Grenade, Leicester, Mönchengladbach… les belles surprises de la saison en Europe

Mönchengladbach se mêle à la lutte
Les Fohlen (poulains) de Mönchengladbach galopent en tête de la Bundesliga. Battu le week-end dernier par Dortmund (1-0), Mönchengladbach s’est repris dimanche en dominant Francfort à domicile (4-2) pour conserver la tête du championnat allemand. Avec un total de 19 points après 9 matches, le Borussia vit sa meilleure saison de Bundesliga depuis 32 ans (1987-88, également 19 points). C’est aussi la première fois depuis 35 ans que le club est en tête du classement en Allemagne.
Il doit son retour en grâce en partie au talent de son entraîneur, Marco Rose, qui a profité de la fenêtre estivale du mercato pour pénétrer à l’intérieur de la maison du Borussia. Arrivé en provenance du Red Bull Salzbourg, le technicien allemand de 43 ans est vu dans son pays comme l’apôtre d’une méthode novatrice héritée de l’un des plus fameux entraîneurs allemands: Jürgen Klopp.
"Je fais confiance à Marco sur tous les plans, disait de lui l’entraîneur de Liverpool à Sky Austria en mars 2019. Il pourrait réussir n’importe où; il est le coach le plus en vogue du moment, celui qui suscite l’intérêt de tout le monde." Adepte d’un football rapide et offensif, comme son mentor, Marco Rose doit composer avec l’un des effectifs les plus jeunes de Bundesliga (le troisième le plus jeune) et jongler avec ce que cela comporte comme avantage et limite.
La très mauvaise entame du club en Ligue Europa (deux nuls et une défaite 4-0 contre Wolfsberger) suggère que les ressources de cet effectif ne sont pas inépuisables. Surtout, en championnat, le Borussia a aussi profité des atermoiements des gros bras. Le Bayern s’est imposé laborieusement contre l’Union Berlin, l’un des derniers au classement. Dortmund a ramené un petit 0-0 de Schalke et Leipzig a perdu à Fribourg. Mais les favoris ne tourneront pas toujours au ralenti.
Leicester renaît de ses cendres
Du pire peut naître le meilleur. Frappé de plein fouet par la disparition tragique, dans un terrible accident d’hélicoptère, de son président Vichai Srivaddhanaprabha, Leicester a cessé de se morfondre au sortir d’un exercice 2018-2019 où il a surtout végété dans le ventre mou, pour réapparaître comme une force émergente du football anglais. "Le succès est une cible mouvante", relevait justement l’actuel entraîneur du club, Brendan Rodgers, lors de sa prise de fonction.
Les Foxes ont eu du flair en recrutant l’ex-entraîneur du Celtic, après avoir limogé trois entraîneurs en deux ans, dont Claude Puel, qui a fini par rebondir en Ligue 1, du côté de Saint-Etienne. Le club a longtemps été à la recherche de stabilité après le titre inattendu de 2016. Il semblerait qu’il l’ait trouvé. Auteur d’un début de saison abouti marqué par un succès historique à Southampton, Leicester occupe une solide troisième place devant les rivaux londoniens que sont Chelsea et Arsenal. Pour réussir dans son entreprise, Brendan Rodgers a soigneusement choisi les profils de joueur qu’il souhaitait recruter.
L’ancien entraîneur de Liverpool s’est appuyé sur ce qu’il avait commencé à bâtir en terme de méthode de travail au quotidien, puis il est parvenu à attirer des talents prometteurs. D’autres comme Youri Tielemans ou Ayoze Perez s’étaient déjà révélés ailleurs, sans pour autant réussir à exploiter la plénitude de leur potentiel jusqu’à maintenant. La renaissance de Jamie Vardy est peut-être la plus belle réussite de Brendan Rodgers. Auteur de neuf buts en Premier League depuis le début de la saison, l’attaquant international anglais est le meilleur buteur de Premier League devant le jeune Tammy Abraham.
Le "vieux" n’a pas encore dit son dernier mot. D’autant que, selon Sky Sports, Vardy est plus efficace en 2019 qu’il ne l’était en 2016. Sur le podium après avoir affronté les trois équipes qui figuraient sur le podium final de la saison passée, Leicester peut voir venir et espérer une très belle place en fin de saison. De là à rééditer l’exploit de 2016 ? La marche paraît un peu haute. Leur moyenne de points (2) est largement inférieur à celle de Liverpool (2,8).
Grenade tisse sa toile d'araignée
C’est la sensation du week-end en Espagne, que le report du Clasico ne saurait tempérer. En effet, vainqueur (1-0) du Betis Séville dimanche, avec Maxime Gonalons titulaire pour la troisième fois de suite, le promu Grenade est le leader surprise du championnat d’Espagne, une unité devant le FC Barcelone, qui compte donc un match en moins.
Ce n’était plus arrivé à cette équipe, habituée à jongler entre la première et deuxième division, depuis 46 longues années. Avec six victoires, deux nuls et deux défaites, Grenade réalise un très beau début de saison. L’équipe contrôlée par la société chinoise Link International Sports a bâti sa réussite sur une incroyable solidité défensive.
Grenade a encaissé dix buts seulement lors des dix premières journées, dont huit contre Villarreal (4-4) et le Real Madrid (2-4). L’équipe de Diego Martinez a concédé très peu d’occasions et si peu de buts (deux seulement) lors des huit autres matches. Grenade a terminé six rencontres sans encaisser le moindre but.
Les différents changements tactiques opérés d’un match à l’autre n’ont en rien affecté l’efficacité du dispositif défensif, ni à l’extérieur, ni à domicile où Grenade reste sur quatre victoires de rang. Une série entamée contre le FC Barcelone (2-0). Grenade se fait peu d'illusions pour la suite, même si les hommes de Diego Martinez chercheront à maintenir cette incroyable série, au moins à domicile. Du reste, une fois que la meute se sera mise en ordre de marche, Grenade risque fort de redescendre de son nuage.