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Banderoles homophobes à Nice: "Pas envie d'en arriver là", Cyprien appelle au dialogue Ligue-supporters

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L'OGC Nice s'est incliné face à l'OM ce mercredi (2-1), au terme d'un match de Ligue 1 marqué par une interruption d'une dizaine de minutes pour des banderoles et chants à caractère homophobe et\/ou injurieux. Une décision de l'arbitre que Wylan Cyprien a du mal à cautionner, pour qui cela ne règle rien. Et appelle surtout au dialogue.

Bien dans son début de match, Nice s'est finalement incliné contre l'OM ce mercredi (2-1), en match décalé de la troisième journée de Ligue 1. L'interruption de plus de dix minutes en première période aura peut-être un peu scié les jambes de Patrick Vieira. 

"On ne peut pas se cacher derrière ça"

"Si l'interruption a eu une incidence sur le résultat? On ne pourra jamais le savoir. On était bien, après ça a coupé pendant une dizaine de minutes, on a eu du mal à se remettre dedans, admet Wylan Cyprien en zone mixte. Et c'est là qu'on encaisse ce but. On ne peut pas se cacher derrière ça. On a eu deux ou trois occasions où on aurait dû faire mieux... à nous de nous remettre au boulot."

Avant la demi-heure de jeu, après un premier court arrêt, Clément Turpin a suspendu la rencontre en raison de banderoles et chants à caractère homophobe et/ou injurieux en tribune. Le match a ensuite repris. ces incidents s'inscrivent dans un contexte de tension entre la Ligue de football professionnel, le ministère des Sports, celui de l'Intérieur et les supporters, sur fond de lutte contre l'homophobie et d'interdictions de déplacements de fans qui passent mal.

"Tout le monde sait que ça ne vise pas la communauté gay"

Wylan Cyprien, lui, n'est pas emballé par l'idée d'interrompre une rencontre pour insulte à caractère homophone, comme le demande Roxana Maracineanu. "On avait envie de jouer, on était bien dans le match. Il ne faut pas qu'on tombe dans une espèce de jeu entre les supporters et la Ligue, estime le Niçois. Tout le monde sait que ces insultes ont toujours existé avec les supporters, depuis la nuit des temps. Tout le monde sait aussi que ça ne vise pas la communauté gay et que ça vise d'autres personnes. Pendant des années, il y a eu des cris racistes dans les stades, encore récemment, et il n'y a pas eu d'interruption... Je ne suis pas là pour juger de ce qui est bien ou pas bien dans ces interruptions."

Besoin d'une discussion entre la Ligue et les supporters

A l'arrêt du match, le joueur avait pesté contre cette décision. "On ne va pas arrêter tous les matchs à chaque fois que des débiles agissent. Sinon on ne joue plus", lâchait-il à chaud sur Canal+. "Par rapport à nos supporters, au moment de l'interruption, j'ai parlé de 'certains débiles' mais je ne parlais pas de nos supporters, je parle en général dans les stades, précise-t-il après le match. Il y a toujours deux-trois débiles qui font des choses bêtes, et qui font qu'on est pénalisés. [...] Je n'ai rien contre les supporters, j'ai de très bonnes relations avec eux, ils ont toujours été derrière moi, même quand j'étais moins bien. Ce n'est pas eux que je visais quand je parlais de 'débiles' mais de certains en général, dans certains stades de France."

Le milieu de terrain de 24 ans craint de voir des décisions similaires se multiplier et surtout alimenter la colère des supporters et leur envie d'en découdre. "Aujourd'hui, on est dans une situation où à chaque fois qu'il va y avoir ce genre de chants, on va être obligés d'arrêter les matchs et de couper le spectacle. On n'a pas envie d'en arriver là, poursuit-il. En tout cas, ce serait bien qu'ils s'assoient autour d'une table avec les supporters et qu'ils discutent pour que les tensions s'apaisent."

A.Bo avec L.B et Y.P