
Assou-Ekotto: "Quand j’étais jeune, je me voyais vraiment faire ça pour l’argent"

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Benoit Assou-Ekotto, Metz compte sept points d’avance sur la zone de relégation et le 18e, l’AS Nancy-Lorraine, actuellement barragiste de Ligue 1. C'est bien parti ?
C’est clair qu’il vaut mieux avoir ces sept points d’avance que de se dire lors des trois derniers matchs « bon les gars, on n’a pas le choix, il faut trois victoires ». Je ne sais pas si tout le monde est prêt à jouer avec cette pression sur les épaules. Ces 35 points, c’est parfait pour nous en ce moment.
On vous décrit comme un joueur « pas prise de tête », toujours décontracté avant les matchs...
Je pars avec cet objectif d’être toujours plus fort que mon ailier droit. Après, ça ne sert à rien de se faire le match dix minutes ou deux jours avant. Le mec en face de toi a deux bras et deux jambes. Il n’a rien de plus que toi.
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Pourquoi n’êtes-vous pas resté à Saint-Etienne ?
Si tout le monde se comportait bien et correctement dans le monde du football, je ne serais peut-être pas à Metz. Dans les grosses lignes, à 48 heures de la reprise de l’entraînement, ils ont fini par me dire qu’ils comptaient prendre un latéral gauche de haut niveau et qu’il serait capable de jouer les 38 journées de championnat.
Vous auriez aimé qu’on vous le dise ?
J’aurais surtout préféré qu’on ne me dise pas un mois avant la fin du championnat « nous, on veut te garder », alors que je n’avais rien demandé. Je ne suis pas venu vers eux pour leur dire « alors qu’est-ce qu’on fait ? ». C’est le monde du football, je ne suis pas surpris. Je ne sais pas. Je sais juste que 48 heures avant la reprise de l’entraînement, on était encore en train de négocier.
Est-ce que vous en voulez à Christophe Galtier ?
Non… Dieu merci, j’ai fait dix ans en Angleterre, dans l’un des meilleurs clubs du pays. Comment je pourrais m’attarder sur Christophe Galtier. Je respecte beaucoup l’être humain, son intelligence et sa bêtise. Je suis sorti de cette situation avec le sourire.
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Est-ce que le football a valeur de plaisir pour vous ?
Ça change peut-être avec l’âge. Quand j’étais jeune, je me voyais vraiment faire ça pour l’argent. C’était un bon métier. Puis avec l’âge, tu réfléchis un peu plus, tu vois un peu ce qui se passe dans le monde et tu te rends compte que tu fais un beau métier, pas désagréable à faire.
Que pensez-vous de la situation de Karim Benzema, toujours écarté de l’équipe de France ?
Je pense que c’est le meilleur attaquant de la France à l’heure actuelle. Après, ce que les gens oublient souvent, c’est que l’entraîneur ne gère pas seulement un joueur mais un groupe. Si son groupe est très bien comme il est, sans personne qui le dérange, il vaut mieux des fois se passer d’un joueur qui est tout aussi fort "footballistiquement" mais qui qui ne va pas déranger un groupe… si Karim Benzema dérange un groupe. On est dans les si… Si le sélectionneur ne l’appelle pas, c’est qu’il a des bonnes raisons je pense.