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La crise épargne Messi

Lionel Messi

Lionel Messi - -

Eliminée de sa Copa América samedi soir par l’Uruguay (1-1, 5 tab 4), la sélection albiceleste a une nouvelle fois déçue tout un peuple. Si Lionel Messi est plutôt épargné, ce n’est pas le cas du sélectionneur, Sergio Batista. L’ombre d’un retour de Diego Maradona plane sur Buenos Aires.

L’idole barcelonaise, étendue, face contre terre. L’énigme argentine, qui se demande si un jour le prince exilé règnera à l’intérieur de ses frontières. A quelques petites minutes de la fin de la prolongation face à l’Uruguay, samedi soir à Santa Fe, Lionel Messi semblait déjà désabusé après une occasion ratée. Comme s’il avait compris que le pays hôte n’irait pas plus loin qu’en quarts de finale de la Copa América. Il a bien réussi son tir au but, le premier de son équipe, un peu plus tard. Mais c’est le demi-finaliste de la dernière Coupe du monde, réduit à dix dès la 39e minute et l’expulsion du buteur Diego Perez, qui a arraché son billet pour le dernier carré (1-1, 5 tab 4).

Pour l’Argentine, c’est un nouvel échec, même si le sélectionneur Sergio Batista juge le terme exagéré. Le double Ballon d’Or, par contre, échappe aux critiques les plus dures malgré le fait que son dernier but en match officiel remonte au mois de mars 2009 (4-0 contre le Venezuela). Sa passe décisive pour Gonzalo Higuain, la troisième en deux matchs après celles contre le Costa Rica (3-0), a été appréciée. La polémique des derniers jours sur sa nature plus espagnole qu’argentine a aussi été adoucie par les chants du public de Santa Fe, décidé à le défendre.

« Reviens Diego »

« On ne peut pas attendre que Messi fasse de la magie à chaque fois, explique Omar Da Fonseca, l’ancien avant-centre du PSG et de Monaco. Il faut absolument que les autres joueurs puissent le valoriser et le mettre dans les meilleures dispositions pour qu’il puisse s’exprimer. » Messi épargné par la vindicte populaire, c’est Batista qui trinque. « Ça ne me vient pas à l’idée de renoncer » a-t-il assuré après le match. « J’étais dès le début assez sceptique par rapport à sa liste, estime de son côté l’ancien responsable du recrutement de Saint-Etienne. Il y avait cinq avant-centres et cinq milieux offensifs. Il a convoqué des noms. »

Et notamment Carlos Tevez, en grande méforme et auteur du tir au but manqué face à Fernando Muslera, le gardien uruguayen né à Buenos Aires, en état de grâce tout au long du match. Sur le site dédié au sport du quotidien argentin La Nacion, 89 % des votants ont estimé que le sélectionneur argentin ne devait pas poursuivre sa mission. Et en face du bâtiment de la Fédération argentine, flottait dimanche une banderole avec un message : « Reviens Diego ». Maradona, chassé il y un an après l’élimination en quarts de finale de la Coupe du monde, pardonnera-t-il ?

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