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L'époustouflant parcours de Gabigol, l'ancien "Bidon d’or" devenu héros de La Libertadores

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Leader du championnat brésilien, Flamengo disputera ce samedi, face à River Plate, sa première finale de Copa Libertadores depuis 38 ans. Si les Argentins ont pour eux l'expérience, le club de Rio peut lui compter sur son buteur vedette: Gabigol. Après un énorme flop en Europe, l'attaquant de 23 ans a ressuscité au Brésil, où il est adoré pour son tempérament comme ses célébrations, et connu pour être le beau-frère d'un certain Neymar.

Entre les supporters de Vasco de Gama, ceux de Botafogo, de Flamengo ou de Fluminense, Rio est habitué, depuis des décennies, à voir sa population se déchirer dès que le mot "football" s’invite dans une conversation. Et cela arrive fréquemment… Mais depuis quelques semaines, deux couleurs se sont imposées dans les rues de la cité carioca: le rouge et le noir de "Fla", le club "le plus chéri du Brésil".

Pour la première fois depuis 1981 et l’époque de Zico, Junior et Carlos Mozer, ces héros qui avaient vaincu les Chiliens de Cobreloa, "O Mengao" va disputer ce samedi à Lima une finale de Copa Libertadores, la Ligue des champions à la sauce sud-américaine. Ce sera face au River Plate de Marcelo Gallardo, tenant du titre, et ce sera cette fois sans le Pelé blanc. Mais les 40 millions d’amoureux de Flamengo lui ont trouvé un remplaçant pour porter leurs espoirs et venir à bout de l’ogre argentin: leur avant-centre Gabriel Barbosa, dit Gabigol. L’homme qui, depuis deux ans, affole les défenses du continent.

Record de Zico, sosie et Bolsonaro

Il y a quelques jours, lors d’un déplacement officiel à Campina Grande, Jair Bolsonaro, le décrié président brésilien, s’offrait une étonnante comparaison footballistique: "Il n’y a rien de plus satisfaisant pour un homme politique que d’être accueilli chaleureusement par ses concitoyens, lâchait-il. C’est la même sensation que lorsque Gabigol marquera le but de la victoire contre River Plate!" Rires dans l’assemblée, et applaudissements.

Au-delà du bon mot, cette sortie présidentielle traduit la pression qui entoure l’attaquant de 23 ans. Depuis la qualification de Flamengo pour la finale de la Libertadores, le garçon aux cheveux peroxydés et à la barbe taillée à la serpe est présenté comme celui qui va, qui doit rapporter le trophée à Rio. Il faut dire qu’il a tout fait pour. Après une saison 2018 déjà très belle avec Santos (meilleur buteur de la coupe nationale et du championnat), Gabriel Barbosa a pris feu en 2019 avec sa nouvelle formation. Le voilà à 38 buts en 53 matchs toutes compétitions confondues, 29 en 37 si on enlève le championnat de Rio du début d’année. "Je ne dirais pas que c’est le meilleur joueur brésilien évoluant au Brésil, mais c’est incontestablement le plus décisif, observe Enzo Siciliano, journaliste pour le site Redaçao Rubro Negra, spécialisé sur l’actu de Fla. C’est un joueur qui peut dribbler n’importe qui pour marquer. Dans la surface, il est chirurgical."

Flamengo est en finale de la Libertadores? Gabigol en est le meilleur buteur, avec 7 réalisations. Flamengo est en tête du Brasileirao, le championnat national? Gabigol en est aussi le meilleur buteur, avec 22 unités au compteur. Comme un symbole, il vient d’ailleurs avec son dernier but de battre le record du club sur une saison, signé par Zico en 1980 (21). Cela valait bien un post Instagram avec un montage photo de son glorieux prédécesseur: "Que puis-je dire? Seulement que nous vous respectons, vous êtes notre idole éternelle. C’est un jour historique, je n’oublierai jamais."

Des buts à la chaîne, donc, et des buts importants. Epaulé par Bruno Henrique, son compère d’attaque lui aussi en grande forme, Gabigol a notamment permis à Flamengo d’arracher les tirs au but face aux Equatoriens d’Emelec en huitièmes avec un doublé, ou encore d’écraser le Grêmio lors de la demi-finale retour (5-0). Des actions décisives, un look de bad boy et des célébrations funs, façon Dragon Ball ou chenille humaine: il n’en fallait pas plus pour conquérir les fans et déclencher une Gabigol-mania.

Pour donner une idée de la folie entourant actuellement le personnage, il y a cette scène, récente, où Gabigol donne son maillot à un enfant qui fond aussitôt en larmes. Il y a aussi l’histoire incroyable de Jeferson Sales. Il y a quelques mois, cet habitant de Rio était employé dans une usine de boissons. Jusqu’à ce qu’un jour, ses collègues et amis lui fassent remarquer qu’il ressemblait vraiment au serial-buteur d’"O Mengao". Un passage télé plus tard, l’homme qui n’avait même pas de compte Instagram au mois d’avril est désormais suivi par 130.000 personnes sur les réseaux sociaux. Il enchaîne les partenariats et vivrait de son statut de sosie. Normal.

Cauchemar à l'italienne

Avant de ressusciter au Brésil, Gabigol a pourtant connu un sérieux échec en Europe. Retour en août 2016. Au terme d’une saison décevante, l’Inter Milan annonce à la fin du mois d’août l’arrivée d’un prometteur attaquant de Santos, tout juste médaillé d’or aux Jeux olympiques: Gabriel, 20 ans. Convaincu de son coup, la formation italienne met 30 millions d’euros sur la table et déroule le tapis rouge à sa recrue offensive. Gabigol voit son maillot floqué du 96 exposé dans les vitrines de toutes les boutiques du club, il a droit à un clip de présentation reprenant de nombreux codes utilisés par l’Inter pour un certain Ronaldo.

Lors de sa présentation, à la mi-septembre, Marco Tronchetti Provera, l’un des boss de Pirelli, sponsor historique du club, s’emballe sur le même thème: "C’est un jour très spécial, puisque le dernier Brésilien que j’ai présenté ici, c’est Ronaldo, il y a 20 ans. Mais je ne veux pas mettre de pression à Gabigol…" A peine embarrassé, l’intéressé remercie tout le monde: "Je suis heureux de désormais faire partie de l’histoire de ce club. J’ai vécu un été intense, mais l’Inter m’a donné le temps de me reposer et de m’intégrer au groupe. L’Inter du triplé 2010 donnait tout sur le terrain, je veux en faire autant, je veux apporter ma pierre à l’édifice."

Et puis… et puis rien du tout. Dans une équipe en difficulté (l’Inter finira septième), Gabigol ne parvient pas à entrer dans les plans de Frank de Boer, ni de Stefano Pioli, qui lui succède rapidement. Il finit la saison avec dix apparitions, pour moins de 200 minutes de jeu, et un petit but, contre Bologne. Un énorme flop, à tel point que le Brésilien est élu "Bidone d’Oro" ("Bidon d'Or") 2017, prix satirique décerné au joueur le plus décevant d’Italie.

Gabriel n’a même pas le temps de se racheter. Au dernier jour du mercato estival 2017, l’Inter l’envoie à Benfica, un prêt assorti d'une option d’achat de 25 millions d’euros. Option que le club lisboète ne lèvera jamais puisque Gabriel ne fera au Portugal que quatre apparitions, pour un petit but. Et ce coup-ci, ce n’est pas une affaire de contexte: l’attaquant déçoit à l’entraînement comme lors de ses quelques minutes sur le terrain. "Il était plus jeune, moins mature, et il paraissait très anxieux, se souvient Siciliano. Il n’a pas su s’adapter."

Dès l’hiver, Benfica le renvoie donc à Milan. Et en février 2018, Gabigol (qui appartient toujours à l’Inter à l’heure actuelle) est exfiltré sous la forme d’un nouveau prêt à Santos. C’est trop tard pour viser la Coupe du monde, mais c’est le début d’une renaissance. "J’ai changé beaucoup de choses dans ma vie à mon retour d’Europe, soufflait-il récemment au site de la Fifa. J’ai notamment engagé un diététicien: j’adore les bonbons, les gâteaux, mais j’ai tout arrêté. J’ai aussi engagé un chef personnel. Je mange bien, j’ai un physiothérapeute et d’autres personnes autour de moi qui m’aident pour tout. Je peux me concentrer uniquement sur le football. Je crois que j’ai beaucoup progressé et j’en suis heureux parce que je suis encore jeune."

Gabigol sur le banc de l'Inter
Gabigol sur le banc de l'Inter © Icon

Des fusillades de Montanhao à l'équipe A de Santos

Santos, le club qui a permis à Gabigol de se relancer et qui lui a probablement évité une existence bien moins rose. Car avant Gabigol le footballeur, il y a eu Gabriel l’enfant des quartiers défavorisés de Sao Paulo. Né le 30 août 1996 à Sao Bernardo do Campo, en périphérie de la mégalopole brésilienne, l’attaquant a grandi dans le "barrio" de Montanhao, l’un des plus pauvres de la région. "Je n'ai manqué de rien, mais je vivais dans un endroit dangereux, confiait-il il y a quelques mois au site de la Copa Libertadores. Il se passait des choses assez difficiles. Avec mes amis ça allait, mais il y avait des fusillades. Je crois que ça effrayait plus mes parents que moi. Je me rappelle de moments où les gens se cachaient sous les chaises, sous les tables, comme si cela allait aider à quelque chose. Moi, je restais calme. Mais à l'âge de huit ans j'ai pu signer à Santos, et tout s'est amélioré."

Rapidement au-dessus du lot dans le club du Roi Pelé, Gabriel acquiert le surnom de Gabigol chez les "Poissons". La légende dit qu’il a marqué plus de 600 buts chez les jeunes, ce qui a valu très vite à ce fan absolu de Diego (l’ancien du Werder et de la Juve) l’intérêt des médias spécialisés. En 2011, dans un article de Globo, un portrait est déjà consacré à l’adolescent de 14 ans. Dans ce dernier, Wagner Ribeiro, l’agent historique de Neymar, ne cache pas son enthousiasme: "Il a le pied gauche de Ganso, la technique de Neymar et la vitesse de Lucas, promet-il. J’avais fait la même comparaison avec Ney, en disant qu’il avait la vision de Kaka, les dribbles de Robinho et la finition de Ronaldo. Gabriel sera bientôt connu de tous." Dans le même sujet, on découvre qu’une "spécificité chez lui est son style simple, avec une absence d’accessoires de mode ou de coupe façon mohawk". La photo en témoigne: l’attaquant a les cheveux plats, le visage recouvert par l’acné et un mono-sourcil. Une autre époque.

Gabigol débarque dans la cour des grands deux ans plus tard. Le 26 mai 2013, le stade Urbano-Caldeira de Santos pleure à chaudes larmes: Neymar, le prodige maison, dispute ce jour-là face à Flamengo son dernier match avant de partir à la conquête de l’Europe avec le Barça. A la 69e minute, Gabriel Barbosa est lancé pour la première fois en équipe A. Un clin d’œil de l’histoire, une opération de com’, aussi, comme si la star qui s’en allait laissait place à son successeur. Suivront trois saisons et demi plutôt encourageantes, jusqu’à son départ pour l’Inter.

Gabigol avec une pancarte annonçant un but... de Gabigol
Gabigol avec une pancarte annonçant un but... de Gabigol © Icon

Il collectionne les buts... et les cartons

Si Gabigol a pu quitter assez vite son quartier d’enfance, il semblerait qu’il ait gardé de ses jeunes années quelques traits de caractère, et notamment une passion pour les conflits sur la pelouse. Avec onze cartons jaunes et un rouge en championnat, un rouge de plus en Libertadores, et même 21 cartons au total en 2019 si l’on ajoute le championnat de Rio, la star de Flamengo est tout simplement l’attaquant le plus sanctionné du pays. Ces derniers jours, plusieurs observateurs ont d’ailleurs exprimé leurs craintes à l’idée que Gabigol n’aille pas au bout de la finale de samedi, River Plate ayant un certain savoir-faire pour forcer ses adversaires à dégoupiller.

Dimanche, lors du match de Brasileirao contre le Grêmio, le buteur a pris un premier jaune pour avoir invectivé l’arbitre de touche sur une action qui ne le concernait pas, puis un second dans la foulée, en applaudissant cette fois l’homme au sifflet. Pas très malin, d’autant que le numéro 9 avait promis de se canaliser. "L’arbitre n’a eu aucune patience avec moi, a-t-il déploré après la rencontre. J’ai essayé de discuter du carton reçu, comme tout le monde. C’est quelque chose que je dois améliorer, et je présente mes excuses à mes compagnons. Mais les officiels doivent être plus compréhensifs aussi. Aujourd’hui, je pense que c’était plus un ressenti de sa part, parce que j’ai dit la même chose que 90% des joueurs. Rien de plus."

Un argumentaire qui n’a pas vraiment convaincu son coach, le Portugais Jorge Jesus. "Cela m’inquiète, a confessé le technicien. Je n’arrive pas à le faire devenir un grand joueur sur un plan émotionnel, comme il peut l’être sur un plan technique ou tactique. Il a des problèmes au niveau de son comportement… Mais il est jeune, j’ai encore le temps de le faire changer."

Gabigol en pleine embrouille
Gabigol en pleine embrouille © Icon

Bienvenue (ou pas) dans la famille Neymar

Gabriel le nerveux. Et Gabriel l’amoureux. En dehors des terrains, l’homme aux cinq sélections avec le Brésil, rappelé sous les drapeaux durant le rassemblement d’octobre, est également connu pour sa vie sentimentale. Et pour cause: il est le compagnon de Rafaella Santos, la petite sœur de Neymar. Les deux se seraient mis en couple au printemps 2017, lorsque Gabigol évoluait à l’Inter, mais la suite a été mouvementée. Une rupture, après laquelle la star des réseaux sociaux (Rafaella) a évidemment effacé le moindre cliché de son copain de footballeur, puis visiblement un premier rabibochage avant une nouvelle rupture (c’est moins sûr) et, depuis l’été dernier, le début - officiel - d’une seconde romance.

Le joueur le plus en vue du championnat brésilien, la sœur de la star numéro 1 au pays: vous aurez deviné quel est le couple préféré de la presse people à Rio. Si les deux principaux concernés, à l’exception de quelques photos sur les réseaux, font preuve de discrétion quant à leur histoire, d’autres se chargent de la commenter. Depuis octobre, une rumeur persistante dit ainsi que Rafaella serait enceinte de Gabigol. La porte-parole de l’influenceuse a fermement démenti, l’entourage du joueur a fait savoir que lui-seul est en mesure d’évoquer sa vie privée, mais la petite musique ne s’est pas éteinte. Résultat: certains sites brésiliens analysent les derniers clichés de Rafaella pour savoir si oui ou non son ventre est "bombé". Elégant.

L’autre sujet de potins, au-delà de la relation entre les deux tourtereaux, c’est la place qu’occuperait désormais Gabigol dans la famille Neymar. Et là aussi, il y a matière à écrire… Commençons par le père, Neymar Sr. Le 25 mars dernier, selon un scoop d’O Dia (repris partout), alors que Gabigol et Rafaella n’étaient a priori plus en couple, l’attaquant de Flamengo aurait croisé son ex-beau-père dans une soirée d’anniversaire branchée. Toujours selon O Dia, le ton serait monté, Neymar Sr aurait voulu en découdre avec Gabriel Barbosa et il aurait fallu l’intervention d’agents de sécurité pour séparer les deux hommes, qui n’ont jamais commenté l’incident.

Avec Neymar fils, ce n’est pas plus simple. Tous deux formés à Santos, mais séparés par quatre années, les deux attaquants ont remporté ensemble les Jeux olympiques 2016, à domicile qui plus est. Une victoire immortalisée par de nombreux clichés, dont l’un a posé problème. En octobre, la star du PSG a publié une vidéo de Jota Amancio, l’un de ses meilleurs amis, en train de jouer à un jeu vidéo, a priori au domicile de Neymar. Rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’à l’arrière-plan apparaissait sur le mur un poster géant de la victoire aux Jeux 2016, sur lequel le visage de Gabriel Barbosa était… masqué par une feuille blanche. Début de psychodrame chez les fans, éteint quelques jours plus tard par la publication d’un nouvel enregistrement de la même pièce, où le beau-frère apparaissait cette fois "découvert" sur le poster. Ouf.

Depuis, Neymar a d’ailleurs félicité Gabigol pour avoir égalé (puis dépassé) le record de buts de Zico. Dans le sens inverse, Gabriel classait "Ney" parmi les "meilleurs joueurs au monde" dans une interview accordée durant l’été à Esporte Interativo. "La relation de Gabigol et Rafaella est devenue publique dès le moment où ils ont partagé une photo sur Instagram, même si tout le monde savait qu’ils sortaient ensemble, glisse Enzo Siciliano. Lui n’en parle pas trop, c’est quelque chose de très privé. Quant à ses rapports avec Neymar, je ne peux pas me prononcer avec certitude. Je dirais qu’il y a beaucoup de respect entre eux, mais ce ne sont pas des amis proches."

Gabigol (à droite) aux JO 2016
Gabigol (à droite) aux JO 2016 © Icon

Et maintenant, la revanche ?

Ce qui nous ramène au football. Si tout va bien pour lui, Gabigol pourrait remporter ces prochains jours la Copa Libertadores et le championnat du Brésil. La saison se terminera alors au pays et il sera l’heure d’évoquer le futur de l’attaquant. Théoriquement, il est sous contrat avec l’Inter jusqu’en 2022, prêté à Flamengo jusqu’au 31 décembre. Il devrait donc retourner à Milan en début d’année. Mais ce scénario est peu probable. Selon plusieurs médias, dont Sport Mediaset, Flamengo aurait en effet trouvé un accord avec la formation lombarde pour acquérir 80% des droits de Gabriel, dans une opération estimée à 16 millions d’euros.

Interrogé sur ce sujet en début de semaine, le joueur a botté en touche, expliquant vouloir se concentrer sur la finale à venir. Voudra-t-il rester à Rio, où il a tout pour être heureux? Voudra-t-il sortir de sa zone de confort, prendre sa revanche, et donc retenter sa chance en Europe? Il y a peu, le grand Pelé discutait de son cas dans un entretien à la Gazzetta. "Il s’est fait connaitre sous le maillot de Santos, il est venu sur le Vieux Continent, il est reparti, disait le triple champion du monde. C’est un bon joueur, mais je ne peux pas garantir qu’il réussira en Europe."

Enzo Siciliano n'est pas de cet avis: "Je suis persuadé que dans peu de temps, il retournera en Europe plus mûr, plus complet, estime le spécialiste. Les supporters ici espèrent que Gabigol restera le plus longtemps possible, mais personne ne sait ce qu’il veut vraiment faire. A la fin, lui seul sera maître de son destin."

Clément CHAILLOU