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Griezmann: "Je fais de plus en plus mal"

Antoine Griezmann

Antoine Griezmann - AFP

EXCLU RMC SPORT - Invité exceptionnel de Larqué Match, Antoine Griezmann est revenu sur son début de saison tonitruant avec l’Atlético Madrid (29 matches, 18 buts). Le buteur a également évoqué l’équipe de France, et l’Euro en juin prochain.

Antoine Griezmann, n’est-ce pas le meilleur début de saison de votre carrière ?

C’est vrai que j’ai vraiment très bien commencé ma saison. J’espère continuer, ce qui est le plus compliqué. Je suis en pleine confiance, de plus en plus complet. Je termine mieux mes matches et devant le but, je fais de plus en plus mal. Je mets beaucoup de buts décisifs et que ce soit offensivement ou tactiquement, je suis plus complet. J’ai aussi pris plus d’expérience.

A votre arrivée à l’Atlético de Madrid, il y avait des réticences, vous avez dû vous faire violence. Comment s’est passée votre découverte de la méthode Diego Simeone ?

C’est beaucoup de rigueur, de discipline, d’intensité dans les entrainements… ça m’a complètement changé. Et pendant les six mois de championnat, j’ai eu beaucoup de mal. On me sortait à la 50-60e. Je faisais des bouts de match et c’était assez compliqué. J’ai travaillé, j’ai fait beaucoup d’efforts, et je suis maintenant un joueur important du club.

Comment appréhendez-vous le match face au FC Barcelone samedi (16h) ? Un tournant de la saison ?

On sait que ça va être important de prendre quelque chose au Camp Nou. Par rapport à Séville (0-0 lors du dernier match), on a tenté mais on n’a pas eu la réussite. Face au Barça ça va être compliqué, mais on est en plein confiance. On travaille bien la semaine, on verra ce qui peut se passer.

Que pensez-vous du trio d’attaque barcelonais Messi-Neymar-Suarez ?

Ils peuvent faire la différence à tout moment. Au Calderon, on ne voit pas Neymar de tout le match, et il nous met un coup-franc pour égaliser à 1-1, et derrière Messi, qui a débuté sur le banc rentre, et il marque. C’est là où on a vu qu’il faut être attentif pendant 90 minutes. J’ai regardé leur match contre Malaga (victoire 2-1 samedi dernier) ils ont eu du mal, mais ils ont Messi qui peut faire la différence à tout moment.

Comment vous situez-vous par rapport à votre évolution ?

Je ne suis pas arrivé à mon meilleur niveau. C’est avec l’âge, les matches que je vais jouer, que je vais prendre plus d’expérience. J’ai beaucoup à améliorer offensivement ou défensivement.

Simeone, comment est-il au quotidien ? Comme en match ?

Il donne beaucoup sur le banc et il faudrait lui mettre un petit GPS pour voir combien de kilomètres il fait sur le bord de touche. Mais à l’entraînement c’est pareil. Il demande beaucoup d’intensité, et le préparateur physique c’est le même. C’est ce qui est bien ici, c’est que personne ne peut se relâcher.

Vous allez disputer les huitièmes de finale de la Ligue des champions face au PSV Eindhoven. Quels sont les ambitions de l’Atlético dans cette compétition ?

L’objectif était de finir premier de poules et ensuite d’aller le plus loin. Je ne connais pas trop le PSV mais je sais que ce sera un match compliqué. Il faudra faire un bon résultat à l’aller pour être dans les meilleures conditions au retour. Dans un coin de sa tête (à Simeone), il doit y avoir la finale. Mais comme il le dit souvent, on prend match après match.

Quel est votre rôle à l’Atlético ?

Si c’est un 4-3-3, je joue côté droit, si c’est un 4-4-2 je suis deuxième attaquant, mais on me laisse carte blanche offensivement. Je fais un peu ce que je veux. Quand je suis en 2e attaquant ou dans l’axe, j’ai plus de terrain pour faire ce que je veux. Sur un côté, c’est un peu plus compliqué, mais je peux rentrer dans l’axe et laisser mon couloir. Je n’ai pas de préférence, mais s’il fallait choisir ce serait plus dans l’axe.

Vous avez une multitude d’objectifs pour les 6 prochains mois, avec le championnat, la C1, puis l’Euro. Avez-vous le sentiment d’être privilégié ?

J’ai toujours rêvé de ça, de jouer des titres. C’est ce qui m’arrive cette année, et j’espère en gagner le plus possible.

L’Euro, c’est encore loin pour vous ?

J’en parle avec ma famille, mes amis, mais j’essaye de rester bien concentré ici avec l’Atlético, pour faire de mon mieux. C’est ce qui va me permettre d’être bien pour l’Euro.

Avec l’absence possible de Karim Benzema, où pensez-vous que Didier Deschamps va vous faire jouer en équipe de France : sur un côté ou dans l’axe ?

Ce sera à lui de décider. Il sait que dans l’axe ou sur un côté, le plus important pour moi, c’est d’être sur le terrain. Dans l’axe ou sur le côté, je suis heureux.

Vous considérez-vous comme un cadre chez les Bleus, comme un titulaire indiscutable ?

J’ai encore une place à conforter. Il y a une grosse différence entre l’Atlético et l’équipe de France. Ici, je me sens comme un cadre de l’équipe, un joueur important, ça arrivera sûrement en équipe de France à force de jouer. Il y a moins de matches, c’est plus difficile de devenir un joueur important. Au début, c’était compliqué, mais sur mes derniers matches, je suis satisfait.

Pensez-vous que la France peut gagner l’Euro sans Benzema ?

Moi, j’espère sincèrement que Mathieu et Karim pourront être là à l’Euro. S’ils ne sont pas là, il faudra essayer de trouver les joueurs qu’il faut. Il ne faut pas se plaindre. On a Olivier Giroud, il y a Gameiro qui marche bien à Séville, il y a Lacazette aussi. Il y a d’autres joueurs qui font une bonne saison.

Qui sont les favoris de l’Euro selon vous ? L’Espagne où vous évoluez ?

L’Espagne sera pour moi dans le dernier carré. Il y a aussi les Bleus, on a vraiment un bon groupe, on a nos chances d’y arriver.

Enfin, votre contrat à l’Atlético se termine en 2020. Imaginez-vous l’avenir dans un autre club prochainement?

Quand l’entraîneur dit à la presse que je suis un joueur très important, ça donne envie de rester. Déjà, je ne regardais pas ailleurs, mais là encore moins.

Larqué Foot