Aulas : « On a été tellement blessé… »

Le président lyonnais a apprécié la prestation de ses joueurs en Ligue des Champions. Une copie qu'il espère revoir dimanche après-midi à Sochaux - -
Jean-Michel Aulas, vous venez de présenter les résultats de l’OL Groupe devant la presse économique. La balance investissement/cessions de joueurs est actuellement négative à l’Olympique Lyonnais (76,5 millions d'euros dépensés pour seulement 52,4 millions engrangés). Vous devrez donc vendre avant de pouvoir recruter à l'intersaison ?
Si on vend très bien, on pourra continuer à acheter. Maintenant si on vend moins bien, cela pourra en effet nous amener vers une politique d’acquisition moins ambitieuse. Je ne suis pas inquiet car c’est une année de Coupe du Monde et l’Olympique Lyonnais est l’un des premiers clubs en Europe en terme de présélectionnés, avec des internationaux brésiliens, argentins, français… Les joueurs seront donc automatiquement plus sollicités. On n’a pas de volonté de céder un joueur plutôt qu’un autre, mais on aura des sollicitations à coup sûr. A nous de regarder attentivement ce qu’il va se passer.
Les observateurs et les analystes financiers se sont notamment demandés si l’OL n’avait pas payé trop cher ses dernières recrues, comme Aly Cissokho par exemple (15 millions d'euros et 20% sur la plus-value d'un éventuel transfert suivant)…
Moi-même quand j’ai signé le chèque, je me suis pincé pour savoir si le prix correspondait bien à la réalité. Galliani (le vice-président du Milan AC) avait fait ce même chèque avant moi avant de prendre peur… Moi, je fais confiance à Bernard Lacombe et Claude Puel. Ils m’ont dit qu’il deviendrait le meilleur arrière gauche du monde dans les trois ans qui viennent. Alors, on a pris le risque. Vous savez quoi ? J’ai dormi dans le même hôtel que Zinedine Zidane la nuit dernière. Et il m’a lui-même dit qu’il avait trouvé Aly Cissokho très bon contre Madrid. Je suis heureux de voir qu’aujourd’hui un certain nombre de grands spécialistes et de grands joueurs peuvent en attester.
« Capables de tout »
De quoi avez-vous parlé avec Zidane ?
Zizou m’a dit qu’il avait trouvé que Madrid n’avait pas très bien joué, et qu’il fallait donc relativiser la victoire de l’Olympique Lyonnais. Nous, on est très satisfait ! Quand on fait un match formidable contre la meilleure équipe du monde, cela nous fait espérer encore plus que la réalité.
Quel est donc votre pronostic pour le match retour à Madrid ?
Il faut être très humble. Si je donne une statistique faible, on dira que je ne suis pas réaliste ou encore que je pratique la langue de bois. Si je donne une statistique très positive, on dira que je suis prétentieux. Il faut faire attention avec les pronostics. Claude (Puel) avait dit avant le match que c’était du 50-50. Et il a redit après le match que c’était du 50-50. Je dirai donc la même chose. Madrid aura sans doute plus de raison que nous de gagner ce match, car la finale a lieu cette année à Madrid. En même temps, on a été tellement blessé par ce qu’on a lu ou entendu dans la presse avant la rencontre, qu’on sera capable de tout pour démontrer qu’on ne méritait pas ça.