Grosses tensions à Mouscron, le club de Gérard Lopez, interdit de recrutement pour salaires impayés

Ambiance très tendue au Royal Excel Mouscron. Selon la presse belge, le club de Gérard Lopez, qui évolue en deuxième division (D1B), a été interdit de recrutement par la fédération. En cause? La situation de ses joueurs, qui n’ont pas été payés depuis plusieurs semaines. Ces derniers attendent impatiemment de toucher leur salaire du mois d’octobre.
Après leur victoire dimanche dernier face Lierse (2-1), ils ont eu une réunion particulièrement houleuse avec leurs dirigeants. Le président Patrick Declerck a parlé d’un possible paiement dans les jours à venir et d’un salaire de novembre peut-être versé durant les fêtes de fin d’année. De quoi braquer totalement les partenaires de Christophe Lepoint, qui restent sur quatre succès de rang.
"La réunion s’est très mal passée, a confié lundi le capitaine de Mouscron sur le plateau de Notélé. M. Declerck a expliqué que Lille devait encore deux millions d’euros à Mouscron et que c’était en partie à cause d’eux qu’on était dans cette situation. Il a commencé à parler de Lopez, en le protégeant, comme d’habitude. Mais à un certain moment, il faut arrêter de se voiler la face. On n’est plus dans le monde des Bisounours. Le ton est monté, avec moi notamment."
"On a perdu confiance en la direction"
Lepoint a expliqué que les joueurs avaient la sensation de se faire balader depuis le mois dernier. La direction leur a d’abord parlé d’un simple retard de paiement, avant d’évoquer une erreur de la secrétaire de direction, un versement en dollars et même un refus de la banque.
"L’impression qu’on a, ce que Lopez essaie de gagner du temps, a témoigné le milieu de terrain de 37 ans. Pourquoi? Je ne sais pas. Mais on nous a mené en bateau pendant un mois. On nous a clairement pris pour des cons. Le président nous dit de faire confiance à Lopez, qu’il tient toujours ses engagements. Mais, il faut arrêter de se voiler la face. On a perdu confiance en la direction."
La fracture a failli mené à une grève. Les joueurs du Royal Excel Mouscron (situé à la frontière française, près de Roubaix) l’ont sérieusement envisagé. Mais selon Notélé, ils se seraient ravisés après avoir rencontré ce mardi matin Sébastien Stassin, le responsable du syndicat des joueurs professionnels. A la place d’une grève, ils auraient décidé de se mettre en congés. La reprise de l’entraînement serait programmée ce jeudi, afin de préparer le choc du week-end face à Westerlo, leader du classement.
"Partout où Lopez passe, il y a des problèmes"
En attendant, Christophe Lepoint ne cache pas son inquiétude, même si l’interdiction de recrutement devrait être levée dès le versement des salaires: "Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. Parce que le mercato arrive. Ça me fait peur. Est-ce que les joueurs vont vouloir rester à Mouscron ou partir? Ce serait compréhensible mais ce serait un beau gâchis." D’après lui, le salut de son équipe passe par le départ de Gérard Lopez, l’ancien propriétaire du Losc, actionnaire majoritaire depuis juillet 2020. L’homme d’affaires hispano-luxembourgeois, qui possède également Bordeaux et Boavista, souhaite d’ailleurs céder Mouscron.
"Qu’il vende le club, ce serait la meilleure des choses, tranche le capitaine de la formation belge, arrivé en janvier dernier. Il faut un nouveau repreneur. Peut-être quelqu’un de la région, quitte à baisser le budget. Il y a deux pistes sérieuses pour reprendre le club. J’espère qu’ils arriveront à trouver un accord. On ne peut plus vivre au jour le jour comme ça. Gérard Lopez effectue un versement à chaque début de mois. Il n’y a aucune trésorerie. On ne peut pas se projeter dans le futur. Si on continue avec lui, on sera en stress à chaque début de mois. Partout où Lopez passe, il y a des problèmes. Ce n’est pas moi qui le dit."