
Fifa: accusé, Valcke est relevé de ses fonctions

Jérôme Valcke - AFP
Les affaires autour de la Fifa n’en finissent plus d’être révélées. Ce jeudi, c’est le Français Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fédération internationale de football qui est accusé d’avoir voulu tirer profit de la vente de billets de la dernière Coupe du monde, au Brésil. L’intéressé, que nous n’avons pas pu joindre, a démenti ces allégations dans la presse britannique avant d’être relevé de ses fonctions dans la soirée.
« La Fifa a annoncé aujourd’hui que son secrétaire général, Jérôme Valcke, a été relevé de ses fonctions avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre, indique un communiqué de la Fédération internationale de football. La Fifa a pris connaissance d’une série d’allégations impliquant le secrétaire général et a demandé qu’une enquête officielle soit menée par la commission d’éthique de la Fifa. »
Le prix des billets multiplié par trois ou quatre ?
Le scandale présumé a éclaté ce jeudi après des déclarations fracassantes d’un businessman israélo-américain, Benny Alon, visant le bras droit de Sepp Blatter. Alon est consultant pour la société basée à Zurich (Suisse) « JB Sport Marketing », qui aurait été en charge de la négociation de la commercialisation d’une partie des billets pour la Coupe du monde au Brésil. Il accuse aujourd’hui Valcke, en présentant des échanges de mails que nous avons consultés mais qui ne peuvent être authentifiés, d’avoir voulu tirer profit de la vente de billets, bien au-dessus de leur valeur.
Selon les documents fournis par Alon, et qui peuvent apparaitre incomplets, la volonté du bras droit de Blatter depuis 2007 aurait été de commercialiser les billets à des prix pouvant atteindre trois à quatre fois leur valeur nominale.
"L’argent des profits était pour lui"
« JB Sport Marketing avait obtenu la commercialisation de 12 matchs du premier tour et la FIFA récupérait 12 autres matchs (supposés les moins bons, ndlr) », explique Benny Alon, joint par RMC Sport. Un accord qui aurait finalement été remis en cause par la suite. « Après cela, j’ai parlé avec Jérôme (Valcke) en mars 2013 et j’ai passé un accord avec lui. Si nous devions aussi choisir ces 12 moins bons matchs, nous nous répartirions les profits : 50/50. Jérôme nous a ensuite donné une lettre, et à la place des 12 moins bons matchs, nous aurions désormais sept matchs du Brésil, trois matchs de l’Allemagne et deux autres matchs que nous déciderions après le tirage au sort. Nous avons ensuite envoyé un mail à Jérôme lui demandant si nous pouvions commercialiser ces matchs et il nous a répondu : "Oui, vous pouvez commercialiser". »
Si ces allégations sont exactes, il était en effet dans l’intérêt de Jérôme Valcke de proposer à JB Sport Marketing un lot de matchs plus intéressants, puisqu’ils seraient commercialisés à des prix plus élevés. Selon l’homme d’affaires, ancien footballeur israélien, il ne faisait aucun doute que les profits réalisés n’étaient pas pour la Fifa mais pour Valcke lui-même : « L’argent des profits était pour lui-même. Il me l’a écrit dans un mail. Il ne parlait pas de "cash" mais de "documents". »
Valcke "nie vigoureusement"
Au final, Benny Alon avoue que Jérôme Valcke n’a jamais touché le moindre centime, car pour des raisons contractuelles qui apparaissent extrêmement floues, les deux parties n’ont finalement pas pu s’entendre. « Nous ne l’avons pas payé parce qu’il nous a demandé de modifier le contrat et il ne nous a pas donné les billets, indique Alon à RMC Sport. C’est la seule raison pour laquelle nous ne l’avons pas payé. Parce qu’il ne nous a pas donné tous les billets. Il devait nous donner 11 032 billets, mais il ne nous en a donné que 7 000. »
Par l'intermédiaire de son avocat, Jérôme Valcke a démenti les accusations dont il fait l'objet. « Jérôme Valcke nie vigoureusement les allégations fabriquées et outrageuses formulées par Benny Alon sur la supposée revente de billets de la dernière Coupe du monde", a indiqué Barry Berke dans un communiqué. M. Valcke n'a jamais reçu ou n'a jamais accepté de recevoir de l'argent ou quelque chose de valeur venu de M. Alon. »