Messi donne déjà la leçon

Lionel Messi - -
23 heures. L’horaire aurait pu refroidir plus d’un téléspectateur. Sauf lorsque l’horaire en question est celui d’un certain Barça-Real Madrid. Que c’est le deuxième acte d’une Supercoupe d’Espagne encore indécise après le score de l’aller (2-2). Et que la perspective de voir briller un certain Lionel Messi est très grande. Le lutin argentin avait illuminé la première manche disputée dimanche soir à Bernabeu (2-2) ? L’intéressé a remis ça, toujours avec la même recette : une passe décisive d’abord, pour Iniesta (15e) avant de faire le boulot lui-même, sur une talonnade géniale de Piqué (45e) ajoutant même au menu une volée imparable dans la surface (88e). Le Barça, accroché par un Real décidément déterminé à briser son hégémonie (3-2), a échappé de peu à la prolongation. Mais pas à la dixième Supercoupe d’Espagne de son histoire. La troisième consécutive.
Si le Barça a tremblé en fin de partie, c’est encore une fois en raison de son jeu perfectible, pas encore aussi léché que celui déroulé au cœur de la saison passée, la faute, toujours, à un état de forme loin d’être optimal. C’est donc par séquences plus que sur la longueur que les Blaugrana ont dominé leurs adversaires, alternant de sérieuses minutes de domination avec des moments plus empruntés, comme si les hommes de Pep Guardiola peinaient à retrouver leur souffle. Sauvé par la barre transversale de Victor Valdès, sur un missile de Cristiano Ronaldo (26e), le Barça a également profité de l’inconstance des leaders supposés du Real, une inconstance bien matérialisée par Karim Benzema, à l’origine du but de Ronaldo (20e), auteur de l’égalisation (82e) en fin de match mais trop souvent absent le reste de la rencontre.
Déjà un titre pour Fabregas
Messi, lui, n’a pas connu cette saute de forme. Il fallait être là et bien là, après avoir harcelé sans relâche la défense madrilène, pour reprendre avec autorité, dans les derniers instants du money time, le centre d’Adriano. Offrir, par la même occasion, un 11e titre à son entraîneur Pep Guardiola – qui dépasse Cruyff et devient, en 4 saisons seulement, le coach le plus titré de l’histoire du Barça – ainsi qu’un premier trophée à Cesc Fabregas, déjà aux anges après seulement un quart de jeu sous ses nouvelles couleurs. La conclusion détestable de la rencontre, le show ridicule de José Mourinho et les trois cartons rouges sortis par M. Fernandez Borbalan (voir encadré) ne gâcheront pas la fête. Ni la portée déjà retentissante de la sortie de Lionel Messi. Devant le monde entier, « Léo » a donné le ton et collé une véritable leçon au Real Madrid. Et le monde entier peut commencer à trembler. L’Argentin et son équipe d’invincibles ont encore faim.
Le titre de l'encadré ici
|||
Un Clasico encore (trop) tendu
Si Cesc Fabregas avait le sourire au moment de la remise de la Coupe, la nouvelle recrue du Barça grimaçait pourtant de douleur, quelques minutes auparavant, littéralement « découpé » dans le temps additionnel par un tacle assassin de Marcelo (90e+4). C’est à cet instant que ce nouveau Clasico a connu son côté sombre. Car, dans la foulée du Brésilien, c’est deux autres cartons rouges que M. Fernandez Borbalan a adressé, d’abord à Mesut Özil puis à David Villa (90e+5), coupables d’avoir pris part à une rixe géante en fin de match. Une rixe qui aura vu, également, José Mourinho mettre un doigt dans l’œil de Tito Vilanova, l’adjoint de Pep Guardiola. Ce dernier lui aura bien répondu par une claque derrière la tête mais le mal était fait. Le technicien portugais, qui avait évité toute vague après le match aller, a encore fait des siennes, allant même jusqu’à faire mine, en cours de partie cette fois, d’être victime d’une mauvaise odeur alors que Daniel Alves et Lionel Messi passaient devant lui. Un geste et une attitude que ne devrait pas manquer de sanctionner durement la commission de discipline espagnole.