
Foot féminin: les agents arrivent dans les négociations

Foot féminin : les agents arrivent dans les négociations - AFP
Ces dernières années, le football féminin français a beaucoup évolué, s’est structuré. Les clubs professionnels ont pris place en D1 féminine (Paris, Lyon, Montpellier, Guingamp ou encore Bordeaux), forçant les autres équipes historiques à se structurer. Et ce n’est probablement qu’une étape vers une D1 totalement professionnelle à l’avenir. Qui dit professionnalisation, dit logiquement contrats, statuts pour les joueuses et salaires.
Prolongations, primes et autres avantages
Avec le transfert record de la défenseure Griedge Mbock Bathy de Guingamp à l’Olympique lyonnais à l’été 2015, qui aurait avoisiné les 100 000 euros, un cap a été franchi dans les négociations entre les clubs lors des périodes de mercato, mais aussi avec les agents. En effet, ces dernières années, leur présence s’est nettement intensifiée dans la sphère du football féminin. Ces intermédiaires sentant aussi le bon train partir vers le Mondial 2019 en France. Si un temps, un agent comme Sonia Souid avait en quelque sorte le monopôle des tops joueuses françaises, ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui.
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De nombreuses internationales ont confié la gestion de leurs intérêts à des agents comme Pierre Ducrocq (ancien joueur du PSG), Fabien Petit ou d’autres. Désormais, ce ne sont plus forcément les parents qui s’occupent de l’avenir de leur fille. "Le rapport de force est en train de se rééquilibrer car les parents, ce n’est pas leur métier et ils ne peuvent pas connaître tous les règlements", confie un agent à RMC Sport. Que les joueuses fassent appel à un agent, cela suit la logique de l’évolution du football féminin, à partir du moment où l’on tend vers la professionnalisation. Car par le passé, pas suffisamment entourées, certaines joueuses internationales ne bénéficiaient pas vraiment d’un contrat digne de leur statut (absence de prime de joueuse internationale par exemple).
Le téléphone des entraineurs n’arrête pas de sonner
Mais dans les clubs du championnat de France, on sent les dérives pointer le bout de leur nez. Et notamment chez les plus jeunes. Une des cibles préférentielles en vue du Mondial 2019. Une dirigeante de club de D1 s’agace notamment des demandes récentes faites par l’entourage de ses jeunes joueuses U19. "Parfois, ils arrivent dans le bureau et réclament des sommes d’argent folles, avec un appartement pris en charge. Où va-t-on ? Les filles doivent d’abord comprendre qu’elles doivent continuer leur progression, ne pas oublier l’école, et prouver en équipe première. Tout ne doit pas arriver tout cuit". Du côté du Paris Saint-Germain, on s’étonne au sein du staff que, désormais, la relation staff-joueuse soit entremêlée systématiquement par l’agent, pour les jeunes notamment.
Certains coachs de D1 s’en amusent quelque peu, mais ces dernières semaines, leur téléphone n’arrête pas de sonner avec le début de la période des transferts estivale. Des agents les sollicitent pour leur proposer leurs joueuses. Dans cette voie qui amènera le football féminin la Coupe du monde à domicile en 2019, ces phénomènes deviendront certainement la norme. Il faudra que chaque partie y mette du sien car le football féminin va tendre vers le professionnalisme, mais ne devra pas en prendre trop de défauts.
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