Il dénonce un "génocide": le footballeur espagnol Borja Iglesias au soutien des manifestants pro-Palestine sur la Vuelta

Il est l’une des rares voix du football espagnol à s’élever sur les sujets de société. Borja Iglesias (33 ans), attaquant du Celta Vigo, a apporté son soutien inconditionnel aux manifestants pro-palestiniens sur la Vuelta appelant au retrait de l’équipe Israël-premier Tech. En conférence de presse, l’international espagnol (2 sélections) a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza. Il reprend ainsi le terme du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, premier leader européen à utiliser le mot "génocide" pour qualifier les agissements de l’Etat hébreu. Le gouvernement a, par ailleurs, proposé d'exclure les équipes israéliennes des courses cyclistes comme les équipes russes (depuis le déclenchement, par leur pays, de la guerre en Ukraine).
"Ce qui me surprend, c'est que nous accordions plus d'importance à l'arrêt d'un événement sportif qu'à un génocide"
Borja Iglesias s’est étonné des critiques sur ces manifestations, comme celles de la présidente de la Communauté de Madrid qui est une figure de la droite, Isabel Díaz Ayuso, qui a promis une sécurité maximale dimanche pour assurer l’arrivée finale du Tour d’Espagne.
"Nous sommes très conscients de la situation que nous vivons", a déclaré Borja Iglesias. "Parfois, nous devons nous lever et exiger ce qui est nécessaire, à savoir les droits humains et le respect, qui font souvent défaut. Toute situation est bonne pour le faire, pour tenter d'améliorer la situation et prendre conscience des injustices qui existent dans le monde. Ce qui me surprend, c'est que nous accordions plus d'importance à l'arrêt d'un événement sportif qu'à un génocide. Je ne comprends pas vraiment."
"S'il y a quelque chose qui me dérange, je prends position"
Homme de convictions, Borja Iglesias s’est déjà distingué par ses prises de positions fortes contre le racisme, l’homophobie ou l’extrême droite. Il avait notamment applaudi l’appel de Kylian Mbappé à voter contre "les extrêmes" au deuxième tour des élections législatives en 2024.
"Certaines choses m'influencent vraiment en tant qu'être humain et, pour moi, c'est plus important que mon métier", avait-il expliqué dans une interview à El Pais. "Face à l'injustice, je prends parti. S'il y a quelque chose qui me dérange, je prends position car je pense que c'est utile. Par exemple, quand Mbappé prend position contre l'extrême droite, il sait les répercussions que cela aura. C'est un privilégié. S'il prend une position de façon aussi claire, écoutons-le au moins avec respect. Il n'a rien à gagner à le faire. On lui reproche de vouloir aider les autres."
Passé par de nombreux clubs espagnols (Saragosse, Espanyol, Betis), sacré champion d’Allemagne avec Leverkusen en 2024, Borja Iglesias avait, en 2023, décidé de ne plus porter le maillot de la sélection espagnole, tant que Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole, restait en poste après avoir infligé un baiser forcé à la joueuse Jenni Hermoso après le sacre mondial en 2023. "J'ai pris la décision de ne pas revenir en équipe nationale jusqu'à ce que les choses changent et que ce type d'acte ne reste pas impuni", avait-il déclaré en réaction au refus de Rubiales de démissionner en août 2023. Le dirigeant avait finalement accepté de quitter son poste un mois plus tard avant d’être condamné, en février 2025, à 10.800 euros d’amende pour agression sexuelle.