Le président de la Fédération défend Piqué et contre-attaque dans l’affaire de la Supercoupe d’Espagne

Après Gerard Piqué, Luis Rubiales (44 ans) a tenté d’éteindre le feu qui se propage chaque jour un peu plus avec la divulgation continue de documents par le journal El Confidencial. Depuis lundi, le journal espagnol diffuse des conversations audio entre le défenseur du FC Barcelone et le président de la Fédération espagnole de football, datant de 2019 sur le projet de refonte de la Supercoupe d’Espagne.
Kosmos, l’entreprise de Piqué, a ainsi aidé à la conclusion d’un accord entre la RFEF et l’Arabie Saoudite pour y disputer la compétition pendant trois ans avec quatre clubs (contre deux auparavant) contre 40 millions d’euros.
Kosmos a perçu 10% de la somme en plus d’une prime de 24 millions d’euros, précise El Confidencial qui souligne également "le traitement privilégié dont a bénéficié le joueur tout au long de la procédure". Dans une conférence de presse tenue ce mercredi, Rubiales a dénoncé le vol de ses données personnelles qu’il a qualifié de pratiques mafieuses. Comme Piqué, il dément des relations d’affaires entre Kosmos et la Fédération. "Nous ne payons rien à Kosmos, a-t-il assuré. Kosmos est payé par l'Arabie saoudite. Il n'y a pas de relation économique. Encore un autre mensonge."
Il redoute "un sachet de cocaïne" dans sa voiture et même "une balle dans la nuque"
Rubiales dénonce un coup monté contre lui. "Depuis que j'ai pris ce poste (en 2018, ndlr), je n'ai cessé d'être agressé, a-t-il lancé. Il y a une campagne de diffamation totale." "A qui ça profite?, interroge-t-il encore. Je suis une personne simple. Je suis différent des autres, je n'ai jamais bu de bière, je ne fume pas... Je ne peux pas garantir qu'ils ne mettront pas, demain, un sachet de cocaïne dans mon coffre s'il y a des gens qui acceptent de voler des messages." Il a poursuivi dans ce registre quand il a été interrogé sur la crainte de nouvelles fuites. "Je ne pense pas que j'arriverai au point de finir dans un fossé avec une balle dans la nuque, a-t-il déclaré. Mais ils ont volé des informations sur mon portable..."
Il a aussi défendu la propreté du contrat conclu entre l’Arabie saoudite et Kosmos. "Si vous êtes tous d'accord pour dire que l'opération est légale, c'est une explication que je vais sauver, a-t-il déclaré. Parlons du plan éthique. On parle des conflits d'intérêts. Chacun a sa propre morale et sa propre L'éthique. A la Fédération, nous ne sommes régis par l'éthique d'aucun de nous. Nous avons trois filtres. Nous avons passé les trois. Concernant Gérard Piqué. J'ai lutté toute ma vie de footballeur pour que les joueurs ne prennent pas leur retraite sans entreprises, sans études, sans capacité... Espérons que de plus en plus de footballeurs comme Piqué sortent."
Il reconnaît que Piqué l’a appelé pour participer aux JO
Interrogé sur les primes plus élevées promises au Real Madrid et à Barcelone pour participer à la compétition, Rubiales a répondu à demi-mots. "Nous vendons les droits TV pour la finale de la Coupe dans le monde entier, souligne-t-il. Il y a des pays qui attendent de faire une offre lorsqu'ils connaissent les finalistes. S'il y a un derby ou un Clásico, l'offre multiplie considérablement les offres que nous avons eues maintenant avec deux autres équipes. Cela ajoute à la gestion et aurait des répercussions sur la variable. Est-ce que cela signifie que je gagne moins? Je ne le comprends pas comme ça. On n'a aucune idée de qui va jouer la finale. Statistiquement, il y a 2,3,4 équipes qui ont gagné beaucoup plus. Ce sont des questions malveillantes et ce sont de petites sommes dans le salaire. Si le football espagnol pense que nous devons passer à une autre structure, celle qui est fixe, je n'ai aucun problème. Celui qui se reposerait le plus, c'est moi."
Durant cette longue prise de parole, Rubiales est aussi revenu sur un échange avec Piqué dans lequel le joueur l’invite à pousser pour qu’il puisse disputer les Jeux olympiques avec l’Espagne. Il l’a confirmé mais s’est rangé derrière la décision du sélectionneur qu’il avait informé de cette requête. "Il y en a eu d'autres (joueurs) qui m'ont demandé, explique-t-il. Il (Piqué) a annoncé il y a longtemps qu'il ne voulait pas revenir et j'ai parlé avec Luis de la Fuente pour qu'il sache qui m'avait appelé. C'est commun quand on est un grand joueur et qu’on veut revenir. Ensuite, Luis a pris une décision très différente. Cela se produit dans votre travail et cela se produit ici et nous agissons avec la plus grande honnêteté. Ce n'est pas le seul footballeur qui m'a demandé de le faire."