ASSE-OL : un derby qui pourrait virer au rouge

François Clerc face à Corentin Tolisso - AFP
Avec le limogeage d’Hubert Fournier le jour du réveillon de Noël, l’entrée réussie de l’Olympique Lyonnais dans son nouveau stade, la passe d’armes entre Stéphane Ruffier et un joueur de Raon-l’Etape en Coupe de France ou encore la défaite amère de l’OL en Coupe de la Ligue face au PSG (2-1), on l’aurait presque oublié. Et puis Mustapha Bayal Sall est passé par là. « J’ai regardé le derby aller à la télé et j’ai vu les comportements des Lyonnais. Chez eux, ils font toujours des trucs inadmissibles. Ils sont méchants, agressifs ou vulgaires, a lâché le Sénégalais de l’ASSE, dans le Progrès. Ils savent ce qui les attend chez nous. Ils savent aussi ce qu’ils ont fait au match aller, alors qu’il nous manquait des joueurs. Le match retour va être très compliqué pour eux. On va se faire respecter, grave ! » Voilà comment, en quelques phrases, le défenseur des Verts a lancé le 112e derby entre l’ASSE et l’Olympique Lyonnais.
Il faut dire que côté forézien, on n’a pas oublié le match aller, la déculottée prise à Gerland (3-0) et… tout le reste. La grave blessure de Robert Beric, dont la saison s’est stoppée net ce 8 novembre sur un tacle par-derrière de Jordan Ferri. Le chambrage du même Ferri sur le troisième but d’Alexandre Lacazette. Les blessures de Fabien Lemoine et de Florentin Pogba. Ou encore la baffe de Mapou Yanga-Mbiwa sur Loïc Perrin. « Il y avait eu pas mal de choses, on avait perdu des joueurs sur blessures », se rappelle Kevin Monnet-Paquet, qui réfute toute idée de vendetta, dimanche soir (21h). Comme son coach, Christophe Galtier.
Lopes : « On ne pourra jamais calmer un derby »
« Je ne suis pas dans un esprit revanchard, de combat, assure le guide des Verts. C’est un match de football, c’est une suprématie régionale. Des faits de matches ont fait que, avec la blessure de Fabien Lemoine à la 30e, Florentin Pogba à la 50e et les 13 dernières minutes à 10 avec la blessure de Robert Beric, nous avons pris une déculottée. Mais je ne coche pas le derby dans une case bagarre, revanchard, combat. Non, non, pas du tout. » Même si dimanche, les choses pourraient vite basculer, malgré la précaution des uns et des autres. « Aujourd’hui, on sait qu’il se passe des choses dans les stades qui sont inacceptables. Ce n’est pas la peine de rajouter de l’huile sur le feu pour provoquer certain débordements qu’on pourrait regretter après les matches » suggère Bruno Genesio, le nouvel entraîneur de l’OL.
« Nous, les entraîneurs, nous devons faire attention parce qu’aujourd’hui les stades ne sont plus les mêmes, rappelle Christophe Galtier. Il n’en reste pas moins que c’était quand même plus sympa quand il y avait un peu d’humour, qu’on pouvait se chambrer et non s’insulter. Après, il ne faut pas que ça aille trop loin… » Trop tard, Mustapha Bayal Sall a lancé les hostilités. Et la réponse côté lyonnais n’a pas tardé à fuser. « Il peut dire ce qu’il veut, c’est son problème, a répliqué le gardien de but lyonnais Anthony Lopes. C’est l’esprit d’un derby, il n’a pas eu la chance d’être là au match aller, il aura envie de montrer beaucoup de choses au match retour. Il n’a pas pu aider ses coéquipiers, il a fait des déclarations, qu’il assume, je pense, pleinement. On ne pourra jamais calmer un derby, ça reste un moment très chaud, que ce soit sur le terrain ou en-dehors. » Rendez-vous ce dimanche soir.