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Real Madrid : Zidane, l’enfer du dimanche

Zinedine Zidane entraîneur

Zinedine Zidane entraîneur - AFP

Zinedine Zidane entraîneur principal, une réalité depuis le début de cette saison avec l’équipe réserve du Real Madrid. RMC Sport a suivi un dimanche de défaite (la troisième en autant de matches) pour Zizou et ses troupes. Reportage.

Elie Baup n’a jamais eu Zinedine Zidane sous ses ordres. Mais à l’heure d’embrasser sa nouvelle carrière de technicien en chef, l’ancien joueur bordelais aura pris une caractéristique de l’ancien coach bordelais : la casquette vissée sur le crâne. Comme pour mieux contenir tout ce qui bout en dessous. Et vu ses premiers résultats, ça doit bien chauffer. Jour de match pour Zizou et ses troupes ce dimanche à Fuenlabrada, dans la banlieue de Madrid. Cet été, on a parlé de lui à Monaco, on l’a envoyé à Bordeaux, on a débattu sur la destination idéale pour sa première expérience de coach principal. Au final, le légendaire numéro 10 des Bleus est resté chez lui, au Real Madrid, « son » club, pour prendre en mains les rênes de l’équipe réserve.

Cadre champêtre, ambiance de foot amateur : à une vingtaine de kilomètres de la capitale espagnole, ce rendez-vous dominical paraît à des années lumières des soirées de gala de Santiago-Bernabeu. L’attraction se nomme forcément Zizou. Supporters du club local ou du Real, tous les yeux sont tournés vers le champion du monde 1998. La star se révèle accessible, loin de ses habitudes dans le bunker de Valdebebas, le centre d’entraînement du Real. « Je suis venue uniquement pour voir Zidane, lance une jeune supportrice ravie. J’ai même pu prendre une photo avec lui. C’est le meilleur ! » Même enthousiasme chez la génération précédente. « Je suis venue exprès avec ma fille pour voir Zidane aujourd’hui car c’est totalement impossible de l’approcher à la Ciudad Real, explique sa mère. Je l’ai touché... Je suis très heureuse car c’est un très bel homme. »

« Toujours chiant de commencer comme ça »

L’équipe drivée par Zidane évolue en Segunda B, l’équivalent de la troisième Division, après une relégation sous les ordres d’un autre ancien du club, Fernando Morientes. Avec six cadres partis à l’intersaison, et quatre joueurs recrutés rapidement, il se dit à Madrid que le Français fait avec les moyens du bord. Qui l’ont pour l’instant mené à des débuts compliqués avec deux défaites en autant de matches. Mais Zizou n’abdique pas. Planté devant son banc de touche, sur lequel il ne s’assoit jamais, casquette sur la tête, donc, « ZZ » donne de la voix pour distiller ses consignes et encourage ses joueurs par des applaudissements à chaque passe ratée. L’approche ne porte pas ses fruits : nouvelle défaite, 1-0 cette fois et avec un penalty manqué.

Un triplé de revers pour débuter. Dur, dur. « Déjà trois, soupire l’intéressé. Ce sont mes débuts et c’est toujours chiant de commencer comme ça mais bon, il faut continuer à travailler. » Mais au fait, ce bilan s’explique-t-il en partie par un surplus d’envie des adversaires, Zizou oblige ? « C’est toujours plaisant d’affronter Zidane mais ce n’est pas une motivation spéciale pour nous », nuance le coach de Fuenlabrada. Apparu affecté à l’issue de la rencontre, laissant ses joueurs seuls dans le vestiaire quelques minutes et prenant le temps de débriefer dans le couloir avec son adjoint et ami David Bettoni, Zidane n’a pas perdu son côté gagneur. Conscient, aussi, que le chemin de sa nouvelle carrière sera semé de défaites difficiles à avaler. Qu’il se rassure, même ses adversaires croient en son destin. « Il devra travailler petit à petit mais il sera un bon entraîneur », estime le coach de Fuenlabrada. Le rendez-vous avec le futur est pris.

A.H. avec N.J. à Madrid