé une culture d’équipe qui incluait des moments de "beuverie obligatoires la veille des matchs", baptisées "soirées sociales du personnel" destinées aux entraîneurs et staff mais pas aux joueuses. Selon un SMS, Bev Priestman s’était plainte en février 2023 d’une baisse de la fréquentation. Ces soirées sociales également appelées "Match Day Minus One " (J-1 avant le match) ont parfois dérapé. Deux témoins rapportent que des jouets sexuels ont été jetés sur des membres du staff. Trois autres ont dénoncé des questions sexuellement explicites posées dans le cadre de jeux de société.

Certains membres se seraient plaints des comportements hors terrain aux niveaux junior et senior du programme féminin, dans l’année qui a suivi la nomination de Bev Priestman (en 2020) sur le banc du Canada. Deux vidéos examinées par le journal canadien montrent des employés de l’équipe participant à une fête la veille d’un match international en février 2023, faisant une "conga line" (à la queue leu leu) et chantant en peignoir. Une autre vidéo de juin 2022 montre la sélectionneuse danser à une heure avancée de la nuit à quelques heures d’une rencontre contre la Corée du Sud. Des sources affirment que la coach programmait occasionnellement des courses matinales pour le staff le lendemain de ces soirées arrosées.

L’ascension de son adjointe Jasmine Mander aurait aussi provoqué des tensions. Trois anciens membres du staff ont déclaré avoir fini en pleurs après avoir été sèchement réprimandés par cette dernière. Un autre révèle avoir été sujet à des crises de panique au contact de l’adjointe. Jasmine Mander a été virée l’été dernier après le scandale d’espionnage. Malgré le départ de leur staff et une pénalité de six points, les Canadiennes, championnes olympiques en 2021, avaient réussir à sortir des poules avant de s’incliner en quarts de finale contre l’Allemagne.

NC