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Supercoupe d’Espagne: le clasico Barça-Real est-il devenu un match banal?

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Le FC Barcelone et le Real Madrid vont s’affronter en demi-finale de la Supercoupe d’Espagne, ce mercredi en Arabie Saoudite (20h). Un clasico qui suscite beaucoup moins de passion qu’il y a quelques années. Explications.

Le King Fahd Stadium ne va pas devenir le centre du monde le temps d’une soirée. Pas même sur la planète foot. Le stade de Riyad, doté de 67.000 places, va pourtant accueillir un clasico. Le FC Barcelone et le Real Madrid ont rendez-vous dans la capitale d’Arabie Saoudite, ce mercredi (20h), en demi-finale de la Supercoupe d’Espagne. Mais la passion qui entoure cette affiche a nettement chuté ces derniers temps. Au point d’en faire un match comme les autres?

Moins de stars sur le pré

Il y a quelques années, c’était le rendez-vous à ne pas manquer. Tous les fans de ballon rond attendaient avec impatience les affrontements entre le Barça et le Real. Bien au-delà des frontières espagnoles. Un engouement dû avant tout à la présence de nombreuses stars dans les deux équipes. A commencer par Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Avec leurs 12 Ballon d’Or cumulés, le génie argentin et l’athlète portugais ont permis au clasico de devenir un événement incontournable. Leur duel a passionné les supporters et les observateurs aux quatre coins du globe.

Mais ils n’étaient pas seuls. Le Barça pouvait s’appuyait sur des cracks comme Andrés Iniesta, Xavi, Luis Suarez, David Villa ou Neymar. Le Real alignait en face des talents comme Gareth Bale, Mesut Özil, Angel Di Maria, Kaka ou Gonzalo Higuain. Il y avait aussi de forts caractères comme Sergio Ramos, Pepe, Carlos Puyol ou Javier Mascherano pour épicer les débats. Autant de profils beaucoup plus rares aujourd’hui, du Camp Nou à Bernabeu. Karim Benzema et Luka Modric sont toujours là à Madrid, mais ils ont pris de l’âge. Tout comme Sergio Busquets, Gerard Piqué ou Dani Alves, revenu dépanner le club catalan à 38 ans.

Le Barça en crise, le Real pas étincelant

Avec des joueurs de standing moins élevés, le FC Barcelone n’a plus le même rendement. Forcément. Le départ de Lionel Messi au PSG l’été dernier a marqué la fin d’une époque. Et l’ouverture d’un nouveau chapitre, nettement moins reluisant. La faute à d’importantes difficultés financières qui plombent les caisses du club et réduisent la marge de manœuvre des dirigeants blaugrana. Dans ce contexte, l’équipe de Xavi n’a pas réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Reversés en Ligue Europa, les partenaires de Memphis Depay affronteront Naples en barrages (17 et 24 février). En attendant, le Barça occupe la sixième place de Liga, à 17 points du Real (avec un match en moins).

Plus à l'aise que son grand rival, le club merengue réalise une saison assez satisfaisante. Sur le plan des résultats, en tout cas. Les joueurs de Carlo Ancelotti, en tête du championnat, vont défier le PSG en huitièmes de finale de la Ligue des champions (15 février, 9 mars). Mais en regardant de plus près, leurs performances et leur statut ont tout de même un peu baissé dans la hiérarchie des grands d’Europe.

Enjeu limité, délocalisation critiquée

Il suscite déjà moins d’intérêt à l’échelle de la Liga, mais le clasico est encore moins attendu lorsqu’il a lieu en Supercoupe d’Espagne. Un trophée assez peu clinquant. Difficile de s’extasier devant une rencontre à l’enjeu aussi relatif. Surtout lorsqu’elle a lieu au Moyen-Orient, en plein mois de janvier.

Pour la première fois, la Supercoupe d’Espagne a été délocalisée en Arabie Saoudite. Elle se déroulera cette semaine sous la forme d’un mini-tournoi, avec des demi-finales et une finale. Une formule qui va permettre à la Liga d’empocher un joli chèque. C’est dans ce cadre que le Barça et le Real vont s’affronter à Riyad. Le vainqueur retrouvera l’Atlético de Madrid ou l’Athletic Bilbao pour tenter de soulever le trophée, dimanche près de Djeddah.

D’autres affiches plus intéressantes

Le clasico espagnol souffre aussi de la montée en puissance d’autres rendez-vous sur la scène européenne. En Angleterre, par exemple, les chocs entre Chelsea et Liverpool donnent lieu à un spectacle de haute volée depuis quelques temps. Le Manchester City de Pep Guardiola séduit par son jeu offensif, tout comme le Bayern Munich de Robert Lewandowski en Allemagne. Sans oublier le PSG de Kylian Mbappé, Lionel Messi et Neymar, qui suscite toujours la curiosité malgré un début de saison décevant.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport