Beckham, un coup rentable

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Beckham rentable en deux mois ?
« Oui, bien sûr, je suis une marque. Plus que n’importe quel footballeur. » L’aveu est de David Beckham, himself, dans Stade 2. Sans se cacher, l’international anglais assume les raisons de son arrivée imminente au PSG. Celles que tous les observateurs et économistes arguent au moment de détailler la stratégie des actionnaires qataris en engageant l’international anglais contre un salaire brut de 800 000€ par mois. Selon Pascal Perri, économiste et spécialiste de la communication et des affaires du football, l’affaire pourrait être rentable en deux mois pour le club de la Capitale. « David Beckham est une valeur immatérielle qui ne s’apprécie pas. Il pourrait vendre 200 000 maillots à son nom en deux mois alors que le PSG en vend environ 300 000 par an. A 70 € la pièce, cela fait 14 millions d’euros, 40% de cette somme reviendrait à David Beckham. Ce qui fait neuf millions d’euros supplémentaires dans les caisses du PSG. »
Beckham recruté pour appâter
Si le professionnalisme de l’Anglais est salué par tous, son arrivée correspond beaucoup plus à un besoin d’exposition qu’à un réel intérêt sportif. « Ça s’inscrit dans la construction du projet des Qataris au PSG de développer l’image du club, explique Bruno Satin, directeur mondial foot des agents sportifs chez IMG. Et par ricochet d’attirer d’autres joueurs importants. Ils n’ont aucun projet à moyen ou long terme, ils veulent tout de suite des grands noms. Le frein économique n’existe plus. » Dans ce cas, David Beckham présente le profil de l’appât idéal. Malgré le salaire astronomique versé au ‘‘Spice Boy’’ qui deviendra la troisième personne la mieux payée de France (derrière Bernard Arnault de LVMH et Jean-Paul Agon de l’Oréal), le PSG n’a investi aucun frais dans le transfert sec du joueur libéré en fin de contrat aux Los Angeles Galaxy.
Les politiques critiquent, l’Etat empoche
La stratégie marketing bien rodée du PSG ne convainc pas pour autant la classe politique. « On est chez les fous, s’insurge Claude Bartolone, conseiller général PS de Seine Saint-Denis. Le sport spectacle atteint ses limites. » « Il y a un problème de société, les salaires des footballeurs ne choquent pas assez », s’étonne Hervé Mariton, député UMP de la Drôme. Pourtant, l’arrivée de l’ancien joueur du Real Madrid et de Manchester United fait aussi les affaires de l’Etat. « L’investissement de Beckham n’a rien couté, simplement un revenu mensuel qui est de 800 000€, rappelle Pascal Perri. Le premier et principal gagnant, c’est l’Etat parce qu’il ne va rester « que » 380 000 € dans les poches du footballeur. C’est un investissement avisé du PSG avec une part valorisable et une expérience de construction de marque à l’horizon de deux ou trois saisons. »