Barça: Piqué ne voit pas de conflit d’intérêt à jouer une compétition qu'il organise

El Confidencial poursuit ce mardi ses révélations sur les dessous du contrat conclu en 2019 pour la refonte de la Supercoupe d’Espagnole. Gerard Piqué, par le biais de sa société Kosmos, a ainsi aidé la Fédération espagnole de football (RFEF) à conclure un accord de trois ans contre 40 millions d’euros, en obtenant 10% de la valeur en contrepartie, avec l'Arabie saoudite pour organiser la compétition. Selon le journal, la Fédération aurait aussi insisté pour le versement d’une prime de 24 millions d’euros supplémentaires en faveur de l’entreprise du défenseur espagnol.
Dans une conférence de presse organisée sur son compte Twitch mardi à minuit, le défenseur explique ne pas voir de conflit d’intérêt alors qu’il est lié avec la Fédération par son statut de joueur international (il n’a plus joué depuis 2018) et celui de club. "Bien sûr, cela surprend, convient-il. Il n'est pas habituel pour un joueur d'être impliqué dans ce type d'entreprise, mais c'est parce que les joueurs ne se consacrent généralement pas à ces choses. J'aime ça et je passe un bon moment."
"Jamais dans la vie je ne demanderai de l'aide" à la RFEF
"Je vais appeler Rubi (Luis Rubiales, président de la RFEF, ndlr) parce que j’ai une relation avec lui, il était mon président quand je jouais pour l'équipe nationale, reconnait-il. J'ai de bonnes relations avec Busquets, Alba ou Nacho. Je sais dissocier un accord commercial de la pratique du football. Jamais dans la vie je ne demanderai de l'aide et jamais ils ne me la donneront. Un accord commercial n'affectera pas ça. C'est remuer la merde pour remuer la merde."
Relancé à plusieurs reprises par ses interlocuteurs sur la position bancale dans laquelle il se retrouve, Piqué assure n’en tirer aucun avantage sur le terrain, notamment par le biais de décisions arbitrales qui pourrait jouer en sa faveur. "Quel est le conflit d'intérêts?, interroge-t-il. Les cachets viennent d’un audio sorti de son contexte, la RFEF décide et j'aide seulement à trouver une formule qui fait sens pour elle. C'est une décision à 100% de la RFEF. J'essaie juste d’aider. Quel conflit de plus peut-il y avoir? Cela n'a rien à voir avec un problème commercial, avec un problème de terrain. J'apporte une opportunité à la RFEF. Ils passent de 120.000 euros à 40 millions (le montant versé par l’Arabie saoudite à la RFEF et Kosmos). Les arbitres vont-ils mieux nous arbitrer?"
"Nous sommes dans une culture où l'on pense toujours qu'il y a anguille sous roche, poursuit-il. Que 100.000 ou 1.000 personnes le fassent ne signifie pas que tout le monde le fait. Pensez-vous que pour un tel accord le président de la RFEF va dire quelque chose à un arbitre? Contre la Real Sociedad B, Andorre (équipe dont il est président) a été éliminé en terminant à neuf et en concédant un penalty. Le président doit se battre pour générer le plus d'argent possible. Si vous l'obtenez, vous le méritez. Cela arrive dans n'importe quelle entreprise. Je ne vais pas abandonner quelque chose qui se passe bien. Je n'ai jamais arrêté de faire quelque chose à cause de ce que les gens disent. Je sais ce que j'ai fait."
Il assure aussi ne pas avoir de lien contractuel avec la RFEF dans ce cas. "Officiellement, nous percevons la commission de Sela, une société du gouvernement saoudien, précise-t-il. Nous ne facturons en aucun cas la RFEF. Je n'ai pas de relations d'affaires avec la RFEF."